Accès aux soins pour tous
L’accès effectif aux soins ne peut être assuré que si l’offre médicale est adaptée aux besoins de la population sur tout le territoire. Or, le nombre de médecins généralistes en activité a diminué de 10 % entre 2010 et 2024, et 87 % du territoire français est considéré comme un désert médical . Les insuffisances de l’offre de soins conduisent à une saturation des urgences, avec des temps d’attente qui s’allongent. Par ailleurs, des inégalités financières subsistent devant le coût des soins, avec des restes à charge qui peuvent être importants pour certains patients.
de Français n’ont pas de médecin traitant, dont 472 000 patients en affection de longue durée à fin 2023.
des médecins généralistes sont contraints de refuser de nouveaux patients.
de la population française vit dans un désert médical.
Sources : Rapport d’information du Sénat n° 589 (2021-2022) déposé le 29 mars 2022, communiqué Cnam (février 2024) et Drees (mai 2023)
Permettre l’accès effectif aux soins de premier recours partout en France
Les parcours de soins se complexifient, en raison du vieillissement de la population , mais aussi de la hausse des pathologies chroniques et des polypathologies. En parallèle, les attentes des médecins évoluent, avec la recherche de conditions de travail moins isolées et plus collaboratives.
La Mutualité Française soutient le développement d’espaces de santé pluriprofessionnels, comme les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), qui favorisent la coopération entre tous les professionnels de santé (médecine de ville, spécialistes, établissements de santé, champ médico-social…). En 2024, on dénombre en fonctionnement ou en projet dans les régions, un chiffre en constante augmentation. Elle propose de renforcer le partage de compétences entre les professionnels de santé, en s’appuyant sur les compétences et le maillage territorial de certaines professions (infirmiers en pratique avancée, pharmaciens, kinésithérapeutes…), en particulier dans les zones où l’offre médicale est insuffisante.
Réduire les inégalités face au reste à charge pour les patients
62 % des Français déclarent avoir dû renoncer à des soins au cours des 12 derniers mois, pour des raisons financières pour un tiers d’entre eux[1]. Les barrières financières subsistent pour se soigner en France, avec des restes à charge — après le remboursement de la Sécurité sociale — qui peuvent varier considérablement selon l’âge, le type de soins ou la localisation géographique.
Les services de soins et d’accompagnement mutualistes (Ssam), qui dispensent des soins sans dépassement d’honoraires ou à coûts maîtrisés et sans avance de frais, constituent le premier réseau sanitaire et social accessible à toutes et tous. Face à la financiarisation d’une partie du système de santé, ils incarnent le combat des mutuelles en faveur d’une offre de santé abordable, disponible et de qualité. La Mutualité Française a, par ailleurs, activement soutenu la mise en place du dispositif Roc (remboursement des organismes complémentaires), qui simplifie l’application du tiers payant sur la part complémentaire à l’hôpital. En cours de déploiement, il sera étendu à l’ensemble des établissements de santé, qu’ils soient publics ou privés, d’ici 2028.
Redonner de l’attractivité aux métiers de la santé
L’attractivité des métiers de la santé est un enjeu clé pour maintenir une offre de santé de proximité et de qualité dans l’ensemble des régions et corriger les inégalités d’accès aux soins. La coopération médicale et l’exercice regroupé, s’ils créent une dynamique d’attractivité, ne suffisent pas à eux seuls à combler les manques dans les métiers du soin et inciter les jeunes médecins à s’installer dans les territoires sous-dotés. La Mutualité Française milite pour une revalorisation des salaires des personnels exerçant à domicile ou en établissement. Elle souhaite démocratiser l’accès aux études de médecine et fluidifier les évolutions professionnelles, avec des formations adéquates et une extension de la validation des acquis de l’expérience (VAE) et de l’apprentissage.
2e baromètre santé-social – Communes et mutuelles engagées pour répondre aux attentes des Français (novembre 2023)
La Mutualité Française plaide pour…
- L’exercice regroupé et le partage de compétences entre professionnels de santé.
- La diffusion du tiers payant sur la part complémentaire et le développement de centres de santé sans dépassement d’honoraires.
- Une démocratisation des études de médecine pour favoriser l’installation des médecins dans tous les territoires.
[1] Sondage Odoxa – Mutualité Française, juillet 2024.