Présidentielle 2022 : la Mutualité Française a analysé le programme santé et protection sociale des 12 candidats

Avant l’échéance électorale des 10 et 24 avril 2022, la Mutualité Française passe au crible les ambitions en matière de santé et de protection sociale de tous les présidentiables pour éclairer le choix des Français. 

Nathalie Arthaud

Porte-parole de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud est pour la troisième fois candidate à l’élection présidentielle. Parmi ses propositions :

  • Améliorer l’accès aux soins en augmentant les dépenses consacrées à la santé au prix d’une politique du « quoi qu’il en coûte ». Elle promet la gratuité des soins pour l’ensemble de la population mais aussi d’embaucher dans tous les services publics indispensables : les hôpitaux et les Ehpad. Elle veut également stopper la fermeture des lits et revaloriser les salaires. Enfin, elle programme le recrutement de professionnels pour développer l’éducation à la santé.
  • Par ailleurs, la candidate d’extrême-gauche défend le droit à mourir dans la dignité et l’instauration d’un accès universel aux soins palliatifs. Elle souhaite également qu’une loi autorise le suicide assisté, pour les personnes en phase avancée ou terminale, sous réserve d’un maximum de garde-fous.
  • La levée des brevets sur les vaccins pour permettre aux pays les plus pauvres d’y avoir accès et ainsi limiter l’apparition de nouveaux variants, dans le cadre de la crise sanitaire actuelle.
  • Enfin, Nathalie Arthaud propose d’assurer un revenu minimum de 2 000 € net pour tous les citoyens grâce à une augmentation générale et massive des salaires, allocations et pensions.

Accès aux soins

À travers son programme politique pour 2022, Nathalie Arthaud juge impératif d’augmenter autant que nécessaire les dépenses consacrées à la santé de la population, au prix d’une politique du « quoi qu’il en coûte ». Une proposition visant à atteindre plusieurs objectifs majeurs.

Rompre avec la politique actuelle : la candidate de Lutte ouvrière souhaite stopper les fermetures de lits et, dans le même temps, lancer une campagne d’embauche de personnel dans tous les services publics indispensables à la population, à commencer par les hôpitaux et les EHPAD.

Augmenter les salaires de tous les travailleurs: tous les emplois devraient bénéficier de cette augmentation, dont ceux de la santé. La rémunération des médecins devrait dès lors être également indexée sur l’inflation.

Lutter contre les déserts médicaux : dans ses propositions pour 2022, Nathalie Arthaud affiche l’ambition d’améliorer les moyens consacrés à la formation des médecins, estimant que le problème ne réside pas dans la faiblesse des honoraires mais dans celle des moyens consacrés à la formation. Elle est également favorable à la réouverture des établissements de santé de proximité qui ont fermé (maternités, cliniques, centres de santé, etc.).

Repenser les installations des professionnels de santé: la candidate propose de réfléchir à un système qui ne se base pas uniquement sur le simple critère du profit personnel, celui-ci poussant les professionnels à choisir les départements favorisés. Au contraire, elle veut permettre aux médecins et aux pharmaciens de s’installer en fonction des besoins réels des populations, quitte à les aider pour leur installation. Elle ne souhaite toutefois pas aller jusqu’à l’obligation d’installation, même si, comme pour les enseignants soumis à une obligation d’affectation, l’installation de jeunes médecins dans des zones prioritaires ne choque pas la candidate.

Supprimer la tarification à l’activité (T2A): Nathalie Arthaud propose de remplacer la T2A par un fonctionnement fondé sur l’évaluation du coût nécessaire pour répondre aux besoins de soins.

Bon à savoir : la part de financement à l’activité des soins hospitaliers en France s’élève à 63 %.
Source : Ministère des Solidarités et de la Santé – Données 2018

Refondre le pôle du médicament : Nathalie Arthaud souhaite, comme pour tous les autres secteurs industriels, la levée du secret industriel et bancaire. Sous le contrôle des salariés qui y travaillent, elle a aussi pour projet d’exproprier les groupes pharmaceutiques sans indemnité, ni rachat. Selon la candidate, ces actions sont légitimes car ces industries vivent déjà aux dépens de l’argent public

Complémentaire santé

Pour l’heure, le programme politique à l’élection présidentielle de Nathalie Arthaud ne permet pas d’identifier de propositions concernant les complémentaires santé. Même constat pour ce qui est de ses déclarations et publications.

Ethique et société

Sur le volet éthique et sociétal, les principales propositions de Nathalie Arthaud pour 2022 sont :

  • la défense du droit de mourir dans la dignité et l’instauration d’un accès universel aux soins palliatifs ;
  • l’autorisation par la loi du suicide assisté, à savoir l’euthanasie, pour les personnes en phase avancée ou terminale, à condition qu’elle comporte le maximum de garde-fous ;
  • le maintien du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Innovation santé

À ce stade, aucune déclaration, publication ou proposition pour l’élection présidentielle de Nathalie Arthaud ne concerne l’innovation en santé.

Maintien de l’autonomie

Le décryptage du programme de Nathalie Arthaud pour 2022 met en avant un autre objectif : faire face à la perte d’autonomie, sous toutes ses formes, notamment grâce à une prise en charge par la collectivité. Cette prise en charge doit concerner toutes les aides externes qui sont indispensables aux êtres humains pour continuer de vivre dignement, que ces aides soient humaines ou matérielles (fauteuils, appareils, installations ergonomiques, outils numériques, etc.).

Le lancement d’un plan d’embauche massif dans les EHPAD est une autre ambition du programme politique de Nathalie Arthaud, bien que la candidate n’avance pas de chiffres en la matière. Elle propose également, comme dans les autres secteurs d’activité, une augmentation de salaires de 300 à 500 € pour rattraper le pouvoir d’achat perdu.

Prévention-santé publique

En ce qui concerne la prévention et la santé publique, les propositions de Nathalie Arthaud à l’élection présidentielle de 2022 se concentrent sur trois thématiques principales.

  • Addiction: la candidate de Lutte ouvrière se prononce en faveur de la dépénalisation du cannabis, dans le but de mettre fin à la répression. Elle veut aussi augmenter les moyens consacrés à la lutte contre l’addiction.
  • Éducation à la santé: elle souhaite mettre en place des plans d’embauches massives de professionnels destinés à promouvoir l’éducation à la santé.
  • Médicaments : Nathalie Arthaud prône la levée des brevets sur les vaccins pour permettre aux pays les plus pauvres d’y avoir accès, notamment pour limiter la menace d’apparition de nouveaux variants.

Protection sociale

Sur la question du travail et de la protection sociale, le programme de Nathalie Arthaud pour 2022 affiche une volonté : « imposer la répartition du travail entre tous, sans baisse des salaires ». Pour cela, la candidate avance plusieurs propositions :

  • réduire les cadences et le temps de travail, avec maintien intégral des salaires ;
  • garantir le « zéro chômage » grâce à une meilleure répartition du travail ;
  • assurer un revenu minimum de 2 000 € net pour tous les citoyens, via une augmentation générale et massive des salaires, allocations et pensions ;
  • indexer les revenus des travailleurs sur l’inflation pour maintenir le pouvoir d’achat.

Santé & environnement

Par le biais de son programme pour 2022, Nathalie Arthaud souhaite nationaliser un ensemble d’industries et mettre en place une planification rationnelle de l’économie. L’objectif ? Répondre aux besoins du plus grand nombre, tout en préservant l’environnement.

Nicolas Dupont-Aignan

Fondateur et Président de Debout la France, Nicolas Dupont- Aignan est candidat à l’élection présidentielle pour la 3ème fois.

Dans son programme intitulé « 100 décisions pour la France 2022-2027 », il souhaite :

  • Eradiquer les déserts médicaux : une priorité qui passe par la création d’une bourse pour les étudiants en médecine. En échange, ils s’engageront à s’installer dans une zone sous-dotée pendant leurs cinq premières années d’exercice. Autre mesure : ouvrir un nouvel établissement de santé par département (hôpital, maternité, etc.) pour un total de 20 000 nouveaux lits.
  • Transformer l’hôpital : Nicolas Dupont-Aignan propose que l’État reprenne la totalité de la dette hospitalière et vise l’objectif qu’il n’y ait plus de poste vacant à l’hôpital à la fin de son quinquennat.
  • Mettre en œuvre une grande loi de programmation pluriannuelle sur l’autonomie afin de renforcer la cinquième branche dédiée à la dépendance. Pour le financement, le candidat prévoit 6 milliards d’euros supplémentaires par an d’ici 2024 puis 10 milliards d’euros annuels à l’horizon 2030 et d’affecter à la branche dépendance, la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS – 9 milliards d’euros de recettes).
  • Accélérer la recherche : Nicolas Dupont-Aignan promet de porter les crédits alloués à la recherche française à 3 % du PIB en 2027 contre 2,2% en 2019 afin de soigner les maladies jugées financièrement non rentables et soutenir la recherche publique concernant le cancer des enfants.

Accès aux soins

Le décryptage du programme de Nicolas Dupont-Aignan fait ressortir une première intention : revoir l’organisation du système de santé en remplaçant les agences régionales de santé (ARS) par des directions départementales sous l’autorité du préfet, plus proches du terrain. En parallèle, le député de l’Essonne veut réorganiser le Ministère de la Santé en supprimant l’établissement public à caractère administratif Santé publique France, au profit d’une organisation intégrée du Ministère.

Comme le montrent ses propositions pour 2022, Nicolas Dupont-Aignan fait de l’éradication des déserts médicaux une priorité. Pour atteindre cet objectif, il propose un certain nombre de mesures :

  • augmenter le nombre de places dans les études de médecine afin d’atteindre 12 000 praticiens par an et créer une bourse pour les étudiants en médecine, en échange de laquelle ils s’engageront à s’installer dans une zone sous-dotée pendant leurs 5 premières années d’exercice ;
  • permettre aux médecins s’établissant dans les déserts médicaux de percevoir plus de revenus en complétant les dispositifs existants par une diminution de leurs cotisations sociales ;
  • organiser et systématiser des consultations avancées de généralistes et de spécialistes venant des zones bien dotées vers des zones sous-médicalisées, par exemple une fois par semaine, avec prise en charge des frais de fonctionnement et de transport ;
  • arrêter les fermetures de lits et ouvrir un nouvel établissement de santé par département (hôpital, maternité, etc.) pour un total de 20 000 nouveaux lits ;
  • développer le rôle des pharmaciens en leur confiant certains examens « simples » qui pourraient être effectués en officine ;
  • amplifier le développement de nouveaux métiers de la santé (infirmiers de coordination, assistants médicaux, etc.) pour décharger les médecins ;
  • favoriser l’implantation des maisons de santé afin de s’assurer qu’elles couvrent correctement le territoire et développer les cabines de téléconsultation médicale dans les mairies où la désertification médicale est la plus importante.

Le programme politique de Nicolas Dupont-Aignan pour 2022 dresse un autre objectif majeur : mettre en place un plan quinquennal d’investissement hospitalier afin de répondre aux besoins de chaque territoire et d’améliorer les conditions de travail des personnels hospitaliers. Le candidat mettra fin à la tarification à l’activité des établissements de santé et la remplacera par un financement reposant sur un panier de critères objectifs.

Bon à savoir : la part de financement à l’activité des soins hospitaliers en France s’élève à 63 %.
Source : Ministère des Solidarités et de la Santé – Données 2018

L’analyse des propositions de Nicolas Dupont-Aignan pour 2022 permet également de mettre en avant plusieurs autres axes de travail du candidat :

  • Transformer l’hôpital: dans l’optique d’accroitre les marges de manœuvre des hôpitaux en matière d’investissement et ainsi gagner en qualité des soins et en efficacité, le président de Debout la France propose que l’État reprenne la totalité de la dette hospitalière. Il veut également rétablir une gouvernance paritaire directions-équipes soignantes à l’hôpital public et promet de doubler les capacités d’accueil en réanimation pour atteindre 10 000 places en 5 ans. Il a enfin pour objectif qu’aucun poste ne soit vacant  à l’hôpital à la fin de son quinquennat.
  • Réformer le secteur pharmaceutique : dans cette optique, le député envisage, dans un premier temps, de désindexer le revenu des pharmaciens du prix des médicaments, en établissant un système d’honoraire à la ligne de prescription quel que soit le médicament. Il ambitionne de relocaliser la production des médicaments en conditionnant le remboursement d’un médicament par la Sécurité sociale au respect d’un seuil de 50 % de sa production en France. De plus, il veut imposer la publication des critères de fixation des prix des médicaments afin de renforcer la transparence et souhaite rétablir le remboursement de l’homéopathie par la Sécurité sociale.
  • Réduire l’accès aux soins des étrangers : comme l’illustre son programme à l’élection présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan souhaite remplacer l’aide médicale d’État (AME) par une aide médicale exceptionnelle et provisoire. Dans le même temps, il ambitionne de créer une caisse d’assurance sociale dédiée aux étrangers travaillant en France depuis moins de 5 ans.
  • Mieux encadrer les médecins étrangers : le candidat veut mettre en place des systèmes d’agrément stricts pour les médecins étrangers désirant s’installer en France. Il souhaite également renforcer les contrôles des équivalences pour s’assurer des compétences des praticiens.

Bon à savoir : en 2020, l’aide médicale de l’État n’a représenté que 0,4 % des dépenses de santé de la France.
Source : FNMF

Complémentaire santé

Nicolas Dupont-Aignan est convaincu que le système de santé actuel doit être préservé en raison de son caractère solidaire. Toutefois, il ambitionne plusieurs changements :

  • mettre fin aux mutuelles étudiantes coûteuses, estimant que le régime général est aujourd’hui tout à fait adapté à la situation des étudiants ;
  • élargir les conditions d’accès à la Complémentaire santé solidaire afin que les plus de 65 ans ne soient pas « abandonnés » faute de soins.

Bon à savoir : les étudiants sont directement rattachés au régime général depuis la fin de la gestion de l’assurance maladie obligatoire par les mutuelles étudiantes le 1er septembre 2019.

Ethique et société

En ce qui concerne les sujets éthiques et de société, le programme de Nicolas Dupont-Aignan pour l’élection présidentielle de 2022 s’intéresse principalement à deux sujets.

  • La prise en charge de la fin de vie: le candidat propose de doubler le nombre d’unités de soins palliatifs (USP) et de mettre en place des lits de soins palliatifs dans les EHPAD, avec présence permanente d’un infirmier dans l’établissement.
  • La gestation pour autrui (GPA) : l’ancien maire de Yerres s’oppose à la GPA et souhaite d’ailleurs renforcer son interdiction pénale.

Innovation santé

En matière d’innovation santé, le décryptage des propositions de Nicolas Dupont-Aignan laisse apparaître trois objectifs centraux.

  • Créer des cartes Vitale biométriques : remplaçant toutes les cartes Vitale actuelles, elles visent à lutter contre les fraudes aux prestations sociales.
  • Accélérer la recherche : le candidat propose de porter les crédits alloués à la recherche française à 3 % du PIB en 2027 pour développer la souveraineté numérique et scientifique. Pour le seul domaine de la santé, il souhaite relancer la recherche médicale publique afin de soigner les maladies jugées financièrement non rentables et soutenir la recherche concernant le cancer des enfants.
  • Développer de nouveaux outils : le député de l’Essonne a l’ambition de développer l’économie numérique et les technologies de suivi à distance produites en France, notamment pour avoir des outils modernes capables de favoriser le maintien de l’autonomie. Cela passerait par des outils d’auto-rééducation à domicile, mais aussi par la conception et la réalisation de l’habitat adapté.

Bon à savoir : selon l’OCDE, les dépenses de recherche et développement s’élèvent à 2,2 % du PIB de la France en 2019. Ainsi, il est possible d’estimer qu’une hausse de 0,8 point de ces dépenses représenterait un investissement de 18,8 milliards d’euros, soit 36 % de plus qu’actuellement (Chiffrage FNMF).

Maintien de l’autonomie

Dans le cadre de son programme politique pour 2022, Nicolas Dupont-Aignan ambitionne de faire voter, par le Parlement, une grande loi de programmation pluriannuelle sur l’autonomie afin de renforcer la cinquième branche dédiée à la dépendance. Pour ce qui est du financement, le candidat prévoit :

  • 6 milliards d’euros supplémentaires par an d’ici 2024 puis 10 milliards d’euros annuels à l’horizon 2030 ;
  • et d’affecter à la branche dépendance la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS – 9 milliards d’euros de recettes), ainsi qu’une partie des économies liées aux 3 millions de journées d’hospitalisation inutiles des personnes âgées.

Comme l’illustrent ses propositions pour 2022, Nicolas Dupont-Aignan veut mettre en place un dispositif « zéro absence de solution » pour la prise en charge de la perte d’autonomie. Cela implique non seulement d’augmenter les moyens, mais aussi de diminuer le reste à charge des résidents. Le candidat de Debout la France fait ainsi plusieurs propositions pour augmenter les moyens du secteur :

  • ouvrir 20 000 postes par an sur la durée du quinquennat afin d’augmenter le taux d’encadrement de 25 % en EHPAD ;
  • revaloriser les salaires des professionnels de 10 % et remettre à niveau les rémunérations inférieures au SMIC dès 2023.

Bon à savoir : le taux d’encadrement en personnel soignant est de 31 équivalents temps plein (ETP) pour 100 places installées en 2015.
Source : Drees

Pour limiter le reste à charge des usagers et des familles, Nicolas Dupont-Aignan propose de :

  • relever le plafond de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) et concevoir un plafond des dépenses ;
  • mettre en place une prestation de 300 euros, dont le montant serait dégressif à mesure que les ressources augmentent pour les personnes âgées non éligibles à l’aide sociale à l’hébergement (ASH) ;
  • mettre en place un « bouclier autonomie » pour ceux qui résident plus de 4 ans en EHPAD. Selon le candidat, ce dispositif permettrait à 90 000 personnes de bénéficier d’une aide financière de 740 euros par mois en moyenne.

Par le biais de son programme politique pour 2022, Nicolas Dupont-Aignan souhaite permettre aux personnes âgées de rester le plus longtemps possible à domicile, notamment en :

  • leur donnant la possibilité d’adapter leur logement ;
  • améliorant le réseau de soins libéraux ;
  • mettant en place un programme de prévention afin d’éviter l’aggravation de la perte d’autonomie (prévention des chutes, troubles du sommeil, etc.).

En parallèle, le président de Debout la France prévoit de développer des solutions alternatives à l’EHPAD, comme les résidences autonomie (110 000 places) et les résidences services seniors (50 000 places).

Nicolas Dupont-Aignan souhaite également améliorer la situation des proches aidants en :

  • étendant le dispositif de dons de jours de repos ;
  • mettant en place des formations ;
  • et en prenant en charge à 100 % un bilan de santé annuel ainsi qu’un soutien psychologique si nécessaire.

Les personnes en situation de handicap occupent aussi une place centrale dans le programme de Nicolas Dupont-Aignan pour l’élection présidentielle. À ce titre, il s’intéresse à plusieurs sujets majeurs :

  • L’enfance: le député de l’Essonne veut garantir la prise en charge par l’Éducation nationale des enfants en situation de handicap dès l’âge de 3 ans. Il souhaite également revoir les conditions d’attribution de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) pour ne plus exiger de cessation totale ou partielle d’activité de l’un des deux parents. Enfin, il a pour projet d’attribuer une part fiscale complète aux familles ayant un enfant en situation de handicap.
  • L’insertion professionnelle : parmi ses propositions pour 2022, Nicolas Dupont-Aignan indique vouloir exonérer de cotisations sociales patronales, pour les deux premières années, les entreprises embauchant un salarié reconnu travailleur handicapé avec un taux d’incapacité permanente supérieur à 50 %. En parallèle, il propose de doubler, sur la durée de son mandat, le nombre d’apprentis en situation de handicap.
  • L’accessibilité : le candidat de Debout la France souhaite garantir l’accessibilité universelle, y compris aux structures sportives, en proposant notamment un chèque handisport de 100 euros annuel.
  • L’AAH : en plus de revaloriser l’allocation aux adultes handicapés, Nicolas Dupont-Aignan veut la déconjugaliser, permettant à ce que l’attribution de l’AAH soit déconnectée des revenus du conjoint.

Bon à savoir : l’individualisation de l’AAH ferait 196 000 gagnants, avec un gain moyen mensuel de 300 euros et 44 000 perdants, avec une perte mensuelle moyenne de 270 euros.
Source : Ministère des Solidarités et de la Santé.

Prévention – Santé publique

Le programme politique de Nicolas Dupont-Aignan dresse plusieurs propositions sur le volet de la prévention et de la santé publique.

  • Renforcer la prévention auprès des personnes dépendantes à domicile: pour cela, le candidat propose de mettre en place un programme de prévention spécifique.
  • Faire face aux futures pandémies: le député de l’Essonne souhaite réformer la réserve sanitaire sur le modèle de la réserve opérationnelle des armées afin de connaître les effectifs et les compétences mobilisables. Il désire aussi tirer des leçons de la crise de l’approvisionnement en masques, et ce, en faisant stocker massivement et de façon durable par l’État toutes les fournitures nécessaires en cas de crise (équipements de protection, respirateurs, etc.).
  • Reconstruire la médecine scolairevia son programme pour 2022, Nicolas Dupont-Aignan ambitionne de doubler le nombre de médecins, d’infirmiers scolaires et d’assistants sociaux, tout en revalorisant leur salaire de 15 %. Cette mesure permettrait d’instaurer un bilan de santé complet à chaque année charnière (grande section, CM2, une fois au collège et une fois au lycée).
  • Informer les élèves : le président de Debout la France veut mettre en place des campagnes d’information sur l’alimentation, le bien-être et la contraception dès le collège. Il a aussi pour objectif de développer les circuits courts dans l’alimentation et l’approvisionnement des cantines scolaires.
  • Développer le sport chez les jeunes : l’ancien maire de Yerres propose de généraliser le Pass’Sport à tous les 6-18 ans, un dispositif permettant de financer à hauteur de 50 euros une inscription dans un club sportif. Plus globalement, il veut développer la pratique du sport à l’école, au collège et au lycée, mais aussi l’enrichir en lien avec les clubs municipaux.

