Covid-19 : l’engagement des Ehpad mutualistes pour maintenir le lien social

La crise sanitaire met en lumière le risque d’isolement des personnes âgées en établissement. Le maintien du lien social, en particulier avec les familles, est au cœur de l’engagement du personnel des 221 Ehpad mutualistes qui assure quotidiennement la prise en charge des résidents.

Malgré la volonté de protéger, les mesures sanitaires appliquées dans les Ehpad exposent les résidents à un plus grand isolement voire à un risque de décompensation (syndrome de glissement, dépression, dénutrition, altération de l’état général…). C’est pourquoi, au fil du temps, des mesures d’assouplissement ont été prises. Mais cet épisode, certes temporaire, nécessite sans doute de repenser la prise en charge des personnes âgées en Ehpad. Au-delà des seules questions financière et humaines, les modalités d’accueil, d’accompagnement, d’encadrement, ainsi que l’articulation entre prise en charge en établissement et maintien à domicile méritent d’être revisitées.

1. Focus sur l’Ehpad « Le Jardin des deux vallées », à Thourotte (Oise)

Comme de nombreux établissements, Le jardin des deux vallées a dû s’adapter et apprendre à gérer la période de confinement. Interdiction des visites des bénévoles, limitation puis suspension de la présence des familles, arrêt des animations collectives… « Cet isolement forcé a représenté une vraie rupture dans le fonctionnement de notre établissement et dans la vie quotidienne de nos 86 résidents », explique Pascal Vasseur, directeur de cet Ehpad géré par la Mutuelle interprofessionnelle Chantereine (FMF). « Nous sommes passés de 150 visites quotidiennes de familles à zéro presque du jour au lendemain. Cela a été très brutal et nous avons craint un fort retentissement sur les résidents avec de l’angoisse ou de l’inquiétude inhabituelle. Nous avons été vigilant sur le risque de syndrome de glissement ». Heureusement, l’établissement a trouvé la parade. La psychologue de l’Ehpad a mis en place des entretiens individuels avec les résidents pour les rassurer et pour expliquer la situation. Par ailleurs, tout le personnel s’est mobilisé - en plus des tâches habituelles - sur le relationnel pour aider les personnes âgées à traverser cet épisode et à gérer leur stress ou leur frustration. De son côté, l’animatrice a bénéficié du renfort d’une jeune en service civique (20h / semaine) pour assurer des temps d’animation et d’échange en chambre.

Du virtuel au réel

La technologie a également contribué à lutter contre le sentiment d’isolement. Après l’utilisation de tablettes pour assurer des temps de conversation entre familles et résidents, l’Ehpad est passée à la vitesse supérieure. « Nous avons relié un de nos ordinateurs à l’écran géant installé dans la salle polyvalente afin d’offrir un plus grand confort visuel et sonore », précise Pascal Vasseur. Les séances de visio se sont succédé via Skype, Messenger ou WhatsApp, avec un ou plusieurs membres de la famille présent simultanément à l’écran. Depuis l’arrêt du confinement, le virtuel a laissé sa place au réel. Les visites ont repris progressivement à la satisfaction des résidents et des familles. Organisées en plein air et respectueuses des consignes de distanciation sociale, elles redonnent de la vie à l’établissement. « Pour maintenir le lien social, rien ne remplacera le contact direct », estime Pascal Vasseur.

2. Des établissements engagés sur tout le territoire : des exemples à retrouver en vidéo

Privas : l’animation numérique pour lutter contre l’isolement

Comment les établissements se sont organisés pendant la crise sanitaire ? Les explications de Stéphanie Feougier, directrice de la plateforme seniors privardoise.

A Nice, la Fondation Claude Pompidou fait le pari du collectif

L’Ehpad accueille 72 résidents atteints par des formes sévères de la maladie d’Alzheimer. Compte tenu de la spécificité de cette population, difficile d’envisager une période de confinement en chambre. Comment l’établissement a-t-il géré la situation ? La réponse en vidéo.