Jean-Pierre Davant, président de la Mutualité Française, dénonce les arguments rétrogrades avancés par le Conseil départemental de l’Ordre des médecins de l’Oise, qui a interrompu le 11 mai 2010, le déploiement du "bus santé" dans les communes de l’Oise.
Expérimentation unique en France menée en Picardie par la Mutualité Française et la Mutualité Française Picardie, le "bus santé" est un dispositif de médecine préventive qui a pour objectif de pallier la désertification médicale en milieu rural. Rappelons que la Picardie est la région de France la plus dépourvue de médecins généralistes et spécialistes.
Ainsi le bus, composé d’une infirmière et d’une assistante sociale, propose gratuitement et à tous, de l’information santé, de la prévention, des dépistages et de l’accompagnement personnalisé vers l’accès aux soins. Avec l’accord du visiteur, l’équipe du "bus santé" transmet les informations santé le concernant à son médecin traitant.
Le succès du "bus santé" repose sur l’implication de l’ensemble des élus, des acteurs et des professionnels de la santé comme c’est le cas dans l’Aisne(1), où il circule depuis juin 2009. Le "bus santé" qui devait circuler dans les communes de l’Oise, dessert depuis le lundi 17 mai, les communes de la Somme(1). Dans ces deux départements, les Conseils de l’Ordre des médecins ont adhéré à cette expérimentation, lesquels n’ont pas invoqué comme celui de l’Oise, l’"exercice de médecine foraine" interdit par le Code de déontologie(2) et la "concurrence déloyale". Contrairement aux dénégations du Conseil de l’Ordre des médecins de l’Oise, le "bus santé" n’est pas un dispositif de médecine curative.
Pour Jean-Pierre Davant, l’accès aux soins est un droit pour tous. Il rappelle que les déserts médicaux sont une des causes majeures des inégalités face à la santé. Il est donc urgent de créer les conditions d’une nouvelle solidarité géographique et professionnelle dans l’organisation des soins, en utilisant des moyens innovants pour aller à la rencontre de la population qui en a besoin.
(1) Ces zones ont été choisies conjointement par l’Agence régionale d’hospitalisation, l’assurance maladie, le Conseil régional de Picardie et la Mutualité Française, pour leur faible densité médicale et des données sanitaires défavorables notamment sur les maladies cardiovasculaires et les cancers.
(2) Article 74 du Code de déontologie.
A propos de la Mutualité Française
Présidée par Jean-Pierre Davant, la Mutualité Française fédère la quasi-totalité des mutuelles santé en France, près de 700. 6 Français sur 10 sont protégés par une mutuelle de la Mutualité Française, soit près de 38 millions de personnes et quelque 18 millions d’adhérents.
Organismes à but non lucratif, ne pratiquant pas la sélection des risques et régis par le code de la Mutualité, les mutuelles interviennent comme premier financeur des dépenses de santé après la Sécurité sociale.
Les mutuelles disposent également d’un réel savoir-faire médical et exercent une action de régulation des dépenses de santé et d’innovation sociale à travers près de 2 400 services de soins et d’accompagnement mutualistes : établissements hospitaliers, centres de santé médicaux, centres dentaires et d’optique, établissements pour la petite enfance, services aux personnes âgées et aux personnes en situation de handicap, etc.
La Mutualité Française contribue aussi à la prévention et à la promotion de la santé à travers son réseau d’unions régionales et ses services de soins et d’accompagnement.