Bon à savoir : le Pass’Sport, ouvert aux jeunes de 6 à 17 ans bénéficiant de l’allocation de rentrée scolaire (ARS), de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) ou aux bénéficiaires de l’allocation adulte handicapé (AAH) de 16 à 30 ans révolus, donne droit à une aide de 50 euros pour s’inscrire dans un club sportif.

Protection sociale

Une des principales propositions du programme de Nicolas Dupont-Aignan est une hausse de salaire de 8 % (équivalent d’un 13ème mois) pour tous les salariés jusqu’à 3 SMIC. Les indépendants, pour leur part, bénéficieraient d’une baisse de leurs charges salariales. Deux mesures que le candidat souhaite financer grâce à la lutte contre les gaspillages et les fraudes fiscales et sociales.

  • ouvrir 250 000 places en crèches, soit 10 % de plus ;
  • multiplier par deux le plafond de revenu pour bénéficier des allocations familiales, les ouvrir dès le premier enfant et les rendre plus incitatives pour le troisième enfant ;
  • accorder ces allocations aux seuls étrangers résidant en France depuis plus de 5 ans (contre 6 mois actuellement) ;
  • rétablir les allocations et les quotients familiaux à leur niveau de 2012, à l’image de la prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE) ;
  • créer un congé parental rémunéré à 75 % du SMIC pour une durée de trois ans, réparti entre le père et la mère, utilisable une seule fois par couple et pour un seul enfant (le 2e ou le 3e).

À travers son programme pour l’élection présidentielle de 2022, Nicolas Dupont-Aignan affiche sa volonté de revenir sur certains critères d’éligibilité aux aides sociales :

  • mettre en place un délai de carence de 5 ans pour les étrangers pour l’ouverture des droits aux aides sociales ;
  • mettre fin au versement de l’ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées) pour les étrangers en situation régulière qui n’ont pas cotisé en France et ne l’accorder qu’aux étrangers ayant cotisé au moins 10 ans ;
  • obliger les bénéficiaires du RSA à réaliser une journée par semaine de service pour la collectivité ;
  • créer un contrat de « travail universel » pour les jeunes et les chômeurs de longue durée. À l’opposé du revenu universel sans contrepartie, le contrat de travail universel proposera une activité d’intérêt général à mi-temps

Nicolas Dupont-Aignan aborde également deux autres thématiques en matière de protection sociale.

  • L’égalité salariale femmes-hommes: pour l’atteindre au travail en 5 ans, le candidat veut alléger les charges pour les entreprises respectant l’égalité salariale, puis instaurer progressivement un malus contre les mauvaises pratiques.
  • Le pouvoir d’achat : le député de l’Essonne propose d’indexer toutes les retraites et les salaires des fonctionnaires sur l’inflation. Plus spécifiquement, il souhaite maintenir l’âge minimum de départ à la retraite et la durée de cotisations aux niveaux actuels, tout en prenant mieux en compte la pénibilité au travail. Le candidat indique également qu’il financera le système de retraite en augmentant le nombre de cotisants par une politique familiale ambitieuse.

Santé et environnement

Comme le montre son programme à la présidence, Nicolas Dupont-Aignan souhaite :

  • lancer un grand plan de lutte contre la pollution par le plastique des océans;
  • interdire l’implantation d’antennes-relais à proximité immédiate des lieux hébergeant des personnes fragiles ;
  • interdire « massivement » les perturbateurs endocriniens.

Anne Hidalgo

La maire de Paris est pour la première fois candidate à l’élection présidentielle pour le Parti socialiste.

Son programme intitulé « Réunir la France ! » prône l’instauration d’un système fortement redistributif. Elle souhaite renforcer le système de protection sociale à travers la mise en place de « nouvelle sécurités sociales ».

  • Anne Hidalgo veut mettre en place un plan Marshall pour sauver l’hôpital public. Elle envisage notamment de mettre fin à la tarification à l’activité, de recruter massivement et de stopper les fermetures de lits.
  • Pour faire face aux déserts médicaux, elle souhaite créer le statut de « médecins assistants ». La dernière année d’internat serait remplacée par une année de professionnalisation dans une zone en tension. Le jeune médecin bénéficierait d’une rémunération de 3 500 € par mois, soit deux fois plus qu’aujourd’hui.
  • Anne Hidalgo ambitionne également de créer un service public de la petite enfance. Elle propose que chaque enfant ait droit à une place en accueil collectif ou à une aide financière pour compenser le coût d’une garde à domicile ou  par un assistant maternel. L’offre de places en crèches augmenterait de 470 000 à 600 000 en dix ans. En faisant l’hypothèse d’un financement public-privé, le surcoût associé à la création de ces 130 000 places supplémentaires serait de près de 2,5 Md€ par an (Chiffrage FNMF).
  • Par ailleurs, la candidate socialiste n’est pas favorable au scénario de « Grande Sécu » proposé par le Haut conseil pour l’avenir de l’Assurance maladie (HCAAM). Elle considère que cela va « tuer le mouvement mutualiste » et mettre à mal « la participation des travailleurs à la gestion des systèmes sociaux ».

Accès aux soins

En ce qui concerne l’accès aux soins, le décryptage du programme politique d’Anne Hidalgo pour 2022 met en avant un double objectif : mettre fin aux déserts médicaux et sauver l’hôpital public. Dans cette optique, la candidate dresse plusieurs mesures.

  • Créer le statut de « médecins assistants »: cela passerait par l’instauration d’une année de professionnalisation dans les déserts médicaux, plutôt que d’une dernière année d’internat. Elle permettra de bénéficier d’une rémunération de 3 500 € par mois, soit deux fois plus qu’aujourd’hui. La candidate socialiste estime que cela permettra de faire venir 4 000 à 8 000 médecins au sein des déserts médicaux, et ce, dès le second semestre 2022, puis chaque année.
  • Supprimer totalement le numerus clausus: Anne Hidalgo souhaite mettre fin à ce système, limitant le nombre d’étudiants admis en deuxième année de médecine, car elle le perçoit comme un frein au recrutement des médecins.
  • Stopper les fermetures de lits: elle projette de mettre un terme aux fermetures engagées au sein de l’hôpital public.
  • Lancer un plan de recrutement massif : dans le but de renforcer l’attractivité et les effectifs des métiers de l’hôpital, le programme d’Anne Hidalgo pour l’élection de 2022 propose de revaloriser les rémunérations et les carrières. La candidate du parti socialiste souhaite également augmenter les capacités d’accueil des facultés de médecine pour former jusqu’à 15 000 nouveaux médecins par an. Enfin, elle portera la formation des autres catégories de soignants à 1 250 sages-femmes par an, 25 000 infirmiers et aides-soignants, ainsi que celles des agents techniques à 5 000 par an.

Outre ces propositions, le programme d’Anne Hidalgo met également l’accent sur plusieurs autres mesures pour améliorer l’accès aux soins.

  • Inciter les médecins libéraux à reprendre des permanences: afin de soulager les urgences, la candidate souhaite renforcer le système de permanence en encourageant les libéraux à en prendre, principalement le week-end, et que celles-ci soient connues de tous.
  • Mettre fin à la tarification à l’activité dans les hôpitaux: celle-ci serait remplacée par une dotation de l’État afin de tourner la page de « l’hôpital-entreprise » et de répondre aux besoins locaux de santé publique.

Bon à savoir : Selon les données les plus récentes communiquées par le Ministère de la santé, la part de financement à l’activité des soins hospitaliers en France s’élevait à 63% en 2018.

  • Supprimer les ARS: la candidate du parti socialiste souhaite supprimer les agences régionales de santé, qu’elle considère comme des « agences comptables », et développer la démocratie sanitaire au sein des hôpitaux. Pour cela, elle a pour objectif d’intégrer les citoyens aux conseils d’administration.
  • Mettre un terme à l’ONDAM: l’objectif national des dépenses d’Assurance-Maladie, définissant le pilotage des dépenses de santé, serait remplacé par des objectifs nationaux de santé publique (ONSP), fondés sur l’évaluation d’indicateurs sanitaires et pas uniquement budgétaires. En amont de l’adoption des ONSP, le programme santé d’Anne Hidalgo met en avant la volonté de la candidate d’impliquer les acteurs de santé, les élus locaux, les représentants des usagers et les citoyens à la définition de ces besoins.

La candidate du Parti Socialiste souhaite faire de la santé mentale une priorité durant son quinquennat. Concrètement, elle définit plusieurs objectifs :

  • réduire le nombre de suicides: réduire le nombre de 20% en 5 ans ;
  • réduire les délais de rendez-vous: permettre des délais de 1 mois maximum entre deux rendez-vous, et inférieurs à 2 semaines pour un premier rendez-vous en consultations de psychiatrie, notamment dans les centres médico-psychologiques, pour les enfants comme pour les adultes ;
  • augmenter les effectifs: créer 5 000 postes de soignants (psychologues, infirmiers, médecins, etc.) dans les centres médico-psychologiques ;
  • augmenter les moyens financiers: doubler les budgets dédiés à la santé mentale des enfants ;
  • mieux prendre en charge l’autisme: prendre en charge à 100% les thérapies et accompagnements des enfants et adultes autistes ;
  • augmenter les capacités d’accueil : ouvrir 20 000 places dans les foyers et services spécialisés dans le handicap psychique.

Complémentaire santé

Dans une prise de position intervenue le 19 janvier 2022, Anne Hidalgo a indiqué qu’elle n’était pas favorable au scénario de la Grande Sécu, au motif qu’il va « tuer le mouvement mutualiste » et mettre à mal « la participation des travailleurs à la gestion des systèmes sociaux ».

Ethique et société

À travers son programme pour l’élection présidentielle de 2022, Anne Hidalgo se déclare favorable à une loi en faveur du droit de mourir dans la dignité, adoptée dès le début du quinquennat. La candidate socialiste proposera une nouvelle loi reposant sur trois principes :

  • le respect absolu de la volonté du patient ;
  • l’accompagnement « avec humanité » par la garantie d’un accès réellement universel à des soins palliatifs ;
  • le droit d’accéder à une aide active à la fin de vie pour celles et ceux qui auront fait ce choix en toute conscience et en toute liberté.

Innovation santé

En ce qui concerne l’innovation dans la santé, le programme d’Anne Hidalgo pour 2022 se fixe un objectif principal : mettre en place des projets industriels. Confiés aux régions, ils auraient pour mission de « redynamiser les territoires, créer des emplois et soutenir les efforts de recherche et d’innovation dans une perspective d’indépendance ».

A cette fin, quatre projets ou « Odyssées » seront définis en lien avec les thématiques qui correspondent aux besoins actuels et futurs de la société :

  • la santé, avec l’objectif par exemple de vaincre les maladies dégénératives à l’horizon 2035 ;
  • l’énergie ;
  • la mobilité ;
  • et le numérique.

Dans le même temps, la candidate PS souhaite que la France rattrape son retard en matière de recherche et développement, en y consacrant 3 % du PIB à la fin du quinquennat. Comme la lecture du programme santé d’Anne Hidalgo le laisse entendre, la recherche publique sera privilégiée, en particulier dans les secteurs relatifs aux quatre thématiques évoquées ci-dessus.

Bon à savoir : les dépenses en R&D s’élevant à 2,2 % du PIB de la France en 2019 selon l’OCDE, une hausse de 0,8 point aurait un coût de 18,8 milliards d’euros pour le pays. Ce serait 36 % de plus qu’à l’heure actuelle (Chiffrage FNMF).

Maintien de l’autonomie

L’analyse du programme de la candidate du Parti socialiste illustre une ambition première : renforcer l’accessibilité universelle. Pour cela, elle souhaite améliorer l’accès aux logements, aux transports, aux services, à la culture ou encore au sport.

Au-delà de cet objectif principal, les propositions de campagne d’Anne Hidalgo pour 2022 abordent quatre thématiques essentielles.

  • Handicap: à l’école, la candidate PS fera en sorte que les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) disposent d’un statut pérenne, tout en renforçant la formation des personnels de l’Éducation nationale autour du projet de l’école inclusive. En parallèle, elle mènera à son terme l’individualisation de l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH). Selon les simulations réalisées par les services statistiques du Ministère de la santé : prise de manière isolée, à dépense constante, l’individualisation de l’AAH, à savoir la déconnexion de l’allocation des revenus du conjoint, ferait 196 000 gagnants et 44 000 perdants.

Bon à savoir : 125 000 AESH étaient agents de l’Éducation nationale à la rentrée 2021, soit une augmentation de 35 % en l’espace de 4 ans.
Source : MonParcoursHandicap.gouv.fr

  • Autonomie: Anne Hidalgo souhaite renforcer les moyens financiers en augmentant la dotation de 1 milliard d’euros (qui s’ajouteront aux 25 milliards actuels) de la nouvelle branche autonomie. Pour cela, elle ambitionne d’y consacrer une part importante de financement public, combinée à l’utilisation du patrimoine des ménages. Comme l’illustre son programme à l’élection présidentielle de 2022, Anne Hidalgo veut également revaloriser de 50% l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) pour permettre le soutien à domicile. Elle souhaite que 100.000 logements soient adaptés pour le maintien à domicile et entend renforcer le statut d’aidant par une extension du congé de proche aidant.

Bon à savoir : 1,3 million de personnes sont bénéficiaires de l’APA et 1 plan d’aide de l’APA à domicile sur 8 est saturé (Source : Ministère de la santé).

  • EHPAD : la socialiste y souhaite une présence humaine plus importante (infirmières de nuits, aides-soignantes, etc.). Pour atteindre cet objectif, un plan de formation et de recrutement aux métiers du grand âge sera déployé afin de recruter 40 000 professionnels de santé. Il sera orienté autour de trois valeurs, à savoir la professionnalisation, la valorisation salariale et la reconnaissance. À la suite du scandale des EHPAD Orpea, elle propose de confier la mission de contrôle des EHPAD à une autorité indépendante et de lui donner les moyens de recueillir les plaintes des familles, des salariés et des résidents. Pour les personnes modestes le reste à charge demeure trop élevé, elle propose de mettre en place une tarification progressive prenant mieux en compte les revenus de chacun avec des tarifs encadrés.
  • Sport et culture: dans l’optique de renforcer la solidarité et d’améliorer les conditions de vie des seniors, le programme d’Anne Hidalgo prône l’idée de « repenser » l’accès aux activités culturelles et sportives. Concrètement, cela passerait par une contractualisation entre les collectivités locales, les associations et les personnes âgées.

Prévention – Santé publique

Comme le décryptage du programme à la présidence d’Anne Hidalgo le montre, la candidate PS prône la mise en place d’une grande politique de santé publique et de prévention. Dans cette optique, elle dresse plusieurs propositions.

  • Améliorer la prévention: pour cela, elle mettra en œuvre un grand plan dédié à la prévention et à la prise en charge des maladies chroniques (cancers, diabètes, maladies cardio-vasculaires, maladies respiratoires). Elle souhaite d’ailleurs en améliorer toutes les dimensions, aussi bien en ce qui concerne les addictions, la qualité de l’air et de l’alimentation ou encore la pratique sportive.
  • Poser la question de la légalisation du cannabis: la candidate socialiste prévoit d’instaurer une conférence de consensus afin d’engager le débat sur cette question.
  • Lever temporairement les brevets sur les vaccins: cette proposition d’Anne Hidalgo pour 2022 vise à permettre un accès mondial aux vaccins, notamment celui concernant la Covid-19. Elle ambitionne également de mobiliser la communauté internationale autour de l’enjeu de leur distribution dans les pays en développement.
  • Améliorer les conditions de travail: en plus de vouloir faire reconnaitre le burn out comme une maladie professionnelle, elle propose de rétablir le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés.
  • Garantir une nourriture de qualité: à travers son programme de campagne pour 2022, Anne Hidalgo veut lutter contre la précarité alimentaire et ériger comme priorité une nourriture de qualité pour tous. Comme le préconise le Pacte du Pouvoir de Vivre, elle envisage d’ailleurs d’interdire la publicité à destination des enfants sur les produits alimentaires néfastes pour la santé.
  • Favoriser la pratique sportive : Anne Hidalgo veut notamment instaurer une culture sportive chez tous les jeunes de 3 ans à 20 ans en créant le Parcours d’éducation physique et sportive (PEPS). Concrètement, il s’agit de mettre en place un bilan de santé et d’activité annuel, de renforcer le nombre d’heures d’EPS (deux matinées par semaine), de mettre en place une association sportive par établissement, de renforcer les équipements sportifs, et de développer les classes à horaires aménagés en 2ème et 3ème cycle.

Protection sociale

La protection sociale occupe une place prépondérante au sein du programme d’Anne Hidalgo à l’élection présidentielle, comme l’illustrent ces six principales mesures.

  • Créer un service public de la petite enfance : il permettra que tout enfant ait droit à une place en accueil collectif ou, à défaut, à une aide financière pour compenser le coût d’une garde à domicile ou par un assistant maternel. À terme, l’offre de places en crèches, en lien avec les CAF et les collectivités territoriales, sera portée de 470 000 à 600 000 en dix ans. En faisant l’hypothèse d’un financement public-privé, et en retenant les coûts moyens d’investissement et de fonctionnement liés à la création de ces 130 000 places supplémentaires en 10 ans, le surcoût associé à cette mesure serait de près de 2,5 Md€ par an (Chiffrage FNMF). De plus, la candidate PS souhaite distribuer l’allocation de rentrée scolaire dès l’entrée en maternelle.
  • Réformer le statut des travailleurs indépendants des plateformes: à cette fin, le programme d’Anne Hidalgo propose d’établir une loi visant à instaurer une présomption de salariat afin qu’ils accèdent à l’ensemble des droits des salariés (SMIC, protection sociale, etc.).
  • Protéger les retraités : Anne Hidalgo compte maintenir l’âge de départ à la retraite à 62 ans et rétablir les critères de pénibilité récemment supprimés (manutention de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques et exposition aux agents chimiques). De plus, la candidate s’attachera à revaloriser le minimum vieillesse à 1 000 € net par mois et le minimum contributif à 1 200 € par mois.

Bon à savoir : La revalorisation du minimum vieillesse et de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) de 100 euros par mois, mise en œuvre entre le 1er avril 2018 et le 1er janvier 2020, ayant permis d’atteindre un montant de 903 euros par mois en 2020 pour une personne seule et un montant versé à un couple revalorisé dans les mêmes proportions de 1 402 euros par mois en 2020 (+ 155 euros), avait un coût estimé à 525 millions d’euros (Source : Ministère de la santé).

  • Créer une assurance chômage universelle: son rôle serait de garantir à chaque chômeur une indemnisation adaptée à sa situation. Dans le même temps, la candidate socialiste s’oppose aux politiques actuelles et souhaite abroger la réforme de l’assurance chômage entrée en vigueur en 2021.
  • Mettre en place une « garantie jeune »: ouverte à tous les jeunes de plus de 18 ans, elle leur permettra, sans condition de ressources, de percevoir une dotation en capital de 5 000 € à leur majorité, et ce, afin de leur donner les moyens de leur autonomie. A partir des données de l’Insee, il est possible d’estimer que le coût annuel correspondant à cette proposition serait de 4,2 Md€. Sur l’ensemble du quinquennat, en projetant les dépenses à partir des effectifs par âge, le montant total de cette mesure peut être estimé à 21,4 Md€ (Chiffrage FNMF).
  • Réduire les inégalités salariales: le programme de la candidate du Parti socialiste à l’élection présidentielle propose de revaloriser le SMIC de 15 % (soit 200€ nets de plus par mois). Dans le même temps, pour réduire les inégalités salariales, Anne Hidalgo souhaite supprimer la déductibilité de l’impôt sur les sociétés pour les rémunérations qui dépassent 20 fois la rémunération la plus basse au sein d’une entreprise, et rendre obligatoire la présence de salariés au sein des comités de rémunération.
  • Repenser le financement de la protection sociale: Anne Hidalgo souhaite qu’il ne repose plus exclusivement sur la taxation du travail, mais qu’il soit également assis sur d’autres revenus.

Santé et environnement

Sur la question de l’environnement et de la santé, le programme d’Anne Hidalgo fait un constat : la mesure du PIB est actuellement insuffisante pour piloter les politiques publiques. Pour la candidate socialiste, cette mesure doit être complétée par des indicateurs de bien-être et de respect des objectifs de développement durable. Dans le même sens, elle veut inscrire dans la Constitution l’existence d’un crime d’écocide.

Dans le cadre du Plan Stratégique National (déclinaison française de la politique agricole commune), Anne Hidalgo souhaite que 30 % de la surface agricole utile soit convertie en agriculture biologique en 2030.

Pour lutter contre la précarité énergétique, le programme d’Anne Hidalgo à la présidentielle de 2022 émet l’idée d’instaurer un dispositif permettant la rénovation complète et performante de 760 000 logements privés par an, soit 22 millions de logements d’ici 2050.

La candidate du Parti socialiste veut également mettre en place une Règle d’Or Climatique pour assurer la transparence et la pertinence des usages :

  • 50 % pour des dépenses accélérant la transition écologique ;
  • et 50 % pour des mesures sociales en faveur des ménages impactés par la transformation des modes de vie.

Dans le cadre de son programme de campagne pour 2022, Anne Hidalgo porte enfin une attention particulière aux scandales environnementaux, comme le chlordécone en Martinique ou les Sargasses dans les Caraïbes par exemple. Pour soutenir les populations concernées, elle propose que la Sécurité sociale prenne intégralement en charge les frais médicaux qui font suite à ces catastrophes sanitaires.

