Taxe sur la santé : une bascule inédite dans l’irresponsabilité à l’Assemblée nationale
Hier soir, l’Assemblée nationale a terminé de basculer dans l’irresponsabilité. En taxant une nouvelle fois la santé des Français, mais en refusant d’assumer la responsabilité de leur décision, les députés suivent le Gouvernement dans une fuite en avant qui menace de précipiter une crise de défiance de nos citoyens envers le personnel politique.
Un choix courageux et responsable aurait été de s’opposer au Gouvernement et d’engager les réformes indispensables pour assurer la soutenabilité du modèle social, éviter les soins redondants, inadéquats et les sur-prescriptions.
Mais non, les députés préfèrent sciemment une mesure de facilité et inconstitutionnelle : le blocage des tarifs, ou l’économie administrée.
Pire, au-delà des décisions à l’emporte-pièce, laisser entendre que les mutuelles sont malhonnêtes est inacceptable. Nos entreprises relèvent de l’économie sociale et solidaire, sont à but non lucratif et à gouvernance démocratique. Ce sont les adhérents, élus par leurs pairs, qui ajustent les tarifs au strict nécessaire pour garantir les équilibres, payer les prestations et assurer les services aux populations que nous protégeons.
Répétons le : quand une taxe augmente, elle finit inéluctablement par peser sur le bénéficiaire final.
Jeter l’anathème sur celles et ceux qui assument des décisions difficiles pour préserver la pérennité des couvertures complémentaires n’est pas à la hauteur des enjeux. Contraindre nos entreprises aux déficits techniques est irresponsable.
Rappelons que le déficit actuel de l’Assurance maladie provient principalement de deux décisions politiques :
- Les mesures du Ségur, indispensables pour revaloriser les métiers du soin, mais non financées par l’État depuis 2020 (12 milliards par an).
- Les exonérations de cotisations au nom de la compétitivité économique, elles aussi non compensées par l’État.
Ce matin, c’est un triste jour pour notre modèle social et la couverture en santé de la population.
Seule décision positive pour les assurés sociaux : le renoncement au doublement des franchises médicales, une mesure injuste et purement comptable.
Mutualistes, nous continuerons à proposer une réforme structurelle, travaillée avec les acteurs, pour garantir à notre système d’être solidaire, responsable et durable.
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