Plus de dix ans après son ouvrage sur la crise des professionnels de santé, il est apparu nécessaire de revenir avec Jean de Kervasdoué sur ce sujet qui, plus que jamais, suscite des débats et cristallise tant de passions.
Fortes disparités de salaires
La question de la rémunération ouvre bien des thématiques et, entre autres, celle des dispositifs conventionnels "qui ont hélas apporté la preuve de leur inefficacité tant en termes de régulation et d’organisation de l’offre de soins que de cohérence dans les revenus des professionnels de santé", regrette le président de la Mutualité Française, Etienne Caniard, dans l’avant-propos. Comment, en effet, légitimer les trop fortes disparités de salaires entre les généralistes et les spécialistes, et entre les spécialités elles-mêmes ? Dans un autre registre, comment admettre, pour reprendre l’expression de Jean de Kervasdoué, que les médecins sont toujours majoritairement dans le Sud, alors que les plus malades sont souvent dans le Nord de la France ?
Au-delà du symbole que porte le revenu, c’est la globalité des pratiques qu’il convient aujourd’hui d’interroger : exercice en réseau ou individuel, coopération professionnelle, médecine de ville ou pratique hospitalière. L’évolution rapide des techniques médicales ainsi que les profondes mutations institutionnelles tant en Europe qu’en Amérique du Nord permettent d’entrevoir les modes d’organisation pour la médecine de demain.
Révision de la nomenclature
Au terme de l’analyse, l’auteur suggèrera quelques recommandations sur la démographie médicale, les modes d’exercice, les revenus et modalités de paiement ainsi que sur l’offre, afin de contribuer au débat et mieux comprendre les enjeux de la médecine française au 21e siècle. A titre d’exemple, les auteurs appellent à une "révision de la nomenclature actuelle" (qui définit le coût des actes remboursés par l'Assurance maladie), un chantier qu’il faut considérer comme "permanent" car les pratiques médicales "évoluent chaque année".
À propos de l’auteur
Jean de Kervasdoué est professeur émérite au Conservatoire national des arts et métiers. Il a créé l’école Pasteur / Cnam de santé publique. Auteur de vingt ouvrages et de centaines d’articles, il a audité pour l’OCDE les systèmes de santé grecs et irlandais ; il participe à plusieurs fondations et accompagne sous différentes formes le mouvement mutualiste depuis des décennies.
À propos de la Mutualité Française
Présidée par Etienne Caniard, la Mutualité Française fédère la quasi-totalité des mutuelles santé en France, soit 450 mutuelles. Six Français sur dix sont protégés par une mutuelle de la Mutualité Française, soit près de 38 millions de personnes et quelque 18 millions d’adhérents.
Les mutuelles interviennent comme premier financeur des dépenses de santé après la Sécurité sociale. Ce sont des organismes à but non lucratif, des sociétés de personnes : elles ne versent pas de dividendes. Régies par le code la Mutualité, elles ne pratiquent pas la sélection des risques.
Les mutuelles disposent également d’un réel savoir-faire médical et exercent une action de régulation des dépenses de santé et d’innovation sociale à travers près de 2 500 services de soins et d’accompagnement mutualistes : établissements hospitaliers, centres de santé médicaux, centres dentaires et d’optique, établissements pour la petite enfance, services aux personnes âgées et aux personnes en situation de handicap, etc. Pour accompagner leurs adhérents tout au long de leur vie pour tous leurs problèmes de santé, elles mettent à leur disposition Priorité Santé Mutualiste, le service d’information, d’aide à l’orientation et de soutien sur des questions de santé.
La Mutualité Française contribue aussi à la prévention et à la promotion de la santé à travers son réseau d’unions régionales et ses services de soins et d’accompagnement.