Petite enfance

Les 1 000 premiers jours constituent un moment crucial pour le développement de l’enfant et sa santé, et pour garantir l’égalité des chances dès le plus jeune âge. Le secteur de la petite enfance est toutefois touché de plein fouet par les difficultés de recrutement, qui renforcent les inégalités quant aux places disponibles dans les crèches et autres structures d’accueil sur le territoire. Forte d’un réseau d’établissements mutualistes dédiés à la petite enfance, la Mutualité Française appelle à repenser notre politique à destination des jeunes enfants, en tant qu’enjeu essentiel pour l’avenir de la société et des territoires.

60 %

de places d’accueil formelles sont proposées pour 100 enfants de moins de 3 ans en moyenne en France. Plus de la moitié de ces places sont couvertes par des assistantes maternelles, bien que leur nombre décroisse ces dernières années.

826 000

parents isolés perçoivent l’allocation de soutien familial (ASF).

282

services d’accueil pour les jeunes enfants sont proposés par la Mutualité Française, dans toute la France.

Sources : (1) Onape, rapport annuel 2024[al1] ; (2) REPSS Famille – Édition 2024 (chiffre 2022)

Mettre en place le service public de la petite enfance

Évoqué depuis de nombreuses années, le service public de la petite enfance (SPPE) est devenu une réalité depuis le 1er janvier 2025, avec le transfert des compétences vers les communes. Celles-ci, qui géraient déjà souvent une partie des structures d’accueil, deviennent responsables de l’ensemble de l’offre de garde de la petite enfance sur leur territoire. Or, le secteur de la petite enfance est confronté à des défis majeurs : répartition géographique inégale de l’offre, coût de l’accueil collectif, pénurie de professionnels… La mise en place du SPPE doit être corrélée à des moyens financiers dédiés et à la résorption des difficultés de recrutement dans le secteur de petite enfance pour véritablement corriger les inégalités d’accueil.

Pour pérenniser les places existantes et garantir des financements suffisants pour les crèches et accueils, la Mutualité Française plaide pour une réforme de la prestation de service unique (PSU), qui pousse les gestionnaires à avoir le taux d’occupation le plus élevé, vers un système de contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM). Elle souhaite également une refonte des montants du complément de mode de garde (CMG), versé aux familles qui choisissent un mode de garde individuel.

Elle appelle à prendre des mesures RH concrètes et immédiates sur le plan de la rémunération et des perspectives de carrière pour, d’une part, remédier à la pénurie de professionnels de la petite enfance et, d’autre part, renforcer leur formation et leur qualification.

Enfin, la Mutualité Française propose d’accompagner les établissements dans l’appropriation du référentiel qualité d’accueil du jeune enfant, en veillant à son articulation avec la démarche Quali’Enfance. Ces certifications garantissent la qualité d’accueil au sein du mode de garde : actions d’éducation à la santé, participation des familles, promotion des métiers de la petite enfance…

Des crèches dans toute la France, grâce au réseau mutualiste

À travers ses 282 lieux d’accueil pour les jeunes enfants (crèches, relais petite enfance…), la Mutualité Française s’engage au quotidien pour offrir une prise en charge de qualité à des tarifs maîtrisés. 97 % des familles sont satisfaites de l’accueil de leur enfant dans les crèches mutualistes, selon le dernier baromètre de satisfaction (2024).

Un accompagnement de qualité de la petite enfance passe nécessairement par des structures qui concentrent le cœur de leur activité à l’épanouissement et au bien-être des enfants, non à la recherche de profit. »

Eric Chenut, président de la Mutualité Française

Favoriser la prévention dès le plus jeune âge

Les 1 000 premiers jours de la vie constituent une période déterminante pour le développement de l’enfant et de sa santé. À ce titre, les crèches et services d’accueil jouent un rôle essentiel dans la mise en place d’actions de prévention, à destination des parents et des professionnels.

La Mutualité Française souhaite insister, en particulier, sur la sensibilisation aux enjeux de la santé mentale et de la santé environnementale, pour favoriser les bonnes pratiques et la détection précoce.

Elle invite également à mettre en place un plan de développement des compétences psychosociales (gestion du stress, des conflits, des émotions…), garantes de la santé et du bien-être des enfants.

Accompagner les parents, notamment ceux en difficulté

Familles monoparentales, parents d’enfants en situation de handicap, salariés travaillant le soir, la nuit ou le week-end… Ces situations, qui concernent des millions de Français, compliquent l’accès à un mode de garde et peuvent entraîner une précarité économique ou des difficultés d’accès à un mode d’accueil. Ainsi, 90 % des parents qui travaillent en horaires atypiques considèrent qu’il est difficile de trouver un mode d’accueil pour leur enfant .

La Mutualité Française souhaite instaurer des solutions concrètes, au plus près de la réalité des parents et des territoires. Elle est, par exemple, à l’origine des modes d’accueil mutualisés en horaires atypiques (Mamhique).

Elle propose aussi de mieux accueillir et accompagner les enfants en situation de grande vulnérabilité et leurs familles (handicap, pauvreté), en instaurant un guichet unique pour soutenir la parentalité. Celui-ci constituerait une porte d’entrée pour trouver la meilleure solution d’accueil de l’enfant et pourrait s’inscrire dans le cadre du déploiement des « maisons des 1 000 premiers jours ».

La Mutualité Française plaide pour…

  • La revalorisation et le financement des métiers de la petite enfance.
  • Un modèle financier plus stable pour les crèches, axé sur la qualité d’accueil et non le profit.
  • Des actions de prévention et l’accompagnement à destination de tous les parents avec une attention particulière pour les parents en plus grande difficulté, dès les 1 000 premiers jours.