La dépression chez les jeunes : une réalité inquiétante
25 % : c’est la part de jeunes Français de 15-29 ans présentant des signes de dépression en 2025.
La Mutualité Française, en partenariat avec les instituts Montaigne et Terram, vient de publier une étude intitulée « Santé mentale des jeunes de l’Hexagone aux Outre-mer. Cartographie des inégalités ». Elle s’appuie sur une enquête menée auprès d’un échantillon de 5 633 personnes âgées de 15-29 ans, représentatif de la population française.
L’étude rapporte un écart préoccupant entre la perception qu’ont les jeunes de leur santé mentale et la réalité. En effet, alors que 64 % des jeunes déclarent aller bien, les données révèlent que 25 % des jeunes de 15-29 ans présentent des signes de dépression, soit 1 jeune sur 4 en 2025. Ces troubles affectent particulièrement les 18-21 ans (27 %) et les 22-25 ans (28 %), qui apparaissent comme les tranches d’âge les plus vulnérables. En comparaison, les taux sont légèrement plus faibles chez les 15-17 ans (19 %) et les 26-29 ans (23 %), bien qu’ils restent préoccupants.
Des signes précurseurs révélateurs d’un mal-être chez les jeunes
Si l’écart entre le ressenti des jeunes et la réalité peut sembler surprenant, il l’est moins lorsque l’on s’intéresse aux signes avant-coureurs du mal-être. En effet, ces signes sont fortement rependus parmi les jeunes. Ainsi, plus de 8 enquêtés sur 10 déclarent avoir ressenti une fatigue persistante ou un manque d’énergie au moins plusieurs jours au cours des deux semaines précédant l’enquête, 72 % évoquent des troubles du sommeil, 63 % révèlent avoir éprouvé une perte d’intérêt ou de plaisir dans leurs activités quotidiennes, et 61 % disent avoir été envahis par un sentiment de tristesse, de déprime ou de désespoir.
Toutefois, parmi ces signes, le chiffre le plus alarmant concerne les pensées suicidaires : 31 % des jeunes affirment avoir déjà pensé plusieurs jours au cours des deux semaines précédant l’enquête qu’il vaudrait mieux mourir ou envisager de se faire du mal d’une manière ou d’une autre.
Un trouble qui ne touche pas tous les jeunes de manière uniforme
Les conditions de vie jouent un rôle déterminant dans le développement des troubles dépressifs chez les jeunes. L’enquête met en évidence de fortes disparités territoriales, notamment entre l’Hexagone et les Outre-mer. Alors que la moyenne nationale s’établit à 25 %, ce taux s’élève à 39 % chez les jeunes ultramarins, soit un écart de 14 points. Certains territoires présentent des niveaux particulièrement alarmants, comme en Guyane, avec plus d’un jeune sur deux concerné (52 %), en Martinique (44 %) et à Mayotte (43 %). En contraste, en métropole, les proportions varient entre 19 % (Bourgogne-Franche-Comté) et 28 % (PACA).
Au-delà des disparités territoriales, le genre constitue également un facteur différenciant important. En effet, les jeunes femmes sont plus exposées à la dépression que leur homologue masculin, avec un taux de 27 % contre 22 %. Cet écart est d’autant plus marqué avant l’âge de 22 ans où 29 % des jeunes femmes sont atteintes de dépression, soit 10 points de plus que les jeunes hommes.
Enfin, l’environnement urbain semble davantage propice au développement de troubles dépressifs. Les jeunes vivant en ville sont plus nombreux à souffrir de dépression (27 %) que ceux résidant en milieu rural (20 %). Ce constