Santé mentale des jeunes : l’enquête de la Mutualité Française 

Les jeunes sont massivement touchés par les problèmes de santé mentale : 25% d’entre eux sont atteints de dépression, révèle une enquête publiée le 2 septembre 2025 par la Mutualité Française, avec les Instituts Montaigne et Terram. Cette étude dresse un état des lieux qui met notamment en lumière des inégalités entre les jeunes et des difficultés d’accès aux soins.

Santé mentale des jeunes de l'Hexagone aux Outre-mer

Dans un contexte où la santé mentale des jeunes devient une priorité, la Mutualité Française s’est associée à l’Institut Montaigne et à l’Institut Terram pour réaliser l’enquête « Santé mentale des jeunes de l’Hexagone aux Outre-mer. Cartographie des inégalités ». Cette étude offre une analyse à la fois transversale et territorialisée des vulnérabilités psychologiques des 15-29 ans. Elle se distingue par son approche globale, intégrant les dimensions sociales, économiques, culturelles, numériques et environnementales, couvrant à la fois la métropole et les départements et régions d’Outre-mer (DROM) : Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte et La Réunion. 

Impact des conditions de vie 

Les résultats dressent un constat préoccupant : un jeune sur quatre (25 %) souffre de dépression. Les inégalités territoriales sont particulièrement marquées. Ainsi, 39 % des jeunes ultramarins sont concernés, « des niveaux sans équivalent en Hexagone », révèle l’enquête. Le genre joue également un rôle déterminant puisque 27 % des jeunes femmes présentent des symptômes dépressifs, contre 22 % des jeunes hommes. 

Les conditions de vie accentuent encore les écarts : 47 % des jeunes en grande précarité souffrent de dépression, soit près de trois fois plus que les jeunes sans difficultés économiques (16 %). L’écart se retrouve aussi dans le cadre de vie, avec 27 % des jeunes urbains touchés, contre 20 % des jeunes ruraux. 

Incertitude et anxiété 

Ce mal-être est nourri par un climat d’incertitude et d’anxiété face à l’avenir : « 94 % des jeunes se disent inquiets pour au moins un enjeu majeur, qu’il s’agisse de leur avenir personnel (68 %), de l’actualité internationale (83 %) ou de la crise environnementale (77 %) », précise l’enquête. Le numérique joue un rôle ambivalent, en particulier les réseaux sociaux. Ceux-ci peuvent offrir un espace d’expression et de soutien, mais favorisent aussi l’isolement et exposent aux violences en ligne. Par ailleurs, la qualité des conditions de vie apparaît comme un facteur structurant du bien-être psychique, tantôt protecteur, tantôt fragilisant. 

L’enquête met également en évidence des freins concernant le recours aux professionnels de santé. Il apparaît que seuls 38 % des jeunes ont déjà parlé de leur santé mentale à un professionnel. Parmi ceux qui ne l’ont pas fait, 24 % évoquent « la peur du jugement ou de la stigmatisation », 17 % le coût des consultations, et 18 % le sentiment que cela ne les aiderait pas. La majorité préfère donc aborder leur mal-être dans un cadre privé, sans suivi régulier. 

Attentes sur l’accès aux soins 

Face à ce constat, les jeunes expriment des attentes claires. Ils souhaitent que l’on facilite l’accès aux soins psychologiques et que l’on renforce la sensibilisation, deux priorités citées par 36 % d’entre eux. Ils demandent aussi de rendre les soins plus accessibles financièrement (34 %) et d’encourager les pratiques favorisant le bien-être, comme le sport, la culture ou la relaxation (16 %). 

Ces résultats dessinent une cartographie sensible de l’état de la santé mentale des jeunes aujourd’hui, en métropole comme dans les DROM. Ils offrent des repères concrets pour comprendre et agir efficacement. « Mais cette action publique ne peut se limiter à réparer, elle doit aussi prévenir, soutenir, accompagner et écouter ce que les jeunes disent de leurs expériences et de leurs besoins. À travers cette étude, un appel se dessine avec force : faire de la santé mentale des jeunes un axe structurant de notre contrat social », anticipe l’étude. 

Télécharger l'enquête

Type de fichier : PDF – Poids du fichier : 31 Mo

Télécharger la synthèse

Type de fichier : PDF – Poids du fichier : 3 Mo

Auteur / Autrice : Jeanne Mulot