Yannick Jadot

Il représente Europe Ecologie Les Verts (EELV) pour la seconde fois à l’élection présidentielle. Concernant la santé, dans son programme baptisé « Changer la France pour vivre mieux », il préconise :

  • Une refonte de l’offre de soins pour lutter contre les déserts médicaux. Cela passe notamment par la suppression du numerus clausus et doubler les capacités d’accueil des universités de médecine. Autre mesure : imposer l’exercice dans les zones en manque de médecins durant la dernière année d’internat et les deux premières années d’activité.
  • Autre priorité pour Yannick Jadot : instaurer un plan d’urgence pour l’hôpital public. Il souhaite reprendre la dette des hôpitaux publics et embaucher 100 000 infirmiers et infirmières.
  • Pour agir pour le Grand âge et la perte d’autonomie. Il propose de garantir un ratio de 8 personnels pour 10 résidents en Ehpad. L’augmentation du taux d’encadrement de 0,63 à 0,8 se traduirait par un coût qui se situerait entre 1,8 Md€ et 4 Md€ (Source : chiffrage FNMF).
  • Enfin, il veut créer un revenu citoyen: versé automatiquement à partir de 18 ans qui garantira que personne ne vive avec moins de 918 euros par mois.

Accès aux soins

Pour bien comprendre le programme de Yannick Jadot pour 2022, il faut avoir en tête l’une des principales ambitions du candidat en matière de santé : la fin des déserts médicaux. Pour y parvenir, le député européen dresse plusieurs propositions :

  • supprimer le numerus clausus et doubler les capacités d’accueil des universités de médecine ;
  • imposer l’exercice dans les zones en manque de médecins durant la dernière année d’internat et les deux premières années d’activité ;
  • au sein des zones correctement pourvues, conditionner toute nouvelle installation au départ d’un médecin libéral ;
  • favoriser le salariat de médecins dans les maisons de santé.

Dans le même temps, le programme santé de Yannick Jadot à la présidentielle 2022 fait état de la nécessité d’instaurer un plan d’urgence pour l’hôpital public. À cette fin, le candidat fait plusieurs propositions :

  • reprendre la dette des hôpitaux publics ;
  • augmenter le nombre de lits et les ratios soignants/patients afin de garantir la sécurité et la qualité des soins ;
  • embaucher 100 000 infirmiers et infirmières ;
  • réserver aux personnels soignants des logements sociaux à proximité de leur travail ;
  • revaloriser de 10 % les salaires des personnels soignants pour s’aligner sur la moyenne européenne ;
  • financer l’hôpital en fonction des besoins réels de la population et en réservant la tarification à l’activité (T2A) aux seuls actes techniques et programmables.

Bon à savoir : En 2019, les infirmiers salariés des secteurs hospitaliers public et privé sont au nombre de 353 924, dont 263 247 salariés du secteur public et 90 677 du secteur privé. Source : Ministère des Solidarités et de la Santé.

En matière d’accès aux soins, le programme de Yannick Jadot pour la campagne présidentielle de 2022 s’articule également autour de plusieurs autres grandes initiatives.

  • Démocratiser le système de santé: le candidat veut sortir d’une gestion centralisée et répartir les moyens en fonction des besoins des populations. Pour ce faire, il veut qu’une offre de soins de santé et de prévention accessible à tous soit pilotée et coordonnée par des collectivités de santé à l’échelle des territoires (50 000 à 150 000 habitants). Celles-ci associeront l’ensemble des acteurs de la santé (hôpitaux, cliniques, médecins de ville, professionnels médico-sociaux, etc.). Il veut par ailleurs renforcer la place des usagers et des personnels dans la gouvernance de l’hôpital.
  • Garantir une égalité d’accès aux services publics : le député européen souhaite que ces services de proximité soient à moins de 15 minutes de tous les usagers et que leur nombre soit développé (école, santé, administration publique, etc.). Il s’engage également à revenir sur la mise en place du forfait « patient urgences » qu’il juge « injuste et dangereuse pour l’accès aux soins ».
  • Investir dans la santé mentale : à travers son programme présidentiel, Yannick Jadot ambitionne de créer 10 000 lits en psychiatrie durant son quinquennat et de doubler le budget de la recherche en santé mentale. Dans le même temps, il veut élargir le remboursement de la psychologie de ville, et ce, sans limitation de temps et sans obligation de référencement par un médecin.

Bon à savoir :
En 2019, le nombre de places d’hospitalisation en psychiatrie s’élève à 84 758, dont 54 991 en hospitalisation complète et 29 767 en hospitalisation partielle, selon les données du Ministère des Solidarités et de la Santé.

La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022 prévoit la prise en charge par l’assurance maladie obligatoire et les complémentaires santé, dès l’âge de 3 ans, de 8 séances d’accompagnement réalisées par un psychologue par an. Avant l’annonce en mars 2021 de la prise en charge de 4 séances chez les psychologues par les fédérations de complémentaires santé, un quart des mutuelles prenaient déjà partiellement en charge les consultations de psychologues.

  • Mieux réguler les médicaments : le candidat EELV désire que les entreprises pharmaceutiques, demandant le remboursement de leurs médicaments ou des aides publiques, soient contraintes de divulguer les informations sur les ventes, les remboursements et les prix pratiqués dans d’autres pays. Il prévoit également de lever les monopoles sur certaines productions essentielles.

Complémentaire santé

Le programme de Yannick Jadot à l’élection présidentielle, dévoilé le 2 février 2022, n’aborde ni la question des complémentaires santé et ni leur articulation avec l’Assurance maladie. À en croire ses conseillers et porte-paroles, le candidat ne semble pas avoir encore tranché la question d’une Grande Sécu, notamment parce qu’il ne souhaite pas « donner toute la protection sociale à Bercy et étatiser la santé ».

Ethique et société

Sur la thématique sociétale et éthique, les propositions de campagne de Yannick Jadot pour 2022 traduisent la volonté du candidat de garantir le droit à une fin de vie dignechoisie et apaisée :

  • doubler le nombre de lits spécialisés en soins palliatifs ;
  • créer des maisons de soins palliatifs réparties sur le territoire ;
  • permettre aux personnes qui le souhaitent d’avoir une fin de vie choisie et assistée en modifiant la loi.

Bon à savoir : La France compte près de 7 500 lits hospitaliers de soins palliatifs (2 % des lits hospitaliers en MCO, SSR et USLD) en 2019, soit 10 fois plus qu’en 1999, selon l’Atlas des soins palliatifs et de la fin de vie du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie paru en octobre 2020.

Dans le même temps, il affiche l’ambition de « mettre fin à l’impunité des violences sexistes et sexuelles », en proposant notamment de multiplier par cinq le budget alloué aux droits des femmes et de porter à un milliard d’euros celui consacré à la lutte contre les violences.

Par ailleurs, il veut constitutionnaliser le droit à l’IVG et faciliter sa pratique en permettant aux sages-femmes de réaliser les IVG chirurgicales, et en allongeant son délai à 14 semaines. Enfin, le candidat d’Europe Écologie Les Verts souhaite reconnaître automatiquement la filiation des enfants nés de GPA à l’étranger pour les deux parents.

Bon à savoir : en France, le délai légal pour procéder à une IVG est fixé à 12 semaines de grossesse.Une proposition de loi en cours d’adoption définitive prévoit l’allongement de ce délai à 14 semaines.

Innovation santé

Dans son programme pour 2022, le candidat EELV ne propose aucune mesure spécifique dédiée à l’innovation en santé. En revanche, il souhaite garantir la poursuite de projets scientifiques en :

  • allouant 1 % du PIB à la recherche publique d’ici 2025 ;
  • créant une dotation de base pour chaque chercheur;
  • soutenant l’emploi public dans la recherche.

Maintien de l’autonomie

Comme il l’exprime par le biais de son programme présidentiel pour 2022, Yannick Jadot veut agir pour le grand âge et la perte d’autonomie. Il propose pour cela plusieurs mesures :

  • garantir un ratio de 8 personnels pour 10 résidents en Ehpad., A partir des données disponibles sur le taux d’encadrement et les personnels qui le composent, il est possible d’estimer que l’augmentation du taux d’encadrement en EHPAD de 0,63 à O,8 se traduirait par un coût qui se situerait en première approximation entre 1,8 Md€ et 4 Md€ (Source : chiffrage FNMF) ;
  • augmenter le montant de l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie) ;
  • favoriser l’émergence de projets coopératifs d’habitat partagé portés par des structures de l’économie sociale et solidaire afin de développer les lieux de vie intermédiaires entre le domicile et l’Ehpad ;
  • augmenter le salaire des professionnels de l’accompagnement à l’autonomie afin de revaloriser ces métiers ;
  • développer les droits à la formation, au répit et à la retraite des proches aidants.

Sur la question des Ehpad, le candidat a également déclaré vouloir :

  • interdire ou limiter la création de nouveaux Ehpad privés lucratifs;
  • renforcer le contrôle de ces établissements privés ;
  • favoriser les établissements publics et à but non lucratif de type mutualiste ;
  • allouer 8 à 9 milliards d’euros supplémentaires pour prendre soin des personnes âgées grâce aux bénéfices liés à l’impôt sur les successions des plus grandes fortunes.

Bon à savoir : Les Ehpad se répartissent comme suit :  43 % d’établissements publics, 32 % d’établissements privés non lucratifs et 25 % d’établissements privés commerciaux au 31/12/2019. Source : Données Finess.

Le décryptage du programme de Yannick Jadot met en lumière une autre ambition plus globale du candidat : créer « un contrat d’équité inter-générationnelle », notamment pour financer la prise en charge de la dépendance des personnes âgées. Cela passerait par :

  • un paiement de l’impôt sur les successions en fonction de ce que chacun perçoit tout au long de sa vie, à partir d’un seuil de 200 000 € ;
  • la suppression des principales niches fiscales, notamment celles concernant les biens professionnels ;
  • l’application d’un barème progressif pour faire baisser la fiscalité sur les petites successions et l’augmenter pour les plus élevées.

Outre ces propositions, le programme de Yannick Jadot pour 2022 dresse plusieurs objectifs principaux pour favoriser le maintien de l’autonomie, notamment pour les personnes en situation de handicap :

  • Garantir l’accessibilité universelle: le candidat EELV ambitionne de créer une Agence de l’accessibilité universelle chargée de veiller au respect des normes d’accès aux services et transports publics, aux médias et aux sites Internet essentiels pour les personnes en situation de handicap. Il souhaite également généraliser la traduction en français facile à lire et à comprendre (FALC).
  • Assurer le droit au travail : pour cela, il compte faire respecter la loi sur l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH) et renforcer les contrôles dans les établissements spécialisés.
  • Individualiser l’AAH : l’analyse du programme de Yannick Jadot pour 2022 montre la volonté du candidat de favoriser l’émancipation des personnes en situation de handicap. Cela passerait par la déconjugalisation et la revalorisation de l’Allocation adulte handicapé (AAH). L’individualisation de l’AAH, à savoir la déconnexion de l’allocation des revenus du conjoint, ferait 196 000 gagnants, avec un gain moyen mensuel de 300€, selon les simulations réalisées par le Ministère des Solidarités et de la Santé.
  • Instaurer une éducation plus juste : le candidat à l’élection présidentielle souhaite reconnaître les 125 000 AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap), notamment en leur accordant un salaire décent, et garantir l’accès aux études supérieures aux personnes en situation de handicap.
  • Garantir l’autonomie des personnes en situation de handicap : revaloriser les métiers de l’aide à domicile via notamment le remboursement des temps de transport, donner plus de pouvoirs au CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées), tendre vers le zéro reste à charge des soins et des équipements, proposer des chambres adaptées pour garantir l’intimité à l’hôpital et en institution… autant de propositions politiques de Yannick Jadot pour renforcer l’autonomie des personnes en situation de handicap.

Prévention et santé publique

La prévention occupe aussi une place importante parmi les mesures de Yannick Jadot pour l’élection présidentielle de 2022. En la matière, le candidat d’Europe Écologie Les Verts a pour projet de « rendre le travail soutenable pour tous ». Cette volonté se traduirait notamment par :

  • la reconnaissance de la dépression et du burn out comme maladies professionnelles ;
  • une meilleure prise en charge des accidents du travail ;
  • l’encadrement des amplitudes horaires et du travail de nuit ;
  • la simplification du compte personnel de prévention de la pénibilité et de ses droits associés (formation payée pour se reconvertir, passage à temps partiel sans perte de salaire et départ anticipé à la retraite) ;
  • le recrutement de 1 100 nouveaux agents rattachés à l’inspection du travail.

Le sport, que Yannick Jadot considère comme partie intégrante de la santé, a également une place prépondérante dans le programme du candidat d’Europe Écologie Les Verts pour 2022. À ce titre, il propose de mobiliser 3 milliards d’euros d’ici 2025 pour mettre le sport au cœur de sa politique sociale et de santé publique. Cette enveloppe pourrait servir à :

  • relancer le sport amateur affaibli par la crise sanitaire ;
  • assurer la prise en charge par la Sécurité sociale des premières consultations médico-sportives ;
  • élargir le « Pass sport » à tous les jeunes jusqu’à 20 ans ; garantir à chaque enfant l’accès à au moins une heure de sport chaque jour et à au moins une demi-heure pour chaque adulte ;
  • organiser au printemps une fête nationale du sport.

Bon à savoir : Le Pass Sport est ouvert aux jeunes de 6 à 17 ans qui bénéficient de l’Allocation de rentrée scolaire (ARS), de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) ou de l’allocation adulte handicapé (AAH), ainsi qu’aux adultes handicapés de 30 ans bénéficiaires de l’AAH. Ouvert jusqu’au 28 février 2022, il donne droit à une aide de 50€ pour s’inscrire dans un club sportif.

Toujours sur le volet de la prévention et de la santé publique, l’analyse du programme présidentiel de Yannick Jadot laisse transparaître plusieurs autres volontés centrales du candidat :

  • Prendre soin de chaque élève: à cette fin, le candidat désire recruter 2 000 médecins scolaires, 1 000 assistants sociaux et 3 000 infirmiers.
  • Améliorer la qualité de la nourriture en établissement public: à l’horizon 2027, Yannick Jadot ambitionne qu’une nourriture bio, locale, moins carnée, de meilleure qualité et achetée au juste prix aux producteurs soit servie dans les cantines des écoles publiques, des administrations, des universités, des hôpitaux ou encore des prisons.
  • Encadrer la publicité alimentaire : le programme de Yannick Jadot pour 2022 émet aussi l’idée d’une « loi Evin pour le climat ». Elle aurait pour objectif d’interdire progressivement la publicité pour l’alimentation ultra-transformée, ainsi que celle pour les produits et services les plus polluants (vols low cost, gros SUV, etc.).
  • Légaliser le cannabis : le représentant d’Europe Écologie Les Verts souhaite que l’État encadre la production et la vente du cannabis en s’appuyant sur des producteurs et des distributeurs strictement encadrés. Les taxes perçues sur les ventes permettraient de financer les politiques de santé et de prévention des drogues, tandis que les forces de l’ordre et la justice pourraient se concentrer sur d’autres missions. Dans le même temps, il indique que le médecin traitant jouera un rôle essentiel dans la prise en charge des addictions.

Bon à savoir : Selon le dernier rapport européen sur les drogues de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, 44,8% des Français de 15 à 64 ans ont déjà consommé du cannabis dans leur vie. La France occupe également la première place des pays dans lesquels les jeunes de 15 à 34 ans ont consommé du cannabis dans les 12 derniers mois.

Protection sociale

À travers ses propositions pour l’élection de 2022, Yannick Jadot affiche la volonté de permettre à chacun de pouvoir vivre dignement, et ce, par le biais de trois mesures majeures :

  • Créer un revenu citoyen: versé automatiquement à partir de 18 ans, ce revenu de base relevé à 740 € – auquel s’ajouteront les allocations logement et la prime d’activité – garantira que personne ne vive avec moins de 918 euros par mois.
  • Réduire les écarts de rémunération : le candidat souhaite tout d’abord revaloriser le Smic de 10 %, avant de le porter à 1 500 euros net en cours de mandat. Yannick Jadot veut aussi revaloriser immédiatement le point d’indice dans la fonction publique, ainsi que les salaires des métiers du médico-social, de l’éducation populaire et du travail social. Dans le même temps, il entend interdire la déductibilité d’impôt sur les sociétés pour les revenus supérieurs à 20 Smic de manière à réduire les écarts de rémunération.
  • Assurer une retraite digne : en plus de ne pas reporter l’âge de départ à la retraite, le candidat veut permettre aux personnes ayant exercé des métiers pénibles de pouvoir partir plus tôt. De plus, il assure qu’ « aucune personne âgée ne vivra sous le seuil de pauvreté ».

En matière de protection sociale, le programme présidentiel de Yannick Jadot illustre également le désir du candidat EELV de mieux soutenir les familles et de renforcer la protection de l’enfance. Une volonté qui se traduit par :

  • la fixation des allocations familiales à 70 € par mois et par enfant, dès le premier enfant ;
  • le développement du service public de la petite enfance avec l’ouverture de 200 000 places de crèche ou auprès d’assistantes maternelles ;
  • l’obligation d’être diplômés d’État pour les personnels d’encadrement dans les lieux d’hébergement et d’accompagnement des mineurs ;
  • l’élargissement du droit à la protection de l’enfance aux jeunes de 18 à 21 ans en danger ;
  • une augmentation de 500 millions d’euros par an des moyens alloués aux services publics indispensables à la protection de l’enfance (parquets des mineurs, brigades de protection de la famille, etc.) ;
  • l’instauration d’un congé parentalité de même durée pour les deux parents, soit 16 semaines dont 8 obligatoires.

Enfin, le programme de Yannick Jadot à l’élection présidentielle de 2022 liste plusieurs mesures pour lutter contre le travail précaire et le chômage de longue durée. Pour cela, le candidat souhaite :

  • sanctionner les contrats courts pour faire du CDI la norme ;
  • abroger la réforme de l’assurance chômage ;
  • instaurer une présomption de salariat pour les travailleurs des plateformes (livraison de repas par exemple) et lutter contre le travail dissimulé ;
  • assurer un socle de droits pour les auto-entrepreneurs (assurance maladie, protection en cas d’accident, retraite, etc.).

Santé et environnement

En matière d’environnement et de santé, le programme de Yannick Jadot pour 2022 s’articule autour de trois grands objectifs. Tout d’abord, le candidat d’Europe Écologie Les Verts souhaite instaurer « une agriculture et une alimentation respectueuses du climat et du vivant » en :

  • divisant par deux l’usage des engrais et des pesticides de synthèse d’ici 2027 ;
  • demandant la suppression des pesticides en Europe en 2035 ;
  • interdisant tout nouvel OGM de l’alimentation des Français ;
  • interdisant dès 2022 les néonicotinoïdes, le glyphosate et tous les pesticides et fongicides les plus dangereux.

Le candidat désire également faire de la santé environnementale une priorité de son quinquennat, notamment pour lutter contre les maladies chroniques liées à la pollution de l’environnement et à l’alimentation industrielle. Une ambition qu’il décline en plusieurs mesures :

  • lutter contre la pollution de l’air pour respecter les seuils définis par l’OMS ;
  • instaurer un diagnostic technique de qualité de l’air obligatoire pour les logements ;
  • proposer un plan de lutte systématique contre les perturbateurs endocriniens ;
  • protéger les 1000 premiers jours de l’enfant des pollutions toxiques par des consultations avant la conception et jusqu’à ses 2 ans ;
  • reconnaître l’obésité comme ALD (affection de longue durée) et lutter contre la grossophobie ;
  • développer le « Planet score » pour tous les produits alimentaires, en intégrant les pesticides, le climat, la biodiversité et le bien-être animal comme critères.

Enfin, à travers ses propositions, Yannick Jadot affiche sa volonté d’agir face au changement climatique :

  • mettre en œuvre un plan « canicule » ;
  • doubler les moyens consacrés à la gestion des crises et des risques environnementaux en France, soit une enveloppe d’un milliard d’euros ;
  • créer une journée nationale de prévention des catastrophes naturelles ;
  • instaurer une Garde nationale environnementale.

Jean Lassalle

Fondateur du parti Résistons ! Jean Lassalle est candidat à l’élection présidentielle pour la seconde fois. Dans son programme intitulé « La France authentique », il ambitionne de :

  • Garantir l’accès à la santé pour tous et réduire les inégalités territoriales avec cet objectif : avoir un hôpital à moins de 40 minutes de route, partout sur le territoire. Il prévoit aussi de recruter 100 000 infirmiers et aides-soignants sur le quinquennat. Il préconise de financer les études des soignants qui s’engagent à exercer dans des zones sous-dotées pendant 6 ans.
  • Relancer la recherche est également l’une des grandes priorités de Jean Lassalle. Il propose d’orienter les chercheurs vers les enjeux de santé les plus urgents et non vers les marchés les plus lucratifs. Par ailleurs, il estime qu’il faut rendre l’Agence Européenne du Médicament indépendante des laboratoires pharmaceutiques dont il juge le pouvoir de lobbying trop important.
  • Développer les logements intergénérationnels : il s’agirait d’un nouveau modèle de logement étudiant. Les étudiants effectueraient par exemple, quelques heures auprès des personnes âgées dans ces logements, en échange de loyers préférentiels.
  • Instaurer le 100% Sécu : Jean Lassalle souhaite que la Sécurité sociale couvre l’ensemble des dépenses de santé ce qui permettrait selon le candidat, d’éviter un double traitement par le régime général puis par les mutuelles et d’améliorer et de simplifier les remboursements. Il cite en exemple, le régime d’Alsace-Moselle.

