Léopold Mabilleau

Né en 1853 à Beaulieu-les-Loches (Indre-et-Loire), Léopold Mabilleau est agrégé de philosophie. Il enseigne à la Faculté des lettres de Toulouse dont il est parallèlement conseiller municipal et adjoint au maire de 1884 à 1888. Devenu secrétaire du fondateur du Musée social puis directeur de cette institution en 1897, il assiste à ce titre au congrès mutualiste de Reims en 1898, où il sent, selon son témoignage, « vibrer en lui l’âme de la mutualité ». Dès lors il joue un rôle essentiel dans le mouvement, tout en enseignant les assurances et la prévoyance sociales au Conservatoire national des arts et métiers (1900-1926).

 

Excellent orateur, charismatique, Léopold Mabilleau s’efforce de faire connaître la mutualité en France, par l’organisation d’imposantes manifestations auxquelles participent les principaux dirigeants politiques, mais aussi à l’étranger, au travers de tournées de propagande, notamment aux Etats-Unis et en Amérique latine. Il préside d’ailleurs la Fédération internationale de la Mutualité à sa création en 1905. Il aide également au développement des unions départementales, tout en définissant leur rôle par rapport aux groupements de base. Prenant conscience du rôle croissant que l’Etat est amené à prendre dans la protection sociale et de la nécessité pour les mutualistes de composer avec lui, Mabilleau parvient en 1904, au congrès de Nantes, à rallier la majorité des représentants mutualistes aux retraites ouvrières et paysannes. Contraint de démissionner de ses responsabilités en 1921, il meurt dans l’oubli en 1941.