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Célia Faure

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Pour une information en santé pertinente : faire le bon choix pour l’Europe !

Les députés européens Thomas Ulmer (Allemagne, PEE) et Carl Schlyter (Suède, Verts) ont présidé aujourd’hui une réunion d’experts sur la proposition controversée de directive de la Commission Européenne relative à "l’information du grand public sur les médicaments de prescription".

Une centaine de personnes, représentant la plupart des acteurs du système de soins, ont participé à cette réunion : associations de patients, organisations familiales et de consommateurs, politiques, organismes d’assurance maladie, professionnels de santé et industrie pharmaceutique.

Les intervenants ont souligné la nécessité d’une information en santé pertinente (fiable, comparative et adaptée aux usagers), qui soit non promotionnelle et provenant de sources indépendantes. Ils ont également appelé à une action concertée afin de garantir des emballages et des notices de meilleure qualité, compréhensibles par le plus grand nombre, ainsi qu’une meilleure transparence des agences nationales d’évaluation du médicament.

Le député suédois Carl Schlyter (Verts) a déclaré : "Quand vous êtes malade et angoissé, il est extrêmement important de pouvoir avoir accès à une information neutre et fiable, qui ne soit pas dirigée vers des intérêts commerciaux."

De nombreux participants se sont interrogés sur la valeur ajoutée de cette proposition et sur ses bénéfices concrets pour la santé publique. Des exemples concrets ont été utilisés pour montrer que les frontières entre information et publicité sont la plupart du temps floues et qu’une modification de la législation existante exposerait le grand public à de l’information promotionnelle.

Le député allemand Thomas Ulmer (PEE) a dit : "Je suis tout à fait d’accord pour que les patients disposent de plus d’information sur les médicaments de prescription. Cependant, l’absence de distinction claire entre information et publicité me préoccupe".

Il a été demandé à la Commission européenne de travailler sur une nouvelle stratégie plus ambitieuse pour une information en santé pertinente. Cette stratégie doit avoir pour but de développer et de renforcer les sources d’informations pertinentes et comparatives qui existent déjà aujourd’hui pour que le patient puisse faire un choix éclairé, en mesurant les avantages et les inconvénients de tous les traitements.

Annoncé le 27 novembre, le transfert de compétences relatif aux médicaments et aux dispositifs médicaux de la Direction générale de la Commission européenne entreprise et industries à la Direction générale en charge de la santé et des consommateurs, a été très favorablement accueillie. Nous espérons que ce changement contribuera à corriger les déséquilibres constatés dans la politique européenne du médicament au cours des dernières années et que la politique menée sera plus en phase avec les priorités de santé publique.

Quelques déclarations des intervenants

Barbara Mintzes, maître de conférences à l’université de Colombie Britannique (Canada) : "Des leçons devraient être tirées de la désastreuse expérience des publicités de rappel au Canada et de la publicité directe aux consommateurs aux Etats-Unis. Plutôt que d’affaiblir la législation en introduisant des modifications aux articles 86 et 88 de la directive 2001/83/CE, la Commission devrait se battre pour améliorer et durcir la réglementation européenne sur la promotion des médicaments".

Haria Passarani, directeur du département santé à l’association européenne des consommateurs (BEUC) : "Les consommateurs ont le droit à une information de haute qualité, non promotionnelle et comparative sur les médicaments, la santé et les traitements. La proposition de la Commission européenne est loin de répondre aux besoins et aux attentes des patients et des consommateurs."

Jörg Schaaber, président de l’International Society of Drug Bulletins (ISDB) : "L’information que les firmes pharmaceutiques diffusent aux médecins trompe régulièrement les professionnels de santé malgré leurs facultés de jugement sur les traitements. Cette malheureuse expérience ne devrait pas être étendue aux patients. Beaucoup de sources d’information indépendantes et fiables existent à l’heure actuelle en Europe. Elles devraient être développées et encouragées."

Cédric Diat de l’association François Aupetit (maladie de Crohn) : "Un réel progrès pour les patients européens serait que les autorités nationales de santé deviennent des fournisseurs plus transparents d’information sur l’efficacité et la sécurité des médicaments."

Anne-Sophie Parent de l’association Age, le collectif européen pour les personnes âgées : "Les personnes âgées ont besoin d’une information claire, fiable et à jour sur les médicaments qui leur sont prescrits. L’industrie pharmaceutique, du fait de conflits d’intérêts inévitables, ne devraient pas être autorisée à communiquer directement auprès du grand public sur les médicaments qu’elle produit, au-delà des limites qui sont actuellement en vigueur légalement."