Accès aux soins

Dans le cadre de son programme santé pour 2022, Jean Lassalle présente plusieurs mesures visant à lutter contre les inégalités territoriales :

  • augmenter et répartir harmonieusement le nombre de places dans les universités de médecine sur le territoire ;
  • revoir les critères de sélection aux concours pour les rendre plus adaptés au métier de soignant ;
  • financer les études des soignants qui s’engagent à exercer dans les territoires déficitaires pendant 6 ans ;
  • avoir un hôpital à moins de 40 minutes de route, partout sur le territoire.

Toujours sur le volet de la santé, les propositions de Jean Lassalle pour l’élection présidentielle abordent quatre autres thématiques majeures.

  • L’hôpital : l’ancien membre du MoDem propose d’augmenter les moyens d’action des établissements hospitaliers, notamment en ouvrant 20 000 lits (y compris de réserve) dotés du personnel soignant nécessaire.
  • Personnel de santé : Jean Lassalle ambitionne de recruter 100 000 infirmiers et aides-soignants sur la durée de son mandat.
  • Valorisation des compétences : le candidat de Résistons ! promet de revoir le fonctionnement des différents « ordres » (médecins, infirmiers, kinés, etc.) afin qu’ils soient mieux coordonnés entre eux. Il souhaite ainsi mettre en place une meilleure reconnaissance des professionnels de santé, grâce à une valorisation des spécialités et à la création de véritables statuts donnant droit à des formations et à une rémunération réévaluée.
  • Organisation : le candidat veut remplacer les Agences régionales de santé (ARS) par des Directions départementales des affaires sanitaires et sociales (DDASS).

Complémentaire santé

L‘instauration d’une Sécurité sociale couvrant l’ensemble des dépenses de santé est l’un des objectifs du programme de campagne de Jean Lassalle pour 2022. L’objectif ? Améliorer et simplifier les remboursements.

À cette fin, le candidat du parti Résistons ! cite en exemple le régime d’Alsace-Moselle. Selon lui, le système de Sécurité sociale comprend ici un « régime local » complémentaire pour tous, évitant un double traitement par le régime général puis par les « mutuelles ». Les remboursements sont ainsi gérés en une fois par les Caisses primaires d’Assurance maladie (CPAM).

Bon à savoir : le régime local d’Alsace-Moselle ne rembourse que partiellement les soins. Les assurés relevant de ce régime ont donc toujours besoin de se doter d’une complémentaire santé.

Ethique et société

À la lecture du programme de campagne de Jean Lassalle, il n’est pas possible d’identifier de propositions sur le volet éthique et sociétal.

Toutefois, en 2019, au moment de l’examen du projet de loi relatif à la bioéthique au Parlement, l’actuel député s’est prononcé contre l’ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) à toutes les femmes. Il argumentait alors que, derrière la PMA, se pose la question de la GPA (gestation pour autrui).

Innovation santé

« Relancer la recherche » est l’une des grandes priorités du programme de Jean Lassalle à l’élection présidentielle. En la matière, le député des Pyrénées-Atlantiques a plusieurs ambitions :

  • relancer les appels d’offres pour la recherche pharmaceutique sur les maladies orphelines, au lieu des actuels crédits d’impôts ;
  • orienter les chercheurs vers les enjeux de santé les plus urgents et non plus vers les marchés les plus lucratifs ;
  • garantir que les conclusions de la recherche appartiennent aux pouvoirs publics.

Par ailleurs, le candidat du parti Résistons ! estime qu’il faut rendre l’Agence Européenne du Médicament indépendante des laboratoires pharmaceutiques, dont il juge le pouvoir de lobbying trop important.

Maintien de l’autonomie

Le programme politique de Jean Lassalle pour 2022 s’intéresse tout d’abord à l’isolement des personnes âgées. Sur la question, le député propose de développer les logements intergénérationnels, notamment par l’instauration d’un nouveau modèle de logement étudiant. Concrètement, les étudiants pourront, par exemple, effectuer quelques heures auprès des personnes âgées dans ces logements en échange de loyers préférentiels. Dans son programme, il cite le succès de ce système qui a été mis en place dans des résidences toulousaines.

La revalorisation du statut et du salaire des aides à domicile s’occupant de personnes en situation de dépendance est aussi au cœur des propositions de Jean Lassalle à l’élection présidentielle.

L’analyse du programme de Jean Lassalle souligne l’intérêt du candidat pour la question du handicap. Il formule en effet de nombreuses propositions en la matière :

  • définir une politique des handicaps, y compris non visibles ;
  • restructurer les Maisons départementales de personnes handicapées (MDPH) pour réduire les délais de prise en charge ;
  • supprimer les seuils d’âge de la PCH (prestation de compensation du handicap) ;
  • déconjugaliser l’allocation aux adultes handicapés (l’AAH) ;

Bon à savoir : la déconnexion de l’AAH des revenus du conjoint ferait 196 000 gagnants, avec un gain mensuel moyen de 300 €.
Source : Ministère des Solidarités et de la Santé

  • former et revaloriser les AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) : cela passerait par une formation adaptée au regard des nombreux handicaps que les AESH peuvent rencontrer et la généralisation des temps pleins à 24 heures avec un salaire net à 1 700 € ;
  • revaloriser le statut et le salaire des aidants qui s’occupent de personnes en situation de handicap ;
  • adapter les logements, centres de loisirs et équipements urbains aux personnes à mobilité réduite.

Bon à savoir : 125 000 AESH étaient agents de l’Éducation nationale à la rentrée 2021, soit une augmentation de 35 % en l’espace de 4 ans.
Source : MonParcoursHandicap.gouv.fr

Prévention et santé publique

Comme le démontre son programme de campagne pour 2022, Jean Lassalle souhaite tirer des conclusions de la crise sanitaire. À ce titre, il propose de créer une unité de gestion des crises liées à la santé (pandémies, etc.). Constituée de spécialistes, de travailleurs et d’usagers de la santé, cette unité aurait pour mission de prévoir une organisation nationale en lien avec les Préfets et les élus locaux.

En parallèle, le député se prononce en faveur de la légalisation du cannabis. Selon lui, sa vente doit néanmoins être « strictement » encadrée. De plus, « une grande part des recettes » doit être consacrée « à la lutte contre l’addiction ».

En matière de santé mentale, Jean Lassalle veut mettre l’accent sur le suivi psychologique et l’insertion des élèves victimes de harcèlement, estimant que les professeurs et parents d’élèves sont souvent impuissants face à ce phénomène.

Protection sociale

À travers son programme pour 2022, Jean Lassalle dresse principalement cinq propositions liées à la protection sociale, concernant essentiellement les retraités.

  • Renforcer le pouvoir décisionnel des retraités: pour cela, il propose de reconnaître leur statut de troisième partenaire social officiel. Concrètement, cela consiste à leur donner, à parité avec les deux autres partenaires sociaux (syndicats de salariés et organisations professionnelles d’employeurs), l’accès au Conseil Économique Social et Environnemental, au Conseil d’Orientation des Retraites, au Comité de Suivi des Retraites et à toutes les caisses qui les concernent sans exception (qu’elles soient de base comme les Caisses nationales d’Assurance-vieillesse ou d’Assurance maladie ou complémentaires, privées ou publiques).
  • Préserver le pouvoir d’achat des retraités: dans cette optique, le candidat Résistons ! envisage d’inscrire dans la Constitution le maintien du niveau des retraites par rapport à l’inflation. L’interdiction de toute discrimination fiscale ou sociale dont le poids « effectif et définitif » pèserait uniquement sur les retraités serait également garantie par la Constitution. De la même manière, le député des Pyrénées-Atlantiques s’oppose fermement à la politique gouvernementale de majoration de la CSG pour les seuls retraités.
  • Maintenir la retraite par répartition : comme il l’exprime dans son programme politique, Jean Lassalle souhaite établir l’âge de la retraite en fonction des annuités de cotisation, dès le plus jeune âge. Il veut également créer un organisme aidant au calcul simple des points acquis au cours d’une vie professionnelle. Quant aux étudiants, qu’ils soient en alternance ou en formation longue, ils pourraient percevoir une première dotation et ainsi cotiser.
  • Revaloriser le SMIC : cette proposition de campagne de Jean Lassalle prévoit une hausse d’environ 8 % afin de fixer le SMIC à 1 400 € net.
  • Créer un « RSA jeunes » : le candidat propose d’élargir le RSA actuel sur des critères de revenus et/ou sous condition de formation afin de l’étendre aux jeunes.

Santé et environnement

À ce jour, il n’est pas possible d’identifier de propositions relatives à la santé et à l’environnement, que ce soit dans le programme politique de Jean Lassalle pour 2022, dans ses déclarations ou dans ses publications.

Marine Le Pen

 Marine Le Pen, Présidente du Rassemblement national est candidate à l’élection présidentielle pour la troisième fois.

  • Elle axe son programme de protection sociale sur la préférence nationale. Pour faire des économies, elle veut restreindre l’accès des étrangers à certaines prestations : le Revenu de solidarité active (RSA), les allocations familiales et l’AME (l’Aide médicale d’état).
  • En matière de santé, Marine Le Pen souhaite revaloriser le salaire des infirmiers. Pour les infirmiers en soins généraux ayant 20 ans de carrière, il s’agirait d’une augmentation de 46 euros par mois, soit 10% en plus par rapport à ce que prévoit le Ségur de la santé.  Une mesure qui couterait 422 millions d’euros sur le quinquennat.
  • Dans le champ du handicap, elle propose de créer 10 000 places d’accueil supplémentaires en établissements spécialisés pour les enfants autistes.
  • Enfin Marine Le Pen souhaite instituer la retraite à 60 ans et revaloriser les petites retraites. Elle veut garantir un minimum vieillesse de 1000 € contre 917 € actuellement.

Accès aux soins

Les métiers du soin sont considérés comme fondamentaux pour Marine Le Pen, comme le laissent entendre ses propositions de campagne en matière de santé et de protection sociale. Par conséquent, l’une des grandes promesses de la candidate du RN est une revalorisation salariale de « 10 % de plus que ce que prévoit le Ségur » pour les infirmiers. Pour un infirmier en soins généraux ayant 20 ans de carrière, cette revalorisation de +10% au-delà du Ségur représenterait une augmentation qui peut être estimée à +46€ par mois. En effet, la revalorisation instaurée par le Ségur comprend la revalorisation « Ségur » à proprement parler (183€) et la revalorisation de la grille salariale (278€), soit 461€ au total. Appliqué à l’ensemble des infirmiers de soins généraux, cela représenterait un surcoût de 422 millions d’euros sur le quinquennat.

Outre cette proposition, le programme de Le Pen pour 2022 met en avant plusieurs idées principales en ce qui concerne l’accès aux soins.

  • Lutter contre les déserts médicaux: à cette fin, la candidate du Rassemblement national veut revoir « l’intégralité de l’aménagement » des territoires français. Elle prône également la « démétropolisation », consistant en un « rééquilibrage entre les campagnes et les grandes métropoles afin de résoudre les problèmes de la fracture sanitaire, qui est de plus en plus importante ». Pour inciter les médecins à se relocaliser dans les campagnes, elle souhaite mettre en place une rémunération de la consultation modulée selon le lieu d’installation, sans que les praticiens n’aient de démarches spécifiques à faire. En parallèle, elle propose d’ouvrir un nombre de places suffisantes dans les facultés de médecine.
  • Redonner des moyens aux hôpitaux: pour cela, les propositions de campagne de Marine Le Pen mettent en lumière la volonté de suspendre les fermetures de lits prévues. La candidate souhaite également améliorer le financement des hôpitaux en remettant en place la dotation globale de fonctionnement, système qui prévalait avant 2007. Elle promet également de confier la gestion des hôpitaux aux préfets de région, les Agences régionales de santé (ARS) étant alors supprimées et propose de fixer un plafond de 10% de personnel administratif dans les hôpitaux, afin de recruter davantage de personnel soignant. A cet égard, elle propose d’ouvrir 10.000 places supplémentaires dans les Instituts de Formation en Soins infirmiers (IFSI) et les centres de formation d’aides-soignants. Elle prévoit également de débloquer 2 milliards d’euros sur cinq ans pour revaloriser les salaires des personnels soignants des hôpitaux.
  • Désengorger les urgences: constatant une augmentation des passages aux urgences, la candidate propose de renforcer significativement leurs personnels, tout en garantissant à ces derniers un accroissement de leur formation et une revalorisation salariale. Afin de libérer du temps médical, Marine Le Pen propose également l’élargissement des tâches confiées aux pharmaciens, aux sages-femmes, aux infirmiers et aux assistantes sociales. Dans la même optique, elle souhaite organiser un partenariat entre les services d’urgence et des cabinets médicaux libéraux qui prendraient en charge les patients qui ne relèvent pas des urgences mais qui attendent tout de même une réponse médicale. Enfin, elle propose d’augmenter le nombre de maisons et de centres de santé pour couvrir entièrement les besoins de la population, et de les doter des capacités leur permettant de traiter les « petites urgences » (comme les fractures mineures) afin de désengorger les hôpitaux.
  • Repenser les urgences gériatriques : en raison du vieillissement de la population, le programme à la présidentielle de Marine Le Pen met l’accent sur la création d’un parcours de soins particulier pour les urgences gériatriques. En parallèle, la candidate propose aussi la mise en place dans les plus brefs délais d’un numéro d’urgence unique.
  • Améliorer le parcours de soins des personnes âgées et notamment la prise en charge des soins non programmés : Marine Le Pen propose d’instaurer une complémentarité entre l’hôpital et la médecine de ville afin de mieux prendre en compte le caractère spécifique de ces patients et, dans ce cadre, de faire jouer aux infirmiers en pratique avancée (IPA) un rôle essentiel.

Bon à savoir : la loi n° 2021-1520 du 25 novembre 2021 visant à consolider notre modèle de sécurité civile et valoriser le volontariat des sapeurs-pompiers et les sapeurs-pompiers professionnels prévoit l’expérimentation, pour deux ans, d’un numéro unique d’appel d’urgence.

  • Créer une « aide d’urgence vitale »: Marine Le Pen souhaite diminuer les dépenses d’AME de 75% en la remplaçant par un dispositif se concentrant uniquement sur les soins d’urgence, hormis pour les mineurs qui resteraient bénéficiaires de l’AME.

Complémentaire santé

Marine Le Pen déclare s’opposer à toute forme d’étatisation de la Sécurité sociale et rappelle que les Français sont très attachés au modèle mutualiste. Elle précise toutefois qu’il sera nécessaire de lutter contre les frais de gestion qu’elle juge excessifs.

Ethique et société

Dans son programme pour 2022, Marine Le Pen revient sur la gestation pour autrui qu’elle considère comme une « marchandisation du corps des femmes ». Elle souhaite renforcer son interdiction en évitant les contournements de la loi. Concrètement, elle refusera de reconnaitre la filiation des enfants nés à l’étranger par GPA. Concernant l’IVG, elle a indiqué lors d’une interview accordée à RTL le 22 février 2022, être opposée à l’allongement du délai de recours à l’IVG à 14 semaines, qu’elle considère comme un « cadeau empoisonné » fait aux femmes.

Bon à savoir : En France, le délai légal pour procéder à une IVG a été allongé de 12 à 14 semaines de grossesse par la loi visant à renforcer le droit à l’avortement publiée au Journal officiel du 3 mars 2022.

Innovation santé

À ce stade, le programme pour l’élection présidentielle de Marine Le Pen ne permet pas d’identifier de propositions en matière d’innovation en santé. Même constat en ce qui concerne ses déclarations et publications.

Afin d’améliorer la coordination dans le parcours des soins et de faire face aux déserts médicaux, développer la télémédecine sous toutes ses formes (téléconsultation, télésoins, téléexpertise, télésurveillance médicale) paraît primordial pour la présidente du Rassemblement national, qui souhaite donc lancer un plan d’investissement massif.

Maintien de l’autonomie

Sur le volet du maintien de l’autonomie des personnes en situation de handicap, les propositions de campagne de Marine Le Pen pour 2022 ont été présentées lors de la journée mondiale du Handicap, le 9 octobre 2021. À cette occasion, la candidate du Rassemblement national s’est prononcée en faveur d’une grande politique nationale du handicap. Elle propose, tout d’abord, l’inscription dans la Constitution de la lutte contre le handicap et la discrimination. Concrètement, il s’agirait d’instaurer un principe d’égalité avec un renforcement de la protection juridique. L’objectif de cette proposition de Marine Le Pen pour l’élection présidentielle serait notamment de lever les obstacles à l’acquisition d’un bien immobilier et de faciliter l’accès aux lieux et transports en commun.

L’analyse du programme de Marine Le Pen pour 2022 laisse apparaitre également l’engagement de la candidate pour garantir un revenu digne aux personnes en situation de handicap. C’est pour cette raison qu’elle souhaite modifier plusieurs règles de l’AAH (allocation aux adultes handicapés) :

  • déconjugaliser l’aide : d’un coût estimé à 560 millions d’euros, cette mesure – visant à déconnecter l’allocation des revenus du conjoint – ferait 196 000 gagnants et 44 000 perdants, selon les estimations réalisées par le Ministère des Solidarités et de la Santé ;
  • revaloriser le montant accordé à 1 000 euros (le montant maximal actuel est de 903,60€) ;
  • abaisser à moins de trois mois les délais d’instruction de la demande par les Maisons départementales du handicap ;
  • uniformiser les critères d’attribution.

Pour la candidate, l’intégration dans la société passe également par l’emploi. L’une des propositions du programme de Marine Le Pen est ainsi de mettre en place un crédit d’impôt de trois ans aux entreprises qui iront au-delà des obligations légales de recrutement de personnes en situation de handicap (6% de l’effectif total). A noter : en moyenne, seulement 3,5 % des personnes en situation de handicap sont en emploi dans le secteur privé.

En ce qui concerne plus spécifiquement les enfants, le programme de Marine Le Pen pour la santé et la protection sociale avance plusieurs propositions :

  • renforcer le plan autisme de 2018, que la candidate RN juge insuffisant, en dotant chaque département d’un centre de dépistage des jeunes autistes ;
  • créer 10 000 places d’accueil dans des établissements spécialisés en France. Selon les données de la Drees, le nombre de places d’accueil pour jeunes autistes a augmenté de 46 % entre 2014 et 2018. Ainsi, l’augmentation de 10 000 places envisagée conduirait à une hausse supplémentaire de la capacité d’accueil de l’ordre de 68% en se référant au nombre de places d’accueil pour enfant autiste de 2018 (chiffrage FNMF) ;
  • mettre en place des contrats et des formations pour augmenter le nombre d’accompagnants des élèves en situation de handicap.

Afin d’aider les personnes âgées en perte d’autonomie, la candidate propose de créer un véritable statut pour les proches aidants :

  • la durée du congé de proche aidant sera portée à douze mois pour l’ensemble de la carrière (il est de 3 mois aujourd’hui) ;
  • son indemnisation sera indexée sur les revenus de la personne aidante, avec une couverture à 100 % des pertes salariales au niveau du SMIC, à 80% jusqu’au salaire médian puis à 50% au-delà (plafonnée à 3 000 euros net . Cette aide sera « déconjugalisée » ;
  • enfin, une indemnité spécifique de 300 euros mensuels sera créée pour toute personne faisant le choix de vivre au domicile d’un proche dépendant ou de l’accueillir chez elle pour se consacrer pleinement à son accompagnement.

S’agissant des EHPAD, Marine Le Pen souhaite accroître la présence de personnel médical au sein des établissements. Un médecin coordonnateur et une infirmière devront être présents 24 heures sur 24.

Prévention et santé publique

La candidate propose de donner plus de place à la prévention, notamment grâce aux visites médicales scolaires qui redeviendront systématiques.

Protection sociale

Comme l’illustrent ses propositions pour l’élection présidentielle de 2022, Marine Le Pen se présente en défenseure du pouvoir d’achat. À ce titre, la candidate RN :

  • souhaite instituer un système « progressif » de départ à la retraite,  permettant aux personnes ayant commencé à travailler à 20 ans et ayant atteint 40 annuités de cotisations de partir à 60 ans ;
  • veut garantir un minimum vieillesse d’au moins 1 000 €, contre 917 € actuellement afin de restaurer le pouvoir d’achat des petites retraites.

Bon à savoir : un plan de revalorisation du minimum vieillesse a été mis en œuvre entre le 1er avril 2018 et le 1er janvier 2020. Le montant maximal pour une personne seule – ou pour un allocataire en couple dont le conjoint n’est pas allocataire – a été revalorisé de 30 € mensuels le 1er avril 2018, puis de 35 € le 1er janvier 2019 et le 1er janvier 2020. La revalorisation totale est de 100 € mensuels.

L’évaluation préalable à la revalorisation du minimum vieillesse et de l’ASPA, portés à 903 euros par mois en 2020 pour une personne seule, soit une augmentation de 100 euros, avec un montant servi à un couple revalorisé dans les mêmes proportions pour atteindre 1 402 euros par mois en 2020 (+ 155 euros), faisait état d’un coût de 525 millions d’euros associé à cette mesure.

Le programme de Marine Le Pen pour la santé et la protection sociale promeut la priorité nationale. La candidate souhaite ainsi :

  • réserver les prestations familiales aux foyers dont au moins un des parents est Français, ce qui correspondrait, selon la candidate, à une économie de 15,6 milliards d’euros sur l’ensemble du quinquennat ;
  • accorder uniquement aux étrangers ayant au moins travaillé cinq ans à temps complet en France le bénéfice du RSA et des prestations sociales, soit une économie que la candidate estime à 21,9 milliards d’euros ;
  • restreindre l’immigration familiale, ce qui permettrait – toujours d’après les chiffrages avancés par le programme de Marine Le Pen – une économie de prestations sociales qu’elle estime à 2,4 milliards d’euros.

La candidate veut faire de la lutte contre les fraudes aux prestations un des combats de son quinquennat, notamment à travers la création d’un ministère dédié. Dans ce cadre, elle propose entre autres de sécuriser la délivrance et l’utilisation des cartes vitales en remplaçant le modèle actuel par des cartes infalsifiables contenant des données biométriques.

Bon à savoir : La Cnaf indique que 9 milliards d’euros de prestations (allocations familiales, logement, handicapés, RSA, prime d’activité) ont été versés aux étrangers en 2019.

Marine Le Pen souhaite améliorer le système français d’aide aux familles, pour cela elle propose de :

  • instaurer une part fiscale pleine pour le deuxième enfant, contre une demi-part actuellement ;
  • doubler l’allocation de soutien familial (ASF) pour les parents isolés français, afin de soutenir les familles monoparentales ;
  • mettre en place, pour tous les étudiants français occupant un emploi, un complément de revenu versé par l’État qui s’élèvera à 20 % de leur revenu, plafonné à 200 euros mensuels, et à 30 % pour les étudiants boursiers, plafonné à 300 euros mensuels. Ce versement sera conditionnel à la validation des semestres académiques.

Santé et environnement

Dans le cadre de son programme pour l’élection présidentielle de 2022, Marine Le Pen s’intéresse à plusieurs thématiques pour « planifier la transition écologique » :

  • promouvoir l’agriculture nationale et biologique: mise en place d’un plan de soutien sur 5 ans, réservé à l’accès au bio dans les cantines scolaires aux produits français ;
  • ne pas interdire l’utilisation de « substances actives »: tant qu’il n’existe pas de solutions alternatives économiquement viable, ne pas interdire l’utilisation de certains produits ;
  • développer les énergies renouvelables, l’hydroélectricité, la géothermie, relancer le nucléaire (mise en chantier de réacteurs de 4e génération et microcentrales) et la filière hydrogène ; mettre en place un moratoire sur l’éolien et le solaire incluant la mise en suspens des subventions et le démantèlement des éoliennes en fin de vie ;
  • accompagner la voiture électrique : grâce au nucléaire, renforcer le réseau de distribution électrique.

Emmanuel Macron

Président de la République depuis 2017, Emmanuel Macron vise un second mandat. Dans son programme baptisé « Nous tous », le candidat de La République En Marche souhaite :

  • Lancer une grande conférence sur l’accès aux soins en y associant professionnels de santé, collectivités locales et représentants des usagers. Dans le cadre de la lutte contre les déserts médicaux, il veut mettre en place la 4ème année d’internat, pour les médecins généralistes, dans les zones sous-dotées.
  • Initier une réforme ambitieuse pour l’autonomie. Il souhaite notamment créer un service de maintien à domicile des personnes âgées avec un seul interlocuteur, en charge de gérer tous les services, pour l’aidant et la personne âgée. Par ailleurs, il veut recruter 50 000 infirmiers et aides-soignantes en Ehpad, d’ici 2027, soit 25% de plus qu’aujourd’hui.
  • Autre priorité : améliorer la santé publique grâce à la prévention. Parmi les mesures proposées : instaurer un bilan de santé complet et gratuit aux âges clés de la vie (25, 45 et 60 ans) et augmenter le sport à l’école (+ 30 minutes par jour en primaire et 2 heures par semaine au collège).
  • Enfin, lors de la conférence de presse de présentation de son programme, le 17 mars, Emmanuel Macron a indiqué qu’il n’était pas favorable au projet de « Grande Sécu ». Il souhaite l’amélioration de la coordination et de la coopération entre Assurance maladie obligatoire et les complémentaires santé.

Accès aux soins

L’une des priorités du programme de Macron à l’élection de 2022 est de lutter contre les déserts médicaux. Pour cela, plusieurs pistes et leviers à construire sont avancés :

  • mettre en place la quatrième année d’internat pour les médecins généralistes dans les zones sous-dotées et mieux réguler l’installation en accompagnant notamment les jeunes issus de ces territoires. Ainsi, les étudiants seront incités à passer « des semestres dans des déserts médicaux, avec un meilleur accompagnement », notamment en matière de logement ;
  • généraliser les assistants médicaux et dans les zones sous-dotées, les infirmiers salariés subventionnés pour libérer du temps médical et permettre aux médecins d’accueillir plus de patients ;
  • désigner un pharmacien ou un infirmier référent dans les territoires pour certains actes simples, comme le renouvellement d’une ordonnance par exemple ;
  • assurer des permanences ponctuelles et le recours à davantage de télé-expertise et de téléconsultations afin de renforcer les territoires les moins dotés ;
  • améliorer l’accès aux urgences, et ce, avec une plus large participation aux gardes et astreintes, mais aussi grâce à un numéro unique pour un rendez-vous rapide (dans les 48 heures si besoin) ;
  • donner de la liberté aux territoires pour décloisonner les relations entre l’hôpital, les maisons de santé publique et la médecine de ville.

L’analyse des propositions d’Emmanuel Macron pour 2022 fait apparaître un autre objectif central : poursuivre le sauvetage de l’hôpital. Une ambition dans le prolongement des réformes déjà initiées dans le cadre du Ségur de la santé en matière de rémunération des professionnels de santé, d’organisation et d’investissement. À cette fin, le candidat propose de :

  • lancer un plan de recrutement d’infirmiers et d’aides-soignants ;
  • rendre l’hôpital plus humain en allégeant les charges administratives pour les soignants ;
  • donner plus de responsabilités aux paramédicaux ;
  • et accorder une place centrale aux médecins dans la gouvernance.

Complémentaire santé

À défaut de l’aborder dans ses propositions pour l’élection de 2022, Emmanuel Macron a indiqué ne pas être favorable au projet de « Grande Sécu » lors de la conférence de presse de présentation de son programme le 17 mars 2022. En faveur d’un modèle pluriel, le candidat LREM préfère privilégier la stabilité organisationnelle. Il prône également :

  • l’amélioration de la coordination et de la coopération entre Assurance maladie obligatoire et Assurance maladie complémentaire ;
  • la transparence et l’efficacité du système actuel.

Ethique et société

Par le biais de son programme pour l’élection présidentielle, Emmanuel Macron se donne l’objectif d’aller vers « une fin de vie plus humaine ». Pour cela, il annonce vouloir lancer une convention citoyenne qui associera citoyens, spécialistes de l’éthique et professionnels. Le 17 mars, lors de la présentation de son programme pour 2022, Emmanuel Macron a précisé qu’il soumettra « à la représentation nationale ou au peuple» les préconisations de cette conférence citoyenne.

Par ailleurs, toujours lors de cette conférence de presse, le candidat LREM a rappelé son opposition à la GPA (gestation pour autrui), qu’il continuera de proscrire, tout en maintenant un principe d’accueil des enfants nés de cette pratique à l’étranger.

Enfin, s’agissant de l’allongement du délai légal d’interruption volontaire de grossesse (IVG) de 12 à 14 semaines, mesure votée par le Parlement début 2022, Emmanuel Macron a précisé qu’il a toujours défendu le droit des femmes à disposer de leur corps et donc du droit à l’IVG. Toutefois, le Président de la République sortant souligne qu’il aurait préféré que l’on réponde « en prévenant mieux ces situations », notamment en accompagnant mieux les femmes « dans les premières semaines de grossesse ».

Innovation santé

Comme le prouve son programme à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron veut investir dans la recherche et l’innovation. Lors de la conférence de presse du 17 mars dernier, le candidat a précisé vouloir investir 30 milliards d’euros dans les secteurs d’avenir, notamment pour développer la recherche fondamentale et la recherche appliquée.

Parmi les priorités du programme de campagne d’Emmanuel Macron, deux mesures portent sur l’innovation en santé :

  • relocaliser en France la production de médicaments ;
  • continuer à développer 20 bio-médicaments et biotechnologies (notamment contre les cancers), ainsi que des technologies nouvelles comme les exosquelettes.

En matière de numérique enfin, le candidat souhaite, entre autres, achever la couverture numérique du territoire par la fibre d’ici 2025.

Maintien de l’autonomie

S’il estime que beaucoup a été fait durant son quinquennat en matière d’autonomie des personnes âgées, notamment du point de vue budgétaire, le candidat de La République En Marche pense que « le défi du vieillissement est encore devant nous ». Il promet de mettre en place une réforme très ambitieuse pour l’autonomie. À cette fin, il souhaite en particulier favoriser le maintien à domicile des personnes âgées et rendre les maisons de retraite plus humaines.

À travers son programme à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron propose ainsi de :

  • mettre en place un service du maintien à domicile, avec un seul interlocuteur – pour l’aidant ou la personne âgée – en charge d’organiser tous les services ;
  • créer la Prime Adapt’: basé sur le modèle de MaPrimeRénov, elle prendrait en charge, selon les ressources, jusqu’à 70 % des coûts des travaux d’adaptation d’un logement ;
  • instaurer deux heures de convivialité par semaine auprès des aînés afin de réduire leur isolement en développant la présence des aides à domicile, tout en améliorant les conditions de travail des professionnels ;
  • recruter 50 000 infirmiers et aides-soignants supplémentaires en EHPAD d’ici 2027, soit 25 % de plus qu’aujourd’hui ;
  • renforcer le rôle des soignants, des familles et des résidents dans la gestion des EHPAD.

Parmi ses propositions de campagne pour 2022, Emmanuel Macron souhaite également augmenter jusqu’à 35 heures le temps de travail des AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap), à la fois pour revaloriser les métiers et mieux aider les enfants.

Bon à savoir : 125 000 AESH étaient agents de l’Éducation nationale à la rentrée 2021, soit une augmentation de 35 % en l’espace de 4 ans.
Source : MonParcoursHandicap.gouv.fr

Prévention et santé publique

L’une des autres grandes priorités du programme pour l’élection présidentielle de 2022 d’Emmanuel Macron est la prévention. En la matière, le candidat LREM propose notamment un plan ambitieux autour de la santé des femmes, axé sur les sujets de l’infertilité, de la ménopause et du post-partum (période après l’accouchement).

Sur le même sujet, les propositions de campagne d’Emmanuel Macron s’articulent autour de plusieurs autres volontés principales :

  • la mise en place d’une détection précoce des écarts de développement pour les enfants (hyperactivité, dyslexie, obésité, etc.) et l’attribution d’un médecin traitant pour chacun ;
  • le développement de plans de détection et de prévention relatifs à la santé mentale, à l’infertilité ou encore à la drépanocytose ;
  • la création d’un bilan de santé complet et gratuit aux âges clés de la vie (25, 45 et 60 ans) ;
  • un accompagnement personnalisé et connecté pour les patients ayant une maladie chronique (télésurveillance de la glycémie par exemple).

Il lui apparaît par ailleurs important d’encourager le développement de l’activité physique. Dans le cadre de son programme politique, Emmanuel Macron préconise d’augmenter le nombre d’heures de sport à l’école : 30 minutes par jour en primaire dès 2022 et 2 heures en plus par semaine au collège.

Enfin, le candidat à sa réélection se dit totalement opposé à la légalisation du cannabis. Il considère que les trafics actuels sont en train de glisser vers d’autres drogues et que le modèle économique qui y est lié s’orienterait – en cas de légalisation – vers d’autres formes de criminalité.

Protection sociale

Dans son programme pour l’élection présidentielle de 2022, Emmanuel Macron préconise de travailler plus longtemps. Bien qu’il ne fasse plus mention du système de retraite à points, il propose de :

  • reculer l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans (contre 62 ans aujourd’hui) : ce recul se ferait progressivement sur les dix prochaines années, au rythme de quatre mois de cotisations supplémentaires par année. Lors de déclarations à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron s’est dit prêt à ouvrir des négociations sur « le rythme et les bornes » (âges de référence) de sa réforme des retraites.

Bon à savoir : Selon les personnes parties à la retraite entre mi-2019 et mi-2020, l’âge idéal de départ à la retraite serait en moyenne de 61 ans.
Source : Enquête du service statistique du Ministère de la santé et des solidarités (Drees).

  • mieux prendre en compte les cas d’incapacité et des carrières longues ou pénibles: un départ à 62 ans sera toujours possible, tout comme un départ anticipé à 55 ans pour les personnes en situation de handicap ;
  • indexer les retraites sur l’inflation dès cet été au lieu d’attendre janvier 2023 ;
  • fixer à 1 100 €/mois le minimum de retraite pour les carrières complètes ;
  • supprimer les principaux régimes spéciaux de retraite pour les nouveaux entrants (EDF, RATP, etc.), comme déjà réalisé pour la SNCF ;
  • poursuivre les concertations sur un régime universel plus simple, seulement pour les générations futures, en construisant les compromis nécessaires.

Bon à savoir : le minimum contributif est le montant minimum de pension versé aux salariés du secteur privé, aux travailleurs indépendants, ainsi qu’aux salariés agricoles pour une carrière complète. Il varie en fonction de la durée d’assurance retraite et du nombre de trimestres directement cotisés au régime général. Avec moins de 120 trimestres, le montant du minimum contributif est fixé à 652,60 € par mois, tandis qu’il est majoré à 713,11 € par mois à partir de 120 trimestres.
Source : Montants au 1er janvier 2022, Servicepublic.fr

Le décryptage du programme présidentiel d’Emmanuel Macron illustre aussi la volonté du candidat de mieux préparer la retraite. Dans cette optique, il avance deux propositions :

  • rémunérer les volontaires proches de la retraite ou à la retraite qui souhaitent faire profiter la société de leur expérience (aide aux devoirs, au montage de projet, transmission des savoir-faire, etc.) en créant un service d’appui de travailleurs seniors ;
  • proposer un cumul emploi-retraite plus simple et plus avantageux pour ceux qui souhaitent travailler plus longtemps et effectuer une transition souple vers la retraite.

Les propositions de campagne d’Emmanuel Macron pour 2022 visent l’atteinte du plein emploi, tout en permettant de mieux vivre de son travail. Le candidat souhaite pour cela :

  • tripler la prime dite « Macron », sans charges ni impôts ;
  • baisser les charges pour les indépendants afin d’augmenter le revenu de 550 euros par an quand on gagne l’équivalent du SMIC ;
  • conditionner le versement du RSA à la réalisation d’une activité effective de 15 à 20 heures par semaine favorisant l’insertion : le dispositif reposera sur la même logique que celle appliquée aux jeunes dans le cadre du contrat d’engagement jeunes ;
  • rendre l’assurance chômage plus stricte si un nombre conséquent d’emplois est non pourvu et plus généreuse lorsque le chômage est élevé ;
  • transformer Pôle emploi en « France Travail » par la mise en commun des forces de l’État, des régions, des départements et des communes.

En matière de politique familiale, l’un des principaux objectifs affichés du programme présidentiel de Macron est de soutenir les familles monoparentales, en grande majorité des mères célibataires. Dans ce cadre, il propose plusieurs mesures :

  • garantir une solution de garde accessible pour tout parent d’enfant de moins de trois ans afin de pouvoir concilier vie familiale et vie professionnelle ;
  • étendre le complément de libre choix du mode de garde « de 6 à 12 ans pour les mères célibataires » ;
  • augmenter de 50 % l’allocation de soutien familial versée aux parents isolés ;
  • mettre en place « la solidarité à la source » pour éradiquer la pauvreté : cela passerait par le versement automatique des aides (prime d’activité, allocations familiales, allocations logement, RSA) à ceux qui y ont droit afin d’éviter le non-recours et la fraude ;
  • permettre aux couples vivant ensemble de réduire leurs impôts comme s’ils étaient mariés ou pacsés ;
  • mettre en œuvre le chèque alimentaire afin de faire face à la hausse des prix de l’alimentation, liée notamment au conflit en Ukraine.

Santé et environnement

Dans le cadre de son programme pour l’élection présidentielle de 2022, Emmanuel Macron s’intéresse à plusieurs thématiques pour « planifier la transition écologique ».

  • Énergie: le candidat à sa réélection souhaite poursuivre la construction des six premières centrales nucléaires nouvelle génération. En parallèle, il propose de multiplier par dix notre puissance solaire et d’implanter 50 parcs éoliens en mer d’ici 2050. Il a également l’ambition de bâtir une filière française de production des énergies renouvelables et de devenir leader de l’hydrogène vert en poursuivant les investissements.
  • Déplacements: comme l’illustrent ses propositions de campagne, Emmanuel Macron souhaite produire des millions de véhicules électriques et hybrides, ainsi que le premier avion bas carbone. Il veut également proposer une offre abordable de voitures électriques pour tous grâce à une filière 100 % française.
  • Information du consommateur: le candidat à l’élection présidentielle propose de mettre en place une information claire sur l’impact environnemental des produits courants (cosmétique, vêtements, etc.), et ce, dès l’achat.
  • Logement: en la matière, le candidat LREM a pour projet de rénover 700 000 logements par an. Pour cela, des solutions seraient proposées à tous les Français, dont certaines sans aucune avance de frais.

En dernier lieu, le candidat veut mettre en place une action renforcée au sein des territoires ultramarins pour faire face aux catastrophes naturelles et à la pollution environnementale qui leur sont propres (tremblements de terre, sargasses, chlordécone, etc.).

Jean-Luc Mélenchon

Le candidat de La France insoumise se présente pour la 3ème fois à l’élection présidentielle.

Dans son programme intitulé « L’Avenir en commun » , Jean-Luc Mélenchon propose :

  • La reconstruction du service public hospitalier ; Pour cela, il ambitionne de développer le concours financier de l’État au budget des collectivités territoriales par le biais des dotations globales de fonctionnement (DGF) et un retour sur les suppressions de lits et de personnel.
  • La lutte contre les déserts médicaux grâce notamment à la création de réseaux de centres de santé pluridisciplinaires publics en lien avec les hôpitaux ;
  • La mise en place un grand plan pour la santé mentale afin de renforcer les réseaux de Centres Médico-Psychologiques (CMP). Ce qui impliquerait notamment la réouverture des lits publics en psychiatrie ;
  • La suppression des mutuelles et la mise en œuvre du 100% Sécu. Rembourser à 100 % les soins de santé prescrits et intégrer les mutuelles dans la Sécurité sociale. 26 milliards d’euros, c’est le coût supplémentaire pour la création du 100% sécu.

Accès aux soins

Le décryptage du programme de Jean-Luc Mélenchon pour 2022 met en lumière un premier dessein : celui de reconstruire le service public hospitalier. Pour cela, il ambitionne un renforcement du concours financier de l’État au budget des collectivités territoriales par le biais des dotations globales de fonctionnement (DGF) et un retour sur les suppressions de lits et de personnels.

Dans le même temps, le candidat de La France insoumise préconise de mettre en œuvre une réforme progressiste et globale de l’offre de soins pour combattre les déserts médicaux et relever le défi des maladies chroniques. Le programme de Jean-Luc Mélenchon à la présidence de 2022 s’appuie notamment sur :

  • le recrutement de médecins publics via l’augmentation du recours au contrat d’engagement de service public (CESP), l’objectif étant d’atteindre 10 000 contrats conclus à la fin du quinquennat ;
  • l’engagement d’un plan de formation massif des professionnels de santé, avec par exemple l’augmentation des moyens des facultés de médecine pour rendre effective la suppression du numerus clausus (supprimé en 2020 par la loi relative à l’organisation et à la transformation du système de santé de 2019) ou encore la généralisation des contrats d’études dans toutes les formations paramédicales avec une rémunération au SMIC pendant la formation contre un engagement à servir dans un établissement ou dans un territoire pendant un certain nombre d’années ;
  • la création de réseaux de centres de santé pluridisciplinaires publics en lien avec les hôpitaux publics ;
  • la mise en place une rotation de permanence de soins en centre de santé grâce à la mise en place d’un quota horaire mensuel à effectuer en zone de désert médical régionale (généraliste et spécialiste) ;
  • la réouverture progressive des lits en fonction des capacités avec l’objectif de garder un taux de lits vacants disponibles de 20 % pour pouvoir gérer sans tension les variations d’activité ;

Dans le secteur hospitalier, le candidat affiche l’amélioration des conditions de travail comme une priorité et souhaite :

  • la revalorisation immédiate des salaires et des carrières des soignants;
  • la mise en place d’un plan de rénovation du parc hospitalier français;
  • la création d’un ratio minimal d’encadrement en parallèle d’un plan de recrutement pluriannuel afin de disposer de 100 000 soignants et médecins supplémentaires à l’hôpital.

Dans le domaine pharmaceutique, le candidat souhaite la création d’un pôle public du médicament avec une double vocation :

  • supprimer l’influence du secteur privé sur les prix et l’accès au médicament ;
  • produire massivement les vaccins et traitements passés dans le domaine public.

Toujours dans l’optique de garantir un meilleur accès aux soins, le programme santé de Jean-Luc Mélenchon propose de rouvrir des services d’urgence, des maternités et des EHPAD publics à moins de 30 minutes de chaque Français. Enfin, le candidat a la volonté de mettre en place un grand plan pour la santé mentale qui renforcera notamment les réseaux de Centres Médico-Psychologiques (CMP). De plus, il permettra :

  • la réouverture des lits publics en psychiatrie ;
  • un suivi psychologique ambulatoire par le conventionnement de professionnels ;
  • et une augmentation du nombre de places en faculté de médecine dans la filière psychiatrique.

Le candidat de la France Insoumise propose également de renforcer la démocratie au sein de l’organisation et du financement des différentes instances de gouvernement de notre système de santé par :

  • la création d’unités territoriales de santé (UTS) et d’union départementales de santé (UDS) qui se substitueront aux Agences régionales de santé (ARS) et s’occuperont de l’ensemble des secteurs de l’offre de soins : ville, hôpital, médico-social, hôpital, prévention ;
  • l’organisation des prises des décisions par un collège composé de citoyens (dont une partie pourra être tirée au sort), de représentants des professionnels de santé et des syndicats élus par la population, d’élus locaux, de représentants d’associations et de représentants de l’État et de l’Assurance maladie ;
  • la revalorisation des corps administratifs de la santé publique porteurs de savoir-faire en matière de planification sanitaire ;
  • le vote par le Parlement d’une stratégie nationale de santé quinquennale qui définira les grandes orientations de santé publique ainsi que les moyens financiers pour les réaliser et permettra ainsi de débattre publiquement tous les cinq ans de la politique de santé.

En parallèle, il ambitionne également de :

  • supprimer l’objectif national de dépenses de l’assurance maladie (ONDAM) et affecter à l’assurance maladie des ressources propres indépendantes du budget de l’Etat ;
  • sortir du système « tout T2A (tarification à l’activité » en la réservant aux actes techniques tandis que les spécialités ayant à traiter des maladies générales seront financées par une dotation globale, et les soins palliatifs au prix de journée ;
  • mettre fin aux dépassements d’honoraires. A partir du système national des données de santé (Source : SNDS, 2019), il est possible d’estimer que la suppression des dépassements d’honoraires des médecins (tous secteurs conventionnels confondus) permettrait une économie pour les ménages de 3,2 milliards d’euros, au travers des dépenses que les ménages supportent soit directement soit par l’intermédiaire de leur complémentaire santé. Cela correspondrait à une économie de 48 € par personne. Cette abolition des dépassements d’honoraires correspondrait à une baisse moyenne de 12,3 % des honoraires perçus. Ces baisses d’honoraires seront néanmoins partiellement compensées par une revalorisation des rémunérations. Ainsi les économies pour les ménages liées à la proposition en seront diminuées ;
  • lutter contre les dépenses inutiles en définissant un périmètre de la solidarité des biens et services médicaux à l’utilité médicale reconnue et en renégociant les prix dans certains secteurs (médicament, optique, dentaire, audioprothèses..)

Complémentaire santé

L’un des grands axes du programme santé de Jean-Luc Mélenchon repose sur l’idée du « 100 % Sécu », en écho au dispositif « 100 % Santé ». Son principe ? Rembourser à 100 % les soins de santé prescrits et intégrer les mutuelles dans la Sécurité sociale afin de permettre à tous d’accéder à la santé.

En 2017, il avait été estimé que cette proposition – qui figurait déjà dans le programme de Jean-Luc Mélenchon – augmenterait le niveau des prélèvements obligatoires de 1,9 point. Entre-temps, la part des dépenses de santé financée par les organismes complémentaires est passée de 13,1 % en 2017 à 13,4 % en 2019 selon les Comptes de la santé. Par conséquent, la hausse des prélèvements obligatoires nécessaire est désormais estimée à 2,1 points afin de financer les 26 milliards d’euros de dépenses de santé supplémentaires avec un panier restreint au tarif de la Sécurité sociale.

En revanche, le programme 2022 de Jean-Luc Mélenchon ne mentionne pas un élément pourtant essentiel : cette mesure, si elle était mise en place en l’état, occasionnerait un reste à charge pour les Français d’environ 10 milliards d’euros, et ce, au titre des dépenses aujourd’hui remboursées par les complémentaires (dépassements d’honoraires, chambres particulières, etc.).

Ethique et societé

À la lecture des propositions de campagne de Jean-Luc Mélenchon pour 2022, un autre élément ressort : la volonté de constitutionnaliser la non marchandisation du corps humain et le droit fondamental de disposer de soi en toute circonstance. Le candidat de La France insoumise veut ainsi inscrire dans la Constitution :

  • le droit à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse ;
  • le droit de mourir dans la dignité (y compris avec assistance) ;
  • et l’accès garanti à des soins palliatifs.

Il souhaite par ailleurs établir la filiation par reconnaissance comme principe par défaut et refuse, en revanche, la gestation pour autrui (GPA).

Jean-Luc Mélenchon veut garantir l’application du Règlement général sur la protection des données (RGPD) et lutter contre les discriminations entraînées par le traitement algorithmique de données personnelles. Il a également pour objectif de relocaliser en France les serveurs accueillant les données des services publics.

Innovation santé

Dans son programme de campagne pour la présidentielle d’avril 2022, Jean-Luc Mélenchon ne présente pas de mesures spécifiques dédiées à l’innovation en santé. En revanche, il indique vouloir garantir la souveraineté numérique de la France. Pour cela, il souhaite accompagner la révolution technologique en éloignant les multinationales de cette révolution, tout en faisant de cette thématique un enjeu démocratique, économique et social de premier plan.

En matière d’utilisation du numérique en santé, le programme de Jean-Luc Mélenchon pour 2022 met l’accent sur la nécessité d’empêcher la marchandisation des données de santé et de lutter contre l’uberisation de la santé avec plusieurs propositions :

  • suspendre le transfert des données sur le Health data hub qui est géré par Microsoft  ;
  • développer un système public de prise de rendez-vous en ligne et d’hébergeur de données de santé ;
  • fixer des règles claires sur la pratique de la téléconsultation afin d’en limiter au maximum les usages hors pandémie ;
  • encadrer l’utilisation future des technologies de l’intelligence artificielle en santé en assurant la transparence de leurs algorithmes afin qu’ils soient consultables par tous et avec des usages spécifiques et limités.

Maintien de l’autonomie

La construction d’un service public de la dépendance pour aider les seniors à rester à domicile, c’est également l’une des principales propositions de Jean-Luc Mélenchon pour 2022 en matière de protection sociale. Dans cette optique, le candidat propose de :

  • développer un réseau public de maisons de retraite aux tarifs harmonisés et accessibles en créant 10 000 places par an en EHPAD publics pendant 5 ans ;
  • former et recruter au moins 210 000 personnels aidants pour pouvoir assurer un ratio minimal d’encadrement ; à partir des données publiques disponibles, il est possible en première approche de déduire que ces 210 000 postes supplémentaires se traduiraient par une hausse du taux d’encadrement qui passerait de 47% à 77% pour un coût total estimé à 1,4 Md€.
  • revaloriser les métiers de l’autonomie en refondant les grilles de rémunération et de qualification.

Concernant le handicap, le programme du candidat de La France insoumise fait état d’un objectif dit « 0 obstacle ». Le but étant notamment de fermer l’ensemble des bâtiments ne respectant pas les contraintes d’accessibilité aux personnes en situation de handicap. Jean-Luc Mélenchon propose également de lever les obstacles à l’autonomie des personnes en situation de handicap, via la revalorisation et le versement de l’AAH (Allocation aux adultes handicapés) indépendamment des revenus du conjoint.

Selon les estimations du service statistique du Ministère de la santé, le coût total de cette dernière proposition est estimé à 560 millions d’euros par an. L’individualisation de l’AAH, à savoir la déconnexion de l’allocation des revenus du conjoint, ferait 196 000 gagnants mais aussi 44 000 perdants, dont 21% perdraient même totalement le bénéfice de la prestation. Le gain moyen mensuel serait de 300€ pour ceux qui bénéficient de la mesure, mais parallèlement la perte mensuelle moyenne atteindrait 270€ pour ceux qui seraient pénalisés.

Prévention et santé publique

En matière de prévention et de santé publique, le programme de Mélenchon pour la présidentielle 2022 s’articule autour de 5 grands axes de travail.

  • La légalisation du cannabis : le candidat propose de changer de stratégie pour lutter plus efficacement contre les addictions en légalisant le cannabis, tout en encadrant sa production et sa consommation. En parallèle, il souhaite allouer à la prévention le produit des taxes sur le cannabis.
  • La lutte contre la malbouffe : Jean-Luc Mélenchon ambitionne de faire du Plan national santé environnement (PNSE) un moyen d’éradiquer les maladies chroniques liées à la malbouffe et à l’exposition aux pollutions, notamment dans un cadre professionnel (pesticides, radioactivité, amiante, produits chimiques).
  • Un meilleur contrôle de la production alimentaire : Jean-Luc Mélenchon a pour objectif de créer un ministère de la Production alimentaire. Son rôle serait notamment d’interdire les additifs les plus controversés, de limiter la liste des additifs autorisés à ceux admis dans l’agriculture biologique, de rendre le nutri-score obligatoire et d’interdire la publicité alimentaire à destination des enfants et adolescents. Dans la même optique, il lui apparaît également nécessaire de créer une TVA réduite sur les produits alimentaires sains et de première nécessité, mais aussi de favoriser l’essor d’une agriculture locale et biologique.
  • La gestion des pandémies : le décryptage du programme de Mélenchon pour 2022 permet de constater que le candidat souhaite adopter un plan d’adaptation aux pandémies non liberticide. Il serait basé sur la « société du roulement » et la planification sanitaire, notamment via la création d’un pôle public du médicament.
  • La santé au travail : en plus de reconnaître le burn-out comme une maladie professionnelle, le candidat propose de renforcer la médecine du travail en intégrant les chômeurs dans le dispositif, en doublant ses effectifs, en l’intégrant au service public de santé et en restaurant la visite médicale obligatoire à l’embauche (tous les 5 ans et plus fréquemment pour les postes dangereux), ainsi que les visites périodiques dans la carrière.
  • La santé publique : Jean-Luc Mélenchon propose d’en faire une discipline majeure au sein du cursus des futurs professionnels de santé et de densifier le réseau de structures relais.

Protection sociale

L’un des principaux arguments du programme de Jean-Luc Mélenchon pour 2022 concerne le travail. En effet, le candidat LFI souhaite rétablir la durée légale hebdomadaire à 35 heures, voire même passer à 32 heures dans les métiers pénibles ou de nuit. Dans le même temps, il affiche l’ambition de restaurer la retraite à 60 ans à taux plein après 40 années de cotisation.

Surtout, le député des Bouches-du-Rhône souhaite éradiquer la pauvreté grâce à la mise en place d’une « garantie d’autonomie ». Son rôle ? Assurer un revenu mensuel minimal équivalent au seuil de pauvreté, à savoir 60 % du revenu net médian, soit 1 094 € par mois pour une personne seule.

Toujours en matière de protection sociale, le programme de Jean-Luc Mélenchon prévoit la création d’un service public de la petite enfance, ainsi que l’ouverture sur 5 ans de 500 000 places en crèches et de modes de garde adaptés. Pour cela, il souhaite planifier la création de crèches et de jardins d’enfants, tout en garantissant la gratuité des crèches publiques.

Santé et environnement

À l’analyse du programme de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle de 2022, on constate une prise en compte de l’urgence écologique et climatique. Pour preuve, le candidat propose d’inscrire dans la Constitution le principe de la « règle verte », selon laquelle on ne prélève pas davantage à la nature que ce qu’elle est en état de reconstituer.

Le candidat de La France insoumise a également pour projet de relever les ambitions climatiques de la France : l’objectif serait d’atteindre une réduction de 65 % des émissions en 2030, au lieu de 40 % actuellement. L’obligation pour les entreprises de mettre en œuvre une comptabilité carbone répond au même impératif.

À travers son programme L’Avenir en commun, Mélenchon propose enfin de revoir l’organisation de l’État. L’enjeu serait de mettre l’institution au service de la planification écologique afin d’atteindre un grand objectif : « zéro pollution et zéro épuisement de la ressource en eau ». Une ambition qui passerait notamment par l’isolation d’au moins 700 000 logements par an.

Valérie Pécresse

Valérie Pécresse est pour la première fois candidate à l’élection présidentielle pour Les Républicains.

Dans son programme intitulé « Le courage de dire, la volonté de faire », elle ambitionne de :

  • Mettre en œuvre un plan d’urgence pour la santé. Elle souhaite augmenter les effectifs et « débureaucratiser » l’hôpital afin de lui donner un « nouveau souffle ». Valérie Pécresse veut notamment recruter 25 000 soignants, en cinq ans, pour l’hôpital public.
  • Autre priorité santé : lutter contre les déserts médicaux. Valérie Pécresse envisage de créer une dotation de « lutte contre la désertification sanitaire » que l’Assurance maladie sera chargée de prévoir pour chaque région. Cette dotation permettrait notamment d’aider de jeunes médecins à s’installer dans des territoires sous tension.
  • Par ailleurs, elle préconise de renforcer le pouvoir de décision des collectivités territoriales, en confiant notamment aux présidents de région la présidence des agences régionales de santé.
  • Enfin, Valérie Pécresse souhaite instaurer une prime à la natalité de 900 euros par an, jusqu’au 18 ans de l’enfant. Cette prime coûterait 291 millions d’euros la première année.

Accès aux soins

Un premier décryptage du programme de Valérie Pécresse pour 2022 met en lumière l’une de ses priorités : réduire les déserts médicaux. Ainsi, elle engagera un programme « zéro désert médical » avec pour objectif d’offrir à chaque citoyen un accès aux soins (consultation, prise en charge hospitalière, service d’urgence) à moins de 30 minutes de son domicile et de diviser par deux le délai moyen d’obtention d’une consultation chez un médecin d’ici la fin du quinquennat. Pour y parvenir, elle souhaite tout d’abord augmenter la rémunération du personnel soignant au sein des zones sous-dotées afin d’améliorer l’attractivité de ces territoires.

À cette fin, la candidate du parti Les Républicains a pour projet de créer une dotation de « lutte contre la désertification sanitaire » que l’Assurance maladie sera chargée de prévoir pour chaque région. Cette dotation, dont le montant n’a pas été précisé par Valérie Pécresse, pourra avoir plusieurs utilités :

  • abonder la rémunération des professionnels de santé en fonction de leur activité dans les territoires sous tension ;
  • aider les jeunes médecins à s’installer et à exercer à la fin de leurs études au sein des zones et établissements qui en manquent, comme les maisons médicales par exemple. Cela passera par la création d’une quatrième année de formation en médecine générale dans un désert médical, qui permettra de former 4 000 « docteurs juniors » de médecine générale d’ici 2025 ;
  • être utilisée par les régions pour tous les professionnels de santé, « du pédicure-podologue au dentiste », en fonction de la rareté de ces professions sur leurs territoires.

Le programme présidentiel de Valérie Pécresse pour 2022 liste également d’autres mesures visant à favoriser l’accès aux soins et la reconnaissance du personnel médical.

  • La revalorisation des infirmières et des sages-femmes: en plus de vouloir augmenter leurs responsabilités dans le parcours de soins, en renforçant les pratiques avancées des infirmières et les délégations de tâches pour les sages-femmes, la candidate LR propose de revaloriser leurs salaires, sans pour autant fournir d’indications chiffrées.
  • L’augmentation du tarif des consultations et actes techniques : elle prévoit de faire passer de 25 à 30 euros le tarif de la consultation chez le généraliste, sans impact financier pour le patient. Le coût de cette augmentation peut être estimé à 1,05 milliard d’euros, dont 317 millions d’euros pour les complémentaires, à partir des données de l’assurance maladie (Source : FNMF). Elle souhaite par ailleurs revaloriser les actes techniques de la médecine de spécialité, ainsi que le tarif des actes réalisés en urgence afin de réduire les délais d’accès aux soins.
  • L’augmentation du personnel formé : Valérie Pécresse veut permettre aux personnes ayant reçu une formation de cinq ans dans le paramédical de rejoindre le deuxième cycle de formation médicale pour déverrouiller en pratique le numérus clausus. Dans le même temps, elle prévoit de développer les stages d’internat dans les cliniques privées pour les étudiants en médecine afin de favoriser la coopération public-privé. L’objectif est de doubler le nombre de médecins formés chaque année d’ici la fin du quinquennat, ce qui correspond à 20 000 nouveaux médecins par an selon la candidate.
  • Le renforcement du rôle des pharmaciens d’officine : elle souhaite qu’ils deviennent des « piliers de l’aménagement du territoire en santé » et des « remparts contre la désertification médicale » grâce à une montée en compétence et en responsabilité, et ce dans l’optique d’assurer un continuum de soins.
  • Une hausse des recrutements : Valérie Pécresse veut recruter 25 000 soignants en cinq ans à l’hôpital public et supprimer une partie du personnel administratif afin de « donner un nouveau souffle à l’hôpital ». Ces recrutements seraient notamment rendus possibles par une nouvelle forme de partenariat entre l’Etat et les collectivités locales autour d’un pacte d’engagement pour fidéliser et renforcer l’attractivité des métiers de santé (faciliter l’installation en favorisant l’accès au logement, aux crèches, aux transports).

Sur la question de l’hôpital, elle maintiendra la tarification à l’activité, mais mettra en place un mode de financement davantage tourné vers la qualité des soins. Cette dernière sera évaluée par les patients eux-mêmes avec des indicateurs de délais et de prise en charge. De plus, elle lancera un audit sur les investissements hospitaliers afin de prioriser ceux permettant d’améliorer rapidement les conditions de travail. Enfin, la candidate souhaite libérer l’hôpital des normes, en mettant fin à la multiplication des circulaires, en simplifiant les procédures et en refondant la gouvernance autour du rôle des médecins chefs de service.

Enfin, à travers son programme santé pour 2022, Valérie Pécresse souhaite recentrer l’aide médicale d’État (AME) sur la médecine d’urgence et le traitement des maladies contagieuses.

Complémentaire santé

La candidate considère le projet de Grande Sécu comme inabouti. En opposition à l’étatisation, elle refuse de mettre à la charge de l’Etat des « systèmes qui fonctionnent ».

Elle reconnaît le rôle des mutuelles en tant qu’acteurs de la prévention, mais souhaite parvenir à une modération de leurs tarifs.

Ethique et société

En ce qui concerne les sujets éthiques et de société, le programme de Valérie Pécresse pour 2022 se concentre essentiellement sur les aides à la procréation. En la matière, la candidate se dit favorable à la PMA (procréation médicalement assistée) dès lors que les enfants ont accès à leurs origines à leur majorité.

En revanche, l’ancienne députée des Yvelines reste fermement opposée à la gestation pour autrui (GPA) qu’elle considère comme une marchandisation du corps.

Innovation santé

Dans le cadre de l’audit approfondi de l’hôpital qu’elle souhaite réaliser, Valérie Pécresse entend notamment soutenir le virage numérique. Plus spécifiquement, trois propositions touchent directement le secteur du numérique :

  • Renforcer la souveraineté numérique: pour atteindre cet objectif, la candidate Les Républicains ambitionne de créer une école nationale du numérique. À l’issue de la formation, chaque étudiant rémunéré pendant ses études devra travailler 10 ans dans la fonction publique.
  • Privilégier les fournisseurs européens : Valérie Pécresse souhaite que l’État, les collectivités locales et les opérateurs publics montrent l’exemple en acquérant plus de 50 % de leurs logiciels auprès de fournisseurs européens.
  • Accompagner l’essor de la télémédecine comme outil supplémentaire, sans que cet outil ne remplace l’humain.

Maintien de l’autonomie

Comme l’analyse du programme de Valérie Pécresse pour 2022 le laisse comprendre, la candidate considère que le maintien à domicile est une solution judicieuse au problème de la perte d’autonomie. Dans cette optique, plusieurs propositions sont avancées.

  • Réduire les taxes sur les salariés à domicile: pour y parvenir, l’ancienne ministre du budget doublera le crédit d’impôt pour les emplois de service à la personne (garde d’enfants, maintien à domicile, soutien à la vie familiale). Ainsi, 50 % du coût total d’un emploi à temps plein sera pris en charge. De plus, la taxe sur les salaires ne sera effective qu’au-delà de deux employés en équivalent temps plein (ETP).
  • Créer un véritable statut pour les proches aidants: celui-ci devrait permettre aux personnes concernées de pouvoir demander un aménagement d’emploi du temps ou du lieu de travail.

La candidate propose de réorganiser le fonctionnement des EHPAD : l’objectif de cette proposition de campagne de Valérie Pécresse pour 2022 est de changer radicalement le fonctionnement des établissements et de réduire le reste à charge pour les familles. Dans cette optique, elle propose plusieurs mesures :

  • Établir un référentiel obligatoire qui prenne en compte les conditions de vie quotidienne et dont les indicateurs de qualité seront rendus publics.
  • Associer les résidents et leurs familles au fonctionnement des EHPAD.
  • Renforcer le rôle des instances de contrôle dans la prévention de la maltraitance en établissement et entamer des poursuites juridiques à l’encontre des exploitants qui font passer leur profit avant les conditions d’accueils et la dignité des résidents.

Dans le même temps, la candidate à l’élection présidentielle fait plusieurs propositions pour favoriser l’autonomie des personnes :

  • Favoriser l’emploi des personnes en situation de handicap : Valérie Pécresse propose que l’obligation d’emploi de 6 % de personnes en situation de handicap soit effective. Pour cela, elle compte demander des engagements aux entreprises et associations afin qu’elles ne s’exonèrent plus de cette obligation par le versement d’une taxe.
  • En parallèle, elle souhaite déconjugaliser l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Fin 2019, selon les services statistiques du ministère des Solidarités et la Santé, 1,2 million de personnes bénéficient de l’Allocation Adulte Handicapé, dont 22% sont en couple (soit 270 000 personnes), pour un montant de dépenses d’environ 11 milliards d’euros. L’individualisation de l’AAH, à savoir la déconnexion de l’allocation des revenus du conjoint, ferait 196 000 gagnants mais 44 000 perdants, dont 21% perdraient même totalement le bénéfice de la prestation. Le coût total de la réforme est estimé à 560 millions d’euros.

Prévention et santé publique

Afin d’engager une « révolution en faveur de la prévention », Valérie Pécresse promet de doubler les moyens qui lui sont dédiés. Elle propose de décentraliser cette politique en la confiant aux départements, avec l’appui des régions et des maires. Par ailleurs, elle estime que l’école et l’entreprise sont les premiers lieux de prévention.

Elle souhaite également confier de nouvelles responsabilités aux professionnels de santé, notamment aux pharmaciens et infirmiers de ville, en matière de dépistage et de suivi des maladies chroniques.

Bon à savoir : Le budget alloué à la prévention s’élève à 5,1 Md€ en 2019, soit 1,87% des dépenses de santé en France. Le doubler reviendrait donc à le faire passer à un niveau supérieur à la moyenne européenne qui est de 3% des dépenses de santé.

La candidate veut faire de la santé des femmes, des enfants et de la santé mentale des grandes causes de son quinquennat.

En matière de santé des femmes, elle instaurera notamment des consultations simultanées mère-enfant et reconnaîtra l’endométriose comme une affection longue durée.

Parallèlement, la candidate fera de la lutte contre les cancers pédiatriques l’une de ses priorités. Afin de soutenir les familles concernées, elle introduira notamment un droit à congés avec maintien du salaire pendant toute la durée de l’hospitalisation de l’enfant.

Enfin, en matière de santé mentale, elle souhaite doter la France d’une stratégie nationale ambitieuse en mettant en place un Institut national de la santé mentale. Elle propose aussi d’accroître le champ de compétences des généralistes en les formant à mieux prendre en charge la santé mentale.

Protection sociale

En matière de protection sociale, l’actuelle présidente de la région Île-de-France souhaite lancer la réforme des retraites dès le printemps 2022. L’une des propositions de Valérie Pécresse pour la présidentielle est d’ailleurs de mettre en œuvre l’allongement de la période d’activité par l’augmentation de l’âge légal de la retraite à 65 ans à l’horizon 2030. Dans le même temps, elle propose de garantir une retraite minimale à tous ceux qui ont travaillé, en portant le minimum vieillesse à la hauteur du SMIC net en 2030, soit une augmentation de 25 %.

Le soutien aux familles fait aussi partie de ses priorités. La candidate du parti Les Républicains souhaite restaurer l’universalité des allocations familiales qui seront versées à toutes les familles sans condition de ressources. Selon ses chiffrages, un million de familles verraient ainsi leurs allocations augmenter. De plus, elle revalorisera les allocations familiales des familles de 2 et 3 enfants en leur consacrant 1 milliard d’euros supplémentaires. Dans la même optique, elle instaurera une prime à la natalité de 900 € par an pour le premier enfant, et ce, jusqu’aux 18 ans de l’enfant. Le montant total de dépenses associé à la mise en œuvre de cette mesure peut être estimé à 291 millions d’euros la première année. Les aides sociales non contributives et allocations familiales ne seront plus versées aux étrangers non communautaires ne justifiant pas de 5 ans de séjour régulier en France.

Au-delà de ces deux grandes propositions pour l’élection de 2022, Valérie Pécresse avance plusieurs autres pistes sur le volet social.

  • Restaurer l’universalité du complément de mode de garde: à cette fin, elle souhaite supprimer les conditions de ressources afin de développer le recours aux assistantes maternelles agréées.
  • Créer une aide sociale de 670 €: son rôle serait de soutenir les jeunes actifs se formant dans les secteurs d’activité sous tension.
  • Réformer l’assurance chômage: la candidate LR souhaite la rendre plus rapidement dégressive afin d’encourager le retour à l’emploi.
  • Supprimer la C3S: la suppression de la Contribution Sociale de Solidarité des Sociétés (C3S) viserait à renforcer la compétitivité des entreprises. La C3S est une contribution pesant sur le secteur concurrentiel et marchand, qui participe au financement de l’assurance vieillesse. La suppression de cette contribution conduirait à renoncer au produit de la C3S qui s’est élevé à plus de 4 milliards d’euros en 2020.
  • Centrer le pouvoir d’achat sur la valeur travail: pour cela, Valérie Pécresse propose d’augmenter de 10% les salaires nets jusqu’à 2,2 SMIC (3 500 euros) et de mettre fin aux 35 heures. Cette augmentation des salaires serait financée par un transfert des cotisations vieillesse versées par les salariés aux entreprises. D’après ses chiffrages, elle concernerait 12 millions de personnes et représenterait 1 510 euros nets par an en plus pour un salarié au SMIC et 3 321 euros nets par an pour un salarié à 2,2 SMIC.
  • Mieux lutter contre les fraudes : elle souhaite renforcer les outils de contrôle numérique, via la mise en place de la carte vitale biométrique par exemple. Les gains attendus par cette mesure seraient, selon la candidate, de 15 milliards d’euros pour 2027.

Santé et environnement

Dans le cadre de son programme pour 2022, Valérie Pécresse propose d’instaurer une taxe carbone sur les produits qui ne proviennent pas de l’Union européenne afin de réduire les importations de produits polluants.

Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, la candidate LR veut mettre en place un livret vert et un livret développement durable permettant de prêter 120 milliards d’euros sur cinq ans aux entreprises.

Philippe Poutou

Philippe Poutou est candidat à la présidentielle pour la troisième fois. Il représente le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Dans son programme baptisé « L’urgence anticapitaliste », il propose de :

  • Rendre les soins gratuits et lutter contre les déserts médicaux : avec la création de centres de santé publics et gratuits sur l’ensemble du territoire, le remboursement à 100 % de tous les soins et médicaments prescrits mais aussi la généralisation du tiers payant, l’interdiction des dépassements d’honoraire ainsi que la suppression des franchises et des forfaits hospitaliers.
  • Renforcer les moyens des hôpitaux publics : grâce à la mise en place d’un plan « emploi-formation » de 100 000 hospitaliers et la revalorisation immédiate des salaires de 400 € par mois.
  • Mettre en place un service public du 4ème âge, en structure ou à domicile, de petite taille, avec du personnel formé et en nombre suffisant ainsi qu’un plan « emploi-formation » de 200 000 postes.
  • Faciliter la vie des personnes en situation de handicap : Philippe Poutou veut garantir une scolarité à tous (de la maternelle à l’université) en recrutant des éducateurs, des auxiliaires de vie scolaire (AVS) et des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) titulaires, formés et bien rémunérés. Par ailleurs, face à un taux de chômage de 18% (le double de la moyenne nationale), le candidat du NPA souhaite qu’il n’y ait plus de dérogation à l’obligation d’emploi (6% de l’effectif total).

Accès aux soins

La garantie de soins gratuits à 100 % est l’un des principaux objectifs du programme de Philippe Poutou pour 2022. À cette fin, l’ancien ouvrier de l’usine Ford de Blanquefort défend une Sécurité sociale contrôlée par les travailleurs. Concrètement, il propose l’interdiction des dépassements d’honoraires, ainsi que la suppression des franchises et des forfaits hospitaliers. En parallèle, le candidat promeut le remboursement à 100 % de tous les soins et médicaments prescrits, mais aussi la généralisation du tiers payant.

À travers son programme de campagne pour 2022, Philippe Poutou affiche sa volonté de renforcer les moyens des hôpitaux publics, et ce, par le biais de plusieurs mesures :

  • mettre en place un plan « emploi-formation » de 100 000 hospitaliers ;
  • garantir une revalorisation immédiate de 400 € par mois pour le personnel ;
  • attribuer le statut de travailleur en formation pour les formations médicales et paramédicales. En contrepartie d’un engagement à servir dans le service public, les étudiants bénéficieraient d’une rémunération au SMIC, revalorisé à 1 800 € net.

Les propositions de Philippe Poutou à l’élection présidentielle font également de la lutte contre les déserts médicaux une priorité. Pour cela, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste souhaite :

  • arrêter les fermetures de lits ;
  • rouvrir les hôpitaux de proximité, avec au moins un service d’urgence, une maternité et un bloc opératoire ;
  • créer des centres de santé publics et gratuits sur l’ensemble du territoire.

Pour financer son programme, Philippe Poutou ambitionne de :

  • récupérer les profits de l’industrie pharmaceutique en réduisant drastiquement les prix des médicaments avec la levée des brevets ;
  • augmenter les cotisations sociales patronales et mettre fin aux exonérations qui s’y rapportent.

Enfin, Philippe Poutou créer un service public du médicament par la réquisition de Sanofi et des grosses industries du secteur.

Complémentaire santé

En 2017, le candidat du NPA s’opposait aux complémentaires santé, qu’il considérait alors comme un « bras armé » contre la Sécurité sociale.

À ce stade, la place des complémentaires santé n’a pas été de nouveau abordée, que ce soit dans le programme à l’élection présidentielle de Philippe Poutou, dans ses prises de parole ou dans ses publications.

Ethique et société

Sur les questions éthiques et sociétales, le programme de Philippe Poutou pour 2022 affiche plusieurs ambitions :

  • garantir un accès libre et gratuit à l’avortement et à la contraception ;
  • ouvrir des centres IVG (interruption volontaire de grossesse) et des maternités partout sur le territoire ;
  • allonger le délai légal de l’IVG à 24 semaines ;
  • permettre l’accès à la PMA (procréation médicalement assistée) pour toutes.

Comme l’illustrent ses précédentes déclarations et ses propositions pour 2022, Philippe Poutou prend position en faveur du droit de choisir sa fin de vie. À ce titre, il souhaite faire voter une loi légalisant le suicide médicalement assisté, tout en soutenant la nécessité de développer les équipes de soins palliatifs en France.

Innovation santé

À ce stade, les propositions de campagne de Philippe Poutou, ses déclarations et ses publications ne permettent pas d’identifier de mesures portant sur l’innovation en santé.

Maintien de l’autonomie

Dans le cadre de son programme politique, Philippe Poutou formule plusieurs propositions pour faire face aux évolutions démographiques :

  • mettre en place un service public du 4e âge, en structure ou à domicile, de petite taille, avec du personnel formé et en nombre suffisant ;
  • mettre en place un plan « emploi-formation » de 200 000 postes ;
  • exproprier « les actionnaires qui se remplissent les poches de l’or gris (Orpea, Korian, etc.) » ;
  • instaurer la prise en charge des dernières années des « ainés » par la Sécurité sociale.

Le programme présidentiel de Philippe Poutou dresse un constat : alors que « 12 millions de personnes sont en situation de handicap, dont 18 % sont au chômage (deux fois la moyenne nationale) », le montant de l’AAH (allocation aux adultes handicapés) reste sous le seuil de pauvreté. Pour remédier à la situation que connaissent les personnes handicapées, le candidat affiche plusieurs volontés :

la scolarité pour tous (de la maternelle à l’université) avec le recrutement d’éducateurs, d’auxiliaires de vie scolaire (AVS), d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) titulaires, formés et bien rémunérés ;

Bon à savoir : à la rentrée 2021, 125 000 AESH étaient agents de l’Éducation nationale. Cela représente une augmentation de 35 % en 4 ans.
Source : MonParcoursHandicap.gouv.fr

  • le droit au travail pour tous, avec zéro dérogation à l’obligation d’emploi de 6 %, adaptation du poste de travail et maintien dans l’emploi des salariés se retrouvant en invalidité ;
  • le logement pour tous, en autonomie (accompagnement possible) ou dans des structures adaptées ;
  • la gratuité des soins de santé et d’appareillage ;
  • la déconjugalisation et l’augmentation de l’AAH (allocation adulte handicapé) au niveau du SMIC, celui-ci étant porté à 1 800 € ;
  • La création d’un Service public du handicap, avec des embauches massives dans les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH).

Bon à savoir : la déconjugalisation de l’AAH ferait 196 000 gagnants, pour un gain mensuel moyen de 300 €.
Source : Ministère de la Santé et des Solidarités

Prévention et santé publique

Comme il l’indique dans son programme politique pour 2022, Philippe Poutou est favorable à la légalisation du cannabis et à la dépénalisation de la consommation des drogues.

L’ancien syndicaliste souhaite également lever les brevets sur les médicaments, arguant que tout le monde a droit à des soins de qualité, quel que soit son pays.

Protection sociale

L’une des principales propositions de Philippe Poutou pour l’élection présidentielle est l’instauration d’un présalaire d’autonomie pour les jeunes de 18 à 25 ans. Son montant équivaudrait à 75 % du SMIC, revalorisé à 1 800 €. Selon le candidat, ce nouveau revenu coûterait 110 milliards d’euros par an. Il viendrait en remplacement des bourses et allocations actuelles, des allocations logements et du « RSA jeunes ». Philippe Poutou précise qu’il le financera selon le même principe que le chômage ou les retraites, en créant une nouvelle branche de la Sécurité sociale, ce qui augmentera la part socialisée du salaire.

Autre mesure phare du programme présidentiel de Philippe Poutou pour 2022 : la retraite à taux plein et par répartition à 60 ans et à 55 ans pour les travaux pénibles. Il évalue le coût de cette mesure à environ 60 milliards d’euros.

Concernant le temps de travail, les salaires et les impôts, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste propose un changement de système :

  • instaurer la semaine de travail de 4 jours, avec 32 heures hebdomadaires dans un premier temps et l’objectif de tendre vers les 28 heures ;
  • augmenter tous les salaires de 400 € afin qu’aucun revenu ne soit inférieur à 1 800 € net ;
  • supprimer la TVA, tout particulièrement sur les produits de première nécessité (11 milliards d’euros) ;
  • accorder une 6e semaine de congés payés ;
  • interdire les contrats précaires et les stages non rémunérés ;
  • en finir avec l’ubérisation via la mise en place d’un « vrai contrat avec un vrai salaire » pour chaque emploi ;
  • interdire les salaires en dessous du SMIC pour les apprentis.

En ce qui concerne les minimas sociaux, le candidat propose l’augmentation du SMIC, des allocations chômage et du minimum vieillesse à hauteur de 1 800 €.

Le financement de ce système de protection sociale est abordé dans le programme politique de Philippe Poutou. En effet, il propose de changer le système fiscal et prône à ce titre l’universalité de l’impôt : tous les revenus, quels qu’ils soient (salaire, épargne, etc.) doivent être imposés au barème de l’impôt sur le revenu de la personne physique. Cet impôt sera lui-même réformé avec une augmentation du nombre de tranches pour assurer une réelle progressivité.

Le candidat s’oppose par ailleurs à toute confusion entre Sécurité sociale et budget de l’État. Dans ce cadre, il rejette toute fusion entre l’impôt sur le revenu et la CSG (contribution sociale généralisée).

Sur le volet de la protection sociale, une ultime proposition de Philippe Poutou se dégage : la suppression du quotient familial, qu’il juge injuste car proportionnel au revenu. Le candidat du NPA souhaite le remplacer par une allocation forfaitaire par enfant. Celle-ci serait indépendante du niveau de revenu et offrirait un montant suffisant pour permettre la prise en charge d’un enfant dans de bonnes conditions.

Santé et environnement

Concernant l’alimentation, Philippe Poutou propose notamment l’interdiction des intrants chimiques, ainsi que le développement des circuits courts : aides aux filières autogérées et aux coopératives. Il fixe l’objectif d’une alimentation 100 % biologique sur 10 ans.

Le programme de Philippe Poutou à l’élection présidentielle aborde enfin la question énergétique. En la matière, il a annoncé vouloir arrêter toute énergie nucléaire en 10 ans, tout en développant les autres sources d’énergies renouvelables. L’objectif ? Atteindre 100 % d’énergies renouvelables en 2050 pour mettre fin aux industries polluantes.

Fabien Roussel

Fabien Roussel est candidat à l’élection présidentielle pour la première fois. Il représente le Parti communiste français.

Dans son programme baptisé « La France des jours heureux », il ambitionne de :

  • Renforcer le rôle de la Sécurité sociale et revoir le financement de la protection sociale. Il propose une prise en charge globale des risques, entièrement financée par les cotisations. Il souhaite également démocratiser le système de protection sociale et accroître son champ d’action.
  • Refonder l’hôpital public et engager une nouvelle stratégie nationale de santé. Fabien Roussel promet des recrutements massifs au sein de la fonction publique : la création de 100 000 emplois (infirmiers, aides-soignants, auxiliaires de vie, aides à domicile) et la titularisation des contractuels, ainsi que des revalorisations importantes des salaires et des prestations sociales.
  • Supprimer les dépassements d’honoraires des médecins pour rendre les soins accessibles à tous. A partir du Système national des données de santé (Source : SNDS, 2019), on peut estimer que cette suppression (tous secteurs conventionnels confondus) permettrait une économie pour les ménages de 3,2 milliards d’euros, soit 48 € par personne. Cela correspondrait à une baisse moyenne de12,3 % des honoraires perçus par les médecins concernés.
  • Créer un service public du grand âge avec la mise sous tutelle des Ehpad privés. Un service national et territorialisé de l’aide à l’autonomie garantirait l’égalité d’accès des personnes en perte d’autonomie à une prise en charge à domicile.

Accès aux soins

L’accès aux soins est une composante importante du programme de Fabien Roussel pour la santé et la protection sociale. En la matière, le candidat du Parti communiste français souhaite avant tout mettre en place des mesures pour rendre les soins accessibles à tous, à travers deux premiers objectifs majeurs.

  • Supprimer les dépassements d’honoraires: outre cet objectif, Fabien Roussel ambitionne de négocier le retour à un secteur conventionnel unique et de mettre un terme aux franchises médicales et aux participations forfaitaires. A partir du système national des données de santé (Source : SNDS, 2019), il est possible d’estimer que la suppression des dépassements d’honoraires des médecins (tous secteurs conventionnels confondus) permettrait une économie pour les ménages de 3,2 milliards d’euros, au travers des dépenses que les ménages supportent soit directement soit par l’intermédiaire de leur complémentaire santé. Cela correspondrait à une économie de 48 € par personne. Cette abolition des dépassements d’honoraires correspondrait à une baisse moyenne de 12,3 % des honoraires perçus par les médecins concernés.

Bon à savoir : 1,5 milliards d’euros de participations forfaitaires et de franchises sont à la charge des assurés chaque année sur la période 2017-2019 (Source : Traitement FNMF sur données SNDS)

  • Lutter contre les déserts médicaux: pour cela, les médecins auraient le droit de s’installer dans les zones denses uniquement après le départ à la retraite d’un médecin. Les centres de santé seraient également fortement développés. Les différents quotas de formations médicales et paramédicales, pour leur part, seraient supprimés et 12 000 places en filière médecine seraient ouvertes (contre 8 000 aujourd’hui). Pour y parvenir, le candidat souhaite renforcer le budget des formations concernées et proposer davantage de pré-recrutements aux étudiants pendant leur formation.

Dans le même but, le programme à la présidentielle de Fabien Roussel met en exergue la volonté du candidat de mettre en place un grand plan de développement de l’hôpital public. Celui-ci se traduirait par plusieurs mesures :

  • la création de 100 000 emplois dans toutes les catégories (infirmiers, aides-soignants, auxiliaires de vie, aides à domicile) et la titularisation des contractuels ;
  • l’amélioration des conditions de travail des équipes soignantes et du pouvoir de décision de leurs instances représentatives afin d’aider au maintien en poste des personnes ou de faciliter les recrutements ;
  • la suspension des projets de restructuration des établissements de santé en cours ;
  • le remplacement du financement à l’activité (T2A) par un budget de fonctionnement, ainsi que le financement « intégral et immédiat » des hôpitaux ;

Bon à savoir : la part de financement à l’activité des soins hospitaliers en France s’élevait à 63% en 2018 (Source : Ministère de la santé et des solidarités).

  • la redéfinition des hôpitaux de proximité afin de les composer d’un service d’urgence, d’une maternité de niveau 1, de services de médecine et de chirurgie. Ils bénéficieraient également de services de soins de suite ou de structures pour les personnes âgées, s’adossant à un réseau de centres de santé et à la psychiatrie de secteur ;
  • la garantie, au sein de chaque bassin de vie, d’un établissement de santé situé à moins de 30 minutes du domicile des patients ;
  • le remplacement des Agences régionales de santé (ARS) par des services régionaux démocratiques de l’État composés d’usagers, de professionnels de santé et d’élus du territoire, dont les missions consisteraient à exprimer et à répondre aux besoins en matière de santé.

La santé mentale occupe aussi une place particulière dans le programme de Fabien Roussel pour l’élection présidentielle de 2022. Dans ce domaine, le candidat du PCF souhaite proposer au Parlement une loi-cadre en faveur de la psychiatrie, visant à augmenter les capacités d’accueil par le recrutement et la formation de personnels et à individualiser le parcours de soins.

Enfin, dans l’optique de détacher la sphère pharmaceutique de la sphère financière, le programme politique de Roussel dresse l’idée de créer un pôle public du médicament qui gèrerait la production et la distribution de médicaments, financé par la taxation de 1% sur le chiffre d’affaires des entreprises pharmaceutiques.

À cette fin, le candidat ambitionne de nationaliser les entreprises privées à travers la mise en place d’un fonds de gestion public et d’un Conseil national du médicament.

Complémentaire santé

Par le biais de son programme à la présidentielle de 2022, Fabien Roussel propose qu’un grand débat national soit organisé en vue de la mise en œuvre « d’une prise en charge globale des risques financée par les cotisations ». Le candidat précise cependant que celle-ci ne doit pas se confondre avec une étatisation destinée à réduire les prestations à un « panier minimum ».

Concernant la branche maladie, afin de financer les 26 milliards d’euros de dépenses de santé supplémentaires qui seraient pris en charge par la Sécurité sociale avec un panier restreint au tarif de la Sécurité sociale, la hausse des prélèvements obligatoires nécessaire est estimée à 2,1 points (Chiffrage Mutualité Française). Il souhaite par ailleurs la généralisation du tiers payant.

Ethique et société

Sur les questions éthiques, le programme de Fabien Roussel affiche un objectif central : inscrire dans la Constitution le droit à l’IVG (interruption volontaire de grossesse) comme droit fondamental. Pour le rendre pleinement effectif, le secrétaire du Parti communiste français souhaite un alignement de la France sur les pays européens les plus « progressistes » en ce qui concerne le délai légal pour procéder à une IVG. Le candidat souhaite également harmoniser le délai d’accès à l’IVG sur tout le territoire et rendre la contraception gratuite.

Bon à savoir : en France, le délai légal pour procéder à une IVG est fixé à 12 semaines de grossesse. En pratique, le délai moyen d’accès est de 7 jours et varie de 3 à 11 jours selon les territoires.
Source : Enquête territoriale et qualitative sur l’accès à l’IVG réalisée auprès des ARS en 2019 – Ministère des solidarités et de la santé

Innovation santé

En ce qui concerne l’innovation en santé, le programme de Fabien Roussel pour l’élection présidentielle – tout comme ses déclarations et publications – ne permet pas d’identifier de propositions pour l’heure.

Maintien de l’autonomie

L’une des priorités du programme de Fabien Roussel pour 2022 est le soutien financier des personnes en situation de perte d’autonomie. Pour le garantir, le candidat du PCF souhaite :

  • créer une prestation universelle d’autonomie, sans barrière d’âge, sur les périmètres actuels de la prestation de compensation du handicap (PCH) et de l’allocation personnalisée à l’autonomie (APA) ;
  • revaloriser la PCH et l’APA;
  • augmenter l’indemnité et la durée du congé des proches aidants pour renforcer le statut de ces derniers.

Bon à savoir : le montant de l’allocation journalière du proche aidant (AJPA) est de 58,59 € au 1er janvier 2022. La durée du congé est plafonnée à 3 mois (66 jours) sur toute la carrière.

Dans le même temps, l’une des propositions de Fabien Roussel est de créer un service public du grand âge avec la mise sous tutelle des EHPAD privés. Un service national et territorialisé de l’aide à l’autonomie garantirait l’égalité d’accès des personnes en perte d’autonomie à une prise en charge à domicile.

Le programme de Fabien Roussel pour 2022 dresse par ailleurs un grand nombre de propositions pour favoriser l’autonomie des personnes âgées :

  • recruter 300 000 emplois en EHPAD, dont 100 000 en EHPAD public, en 3 ans et 100 000 aides à domicile. A partir des données disponibles sur le taux d’encadrement et les personnels qui le composent, il est possible d’estimer en première approximation que le recrutement de 300 000 emplois en EHPAD se traduirait par un coût se situant entre 9,8 milliards d’euros et 12 milliards d’euros (Chiffrage Mutualité Française) ;
  • revaloriser le salaire des personnels selon une grille à définir avec les organisations syndicales ;
  • fixer un ratio d’encadrement strict : 1 soignant pour 1 résident;
  • initier un plan d’investissement pour la réalisation et la modernisation des EHPAD ;
  • renforcer les unités de soins de longue durée (USLD).

Bon à savoir : Le taux d’encadrement en personnel soignant est de 31 ETP pour 100 places installées en 2015 (données les plus récentes disponibles) – Source : Drees.

Pour financer certaines de ces mesures, le député du Nord mettrait en place une « contribution solidarité » (CASA-ACT) des actionnaires, à hauteur de 2 % des dividendes perçus, soit deux milliards d’euros en 2021 selon le candidat.

Concernant les personnes en situation de handicap, le programme pour la présidentielle de Fabien Roussel émet l’idée d’inscrire l’accessibilité universelle dans la Constitution. Il met également en avant une série de mesures :

  • déconjugaliser l’allocation aux adultes handicapés (AAH). L’individualisation de l’AAH, à savoir la déconnexion de l’allocation des revenus du conjoint, ferait 196 000 gagnants, avec un gain moyen mensuel de 300€, selon les simulations réalisées par le Ministère de la santé et des solidarités;
  • renforcer l’égalité territoriale construite autour des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) ;
  • créer 90 000 postes d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) et ouvrir des établissements et des classes adaptés ;

Bon à savoir : 125 000 AESH étaient agents de l’Éducation nationale à la rentrée 2021, soit une augmentation de 35 % en l’espace de 4 ans.
Source : MonParcoursHandicap.gouv.fr

  • rendre effectif le droit à l’emploi en renforçant les obligations légales des entreprises en matière d’embauches et d’adaptation aux personnes porteuses de handicap ;

Bon à savoir : L’obligation légale en matière d’emploi des travailleurs handicapés est à 6 %. En moyenne, seulement 3,5 % des personnes en situation de handicap sont en emploi dans le secteur privé.

  • développer des logements et infrastructures adaptés, avec un accompagnement à domicile financé à 100 %, une augmentation des places d’hébergement et la restauration de l’obligation pour tous les logements neufs d’être adaptés ;
  • le conditionnement des aides publiques à une accessibilité universelle.

Prévention et santé publique

Le programme santé de Fabien Roussel met en lumière la volonté du candidat de mener une politique publique ambitieuse de prévention. Celle-ci se traduirait par plusieurs propositions centrales.

  • Mettre en place une véritable politique active de prévention de la consommation de drogues: le candidat du PCF souhaite investir dans la formation et le recrutement de personnels dédiés, mais aussi dans le renforcement de la lutte contre les trafics.
  • Renforcer la prévention par le biais de la médecine du travail: Fabien Roussel propose de créer des services de prévention au travail gérés par la Sécurité sociale.
  • Améliorer la protection des enfants: le député du Nord ambitionne de renforcer le dispositif de Protection maternelle et infantile (PMI) afin d’accompagner, prévenir, dépister et soigner tous les enfants. Un suivi obligatoire et régulier sera mis en place dès les premières années de la vie par les PMI et les pédiatres. Cette mesure s’accompagnera d’un plan national de soutien à la parentalité, assorti des moyens financiers nécessaires.
  • Assurer l’accessibilité des vaccins et médicaments: s’il est élu, Fabien Roussel promet, dès les premières semaines de sa mandature, de faire de la levée des brevets sur les vaccins une priorité. En parallèle, le candidat veut faire de la France un pays qui agit pour la coopération mondiale et l’accessibilité universelle des médicaments et des vaccins qui, pour lui, sont des « biens communs universels ».
  • Promouvoir une alimentation saine et responsable: à travers son programme politique pour 2022, Fabien Roussel a pour projet de créer un fonds alimentaire national de dix milliards d’euros par an pour généraliser le repas à un euro dans toutes les structures scolaires, et ce, avec des produits locaux et bio. Dans le même esprit, le secrétaire national du Parti communiste français envisage d’interdire toute importation de produits ne respectant pas les normes de productions françaises et européennes, avec mention obligatoire de l’origine des produits.
  • Développer la pratique sportive pour tous: le candidat du PCF souhaite que l’État prenne notamment en charge 50 % du coût des licences des clubs sportifs sur critères sociaux. Le financement des clubs sportifs sera immédiatement doublé, jusqu’à atteindre 1 % du budget du pays sur 6 ans.

Protection sociale

L’analyse du programme de Fabien Roussel pour l’élection présidentielle de 2022 illustre une volonté centrale : refonder le système de protection sociale. À cette fin, l’actuel député s’engage à rétablir le financement de la Sécurité sociale par les cotisations.

En la matière, il veut mettre en place la prise en charge de toutes les dépenses de soins à 100 % et dénonce la création de la branche autonomie, financée par la fiscalité, alors que la perte d’autonomie devrait relever de la branche maladie. Les exonérations sociales et fiscales seront supprimées au motif qu’elles n’ont pour seul effet que de gonfler les profits. À terme, la progression du financement par les cotisations sociales permettra de faire disparaître la CSG (contribution sociale généralisée).

Par ailleurs, le candidat du Parti communiste français renforcera la participation des cotisants au sein de la Sécurité sociale en leur permettant d’élire leurs représentants.

Comme l’indique son programme présidentiel, Fabien Roussel compte mettre en place la semaine de travail à 32 heures, sans diminution de salaires. Il promet également un « mouvement d’augmentation générale des salaires, des minima sociaux et des pensions » qui se traduirait par plusieurs évolutions :

  • l’augmentation du SMIC horaire à 1 500 € net par mois, soit 1 925 € brut ;
  • une revalorisation de 30 % des salaires de la fonction publique ;
  • l’atteinte d’une égalité salariale hommes-femmes réalisée en un an au sein de la fonction publique ;
  • la revalorisation des pensions afin que leur montant atteigne 75 % du revenu net d’activité, quel que soit le secteur d’activité, et qu’aucune pension ne soit inférieure à 1 200 € net.

Sur la question des retraites, le programme de Fabien Roussel pour la présidence propose de rétablir la retraite à 60 ans à taux plein. De plus, le calcul serait réalisé sur les dix meilleures années dans le privé, tandis que dans le public serait proposé un droit d’option entre les dix meilleures années avec les primes ou les six derniers mois de traitement indiciaire.

Enfin, le programme de Fabien Roussel dresse plusieurs autres propositions sur le volet de la protection sociale.

  • Mieux protéger les travailleurs des plateformes numériques: pour cela, le candidat du PCF veut leur accorder un statut et des droits sociaux. Il estime que le portage salarial, qui contribue à l’ubérisation du travail, concerne un million de personnes.
  • Favoriser l’apprentissage et l’accès à l’emploi des jeunes: le programme de Fabien Roussel pour 2022 affiche l’ambition d’éradiquer le chômage et la précarité des jeunes avec un plan « zéro jeune au chômage ». Dans la même optique, l’ancien journaliste souhaite mettre en place un nouveau service public de l’emploi et de la formation, garantissant à chaque jeune un emploi et un contrat stable une fois sa formation achevée.
  • Créer un revenu destiné à tous les étudiants: d’un montant minimal de 850 €, voire plus en cas de revenu familial très modeste, il serait financé à moitié par une nouvelle cotisation sociale et à moitié par l’État. En considérant que ce revenu serait attribué aux 2,78 millions d’étudiants du supérieur et versé sur 10 mois, le coût de cette mesure serait de 23,7 milliards d’euros par an. En se limitant aux 1,65 millions d’étudiants à l’Université, le coût serait alors de 14 milliards d’euros par an (Source : Chiffrage FNMF). En parallèle, le candidat souhaite ouvrir le revenu de solidarité active (RSA) aux moins de 25 ans. Selon lui, ce dispositif aura vocation à s’éteindre progressivement avec la mise en place du service public de l’emploi et de la formation.

Santé et environnement

Dans le cadre de son programme de campagne, Fabien Roussel veut atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2040-2050 en axant la politique énergétique sur la constitution d’un mix énergétique 100 % public et 100 % décarboné. Son projet reposera sur un investissement dans les énergies renouvelables, mais également dans l’électricité nucléaire, avec la construction de six EPR supplémentaires au minimum.

Une autre proposition de Fabien Roussel pour 2022 est de consacrer 10 milliards d’euros par an à la rénovation énergétique des logements et des bâtiments publics pour isoler et rénover 700 000 logements par an. L’objectif ? Permettre à l’ensemble des citoyens d’accéder à des logements sains et durables.

Éric Zemmour

Fondateur du parti Reconquête! Éric Zemmour est pour la première fois candidat à l’Élysée.

  • L’ancien polémiste souhaite supprimer les allocations de solidarité pour les étrangers extra-européens (les allocations logement, familiales, le minimum vieillesse et le RSA).
  • Il veut rétablir l’obligation de garde des médecins (supprimée en 2003).
  • Pour lutter contre les déserts médicaux, il propose que l’État embauche 1 000 médecins afin de les envoyer comme salariés dans des territoires en tension.
  • Enfin, Éric Zemmour regrette que la France ait été absente de la course aux vaccins et traitements contre la Covid-19. Pour y remédier, il souhaite relancer la recherche publique. Il propose d’augmenter, à 3 % du Produit intérieur brut (PIB), le budget annuel alloué à la recherche et développement à l’horizon 2027. En 2019, 2,2% du PIB était consacré à la R&D en France selon l’OCDE. Une hausse de 0,8 point de ces dépenses représenterait un coût de 18,8 milliards d’euros.

Accès aux soins

En plus de vouloir favoriser une meilleure permanence des soins, y compris au sein des déserts médicaux, le fondateur du parti « Reconquête! » a indiqué qu’il « ferait tout » pour que la France ait de moins en moins besoin de médecins étrangers. Pour viser ces deux objectifs, le programme d’Éric Zemmour pour 2022 met en avant plusieurs propositions :

  • rétablir « l’obligation de garde des médecins », supprimée en 2003 ;
  • élargir le numerus clausus, que le candidat considère comme « trop étroit » ;
  • faire embaucher en urgence 1 000 médecins par l’État afin de les envoyer comme salariés au sein des déserts médicaux ;
  • créer des services hospitaliers de proximité dans les déserts médicaux (notamment pour les services de maternité, chimiothérapie, dépistage et chirurgie-dentaire).

En parallèle, le candidat veut réinvestir dans les hôpitaux, qu’il juge centraux pour le système de santé français – au même titre d’ailleurs que les cliniques privées et les médecins libéraux. Dans cette optique, le programme santé et protection sociale d’Éric Zemmour pour 2022 propose la création d’un « plan de réinvestissement dans le système hospitalier », mais sans préciser le montant de ces investissements, ni les secteurs hospitaliers concernés. À en croire le candidat, ce réinvestissement permettrait d’augmenter les capacités d’accueil, sans forcément avoir à procéder à la réouverture d’hôpitaux.

Dans le programme d’Eric Zemmour pour 2022, figurent notamment les propositions suivantes concernant ce plan hospitalier :

  • recruter 40 000 personnels hospitaliers à travers tout le territoire ;
  • augmenter de 12% la rémunération des aides-soignants et des infirmiers ;
  • doubler les capacités de formation des médecins et des professionnels de santé d’ici la fin du quinquennat.

Plus globalement, en matière d’organisation du système de santé, le programme d’Eric Zemmour pour l’élection présidentielle met l’accent sur la suppression des agences régionales de santé (ARS) qui ont, selon le candidat, « technocratisé la gestion de la médecine ». Plus spécifiquement à l’hôpital, le candidat souhaite modifier la tarification à l’activité et redonner aux soignants un pouvoir de décision au sein du conseil d’administration des hôpitaux.

Enfin, le fondateur de « Reconquête! » a indiqué regretter que la France ait été absente de la course aux vaccins et traitements contre la Covid-19. Pour y remédier, il souhaite relancer la recherche publique afin de restaurer notamment la filière de recherche médicale. Plus concrètement, Éric Zemmour, à travers son programme de campagne pour 2022, fait la proposition d’allouer 3 % du PIB à la recherche et développement à l’horizon 2027.

Bon à savoir : selon l’OCDE, les dépenses de recherche et développement s’élèvent à 2,2 % du PIB de la France en 2019. Ainsi, il est possible d’estimer qu’une hausse de 0,8 point de ces dépenses représenterait un coût de 18,8 milliards d’euros, soit 36 % de plus qu’actuellement.

Complémentaire santé

À ce jour, il n’est pas possible d’identifier de propositions relatives aux complémentaires santé, que ce soit dans le programme politique d’Éric Zemmour, dans ses déclarations ou dans ses publications.

Ethique et société

Sur les questions éthiques et sociétales, le décryptage du programme d’Éric Zemmour pour 2022 et de ses déclarations permet d’identifier ses volontés principales :

  • renoncer à la prolongation à 14 semaines du droit de procéder à une IVG (interruption volontaire de grossesse) ;
  • pour les femmes seules et les couples de femmes, mettre fin à la PMA (assistance médicale à la procréation) ;
  • en ce qui concerne la fin de vie, le candidat se positionne contre l’acharnement thérapeutique, tout en indiquant qu’il n’ira pas plus loin car « il faut toucher à la loi Leonetti avec des mains tremblantes » et souhaite ouvrir davantage d’unités de soins palliatifs ;
  • lutter contre la marchandisation des corps, des organes ou des gamètes dans les instances internationales ;
  • s’opposer aux dérives des expériences transhumanistes.

Innovation santé

En matière d’innovation en santé, le fondateur de « Reconquête! » a indiqué regretter que la France ait été absente de la course aux vaccins et traitements contre la Covid-19. Pour y remédier, il souhaite relancer la recherche publique afin de restaurer notamment la filière de recherche médicale (sur Alzheimer par exemple). Plus concrètement, Éric Zemmour, à travers son programme de campagne pour 2022, fait la proposition d’allouer 3 % du PIB à la recherche et développement à l’horizon 2027.

Bon à savoir : selon l’OCDE, les dépenses de recherche et développement s’élèvent à 2,2 % du PIB de la France en 2019. Ainsi, il est possible d’estimer qu’une hausse de 0,8 point de ces dépenses représenterait un coût de 18,8 milliards d’euros, soit 36 % de plus qu’actuellement.

Maintien de l’autonomie

Sur le handicap

Sur la question du handicap, les propositions du programme politique d’Eric Zemmour pour 2022 concernant les enfants :

  • recruter et former 50 000 accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) supplémentaires pour améliorer l’accompagnement pour les enfants « légèrement handicapés » et étendre cet accompagnement à l’enseignement supérieur ;
  • multiplier et renforcer les solutions alternatives à l’école sur l’ensemble du territoire, afin que chaque élève ait la possibilité d’être accueilli, accompagné et scolarisé en milieu adapté.

Bon à savoir : 125 000 AESH étaient agents de l’Éducation nationale à la rentrée 2021, soit une augmentation de 35 % en l’espace de 4 ans.
Source : MonParcoursHandicap.gouv.fr

Éric Zemmour se fixe également pour objectif d’améliorer la situation des adultes. Concrètement, cela consiste à :

  • créer 15 000 places dans des établissements et services adaptés pour adultes handicapés ;
  • aider les couples par la déconjugalisation de l’allocation adulte handicapé (AAH) ;
  • imposer l’accessibilité aux personnes en situation de déficience visuelle ou cognitive dans tous les nouveaux appels d’offres d’outils numériques pour les entités publiques et les grandes entreprises.

Sur l’autonomie des personnes âgées

Éric Zemmour souhaite développer l’aide à domicile tout en améliorant la qualité des structures d’accueil.

  • Construire 400 000 nouvelles places en EHPAD à horizon 2030 : réparties sur tout le territoire, en réservant 25% de ces places aux familles modestes ;
  • Contrôler les EHPAD: transférer cette mission aux préfets.
  • Revaloriser les infirmiers et soignants à domicile: augmenter de 10% leur rémunération (tarif plancher national).
  • Lutter contre l’isolement: encourager les visites aux personnes âgées à travers les réseaux de vigilance de proximité.
  • Développer les infrastructures permettant de relier les générations: par exemple des EHPAD intégrant des crèches.

Enfin, il souhaite soutenir les proches aidants en les faisant bénéficier de congés payés et en leur octroyant un droit au répit. Il préconise également la défiscalisation des allocations pour les proches aidants.

Prévention et santé publique

Parmi les propositions relatives à la santé publique du programme d’Éric Zemmour pour l’élection présidentielle de 2022, on peut distinguer :

  • permettre la pratique thérapeutique du sport à toute la population, notamment pour préserver la santé de nos aînés ;
  • interdire les importations de produits agricoles non conformes à nos standards de qualité et de sécurité alimentaire ;
  • privilégier les circuits courts en augmentant la part des produits locaux dans la restauration collective.

Une des propositions fortes du candidat est également de supprimer l’aide médicale de l’État (AME).

Bon à savoir : en 2020, l’aide médicale de l’État n’a représenté que 0,4 % des dépenses de santé de la France.

Protection sociale

Dans l’optique d’incarner la priorité nationale, le candidat propose de supprimer les allocations de solidarité pour les étrangers extra-européens, à savoir :

  • les allocations logement ;
  • les allocations familiales ;
  • le minimum vieillesse ;
  • et le RSA.

Dans le cadre de son programme présidentiel pour 2022, Éric Zemmour propose également de rétablir l’universalité des allocations familiales qui ne doivent plus être versées sous conditions de ressources et de doubler le plafond du quotient familial.

Bon à savoir : introduite par la LFSS (loi de financement de la Sécurité sociale) pour 2015, la mise en place de la modulation des allocations familiales en fonction du revenu a impacté 455 100 allocataires, soit 3,5 % de l’ensemble des bénéficiaires, selon les données de la Cnaf. À l’époque, l’économie associée à cette réforme avait été estimée à 760 millions d’euros pour la branche famille.

Toujours sur le volet de la protection sociale, les autres propositions d’Eric Zemmour pour 2022 s’articulent autour des thématiques suivantes.

  • Reporter progressivement l’âge légal de la retraite: le candidat propose de la repousser « par exemple jusqu’à 64 ans en 2030 », et ce, en lien avec l’augmentation de l’espérance de vie, avec des aménagements pour les carrières longues ou pénibles. Dans un autre dessein, il souhaite également harmoniser les régimes de retraites public-privé.
  • Revaloriser les retraites : jusqu’à 600 euros par an pour les petites retraites inférieures à 1 300 euros mensuels en les exonérant totalement de CSG et de CRDS ; et pour les veufs et les veuves, augmenter la pension de réversion de 54% à 75% de celle du conjoint décédé.
  • Éradiquer le fort taux de chômage chez les seniors: à travers son programme pour 2022, Éric Zemmour prévoit d’imposer aux entreprises un « système de bonus/malus » afin de les empêcher de licencier des seniors avant l’âge de la retraite.
  • Relancer le pouvoir d’achat: le candidat propose d’augmenter le salaire net des travailleurs modestes, à savoir ceux gagnant entre le Smic et 2 000 € nets, grâce à la baisse des « impôts sociaux », dont la CSG notamment qui serait abaissée de 9 à 2,5 %. Cette hausse du salaire correspondra à un 13ème mois, pour une personne percevant le salaire minimum de croissance par exemple, cette hausse pourrait représenter plus de 100 € par mois.
  • Exonérer totalement d’impôts et de charges sociales les heures supplémentaires.
  • Instituer un Ministère de la famille de plein exercice chargé de la protection des foyers et de la relance de la natalité.
  • Créer 60 000 places en crèches supplémentaires sur le quinquennat et donner la priorité aux mères célibataires pour l’obtention de places en crèche et de logement.

Santé et environnement

Dans le programme à la présidence d’Eric Zemmour, parmi les propositions avancées en matière de santé-environnement, on peut notamment distinguer :

  • financer l’innovation en robotique agricole afin de réduire la dépendance à la main d’œuvre étrangère et à l’utilisation des produits phytosanitaires ;
  • lancer un grand plan de dépollution des sols ;
  • faire émerger une véritable filière industrielle dans le recyclage des plastiques ;
  • développer l’usage de l’électricité et de l’hydrogène dans les transports en commun.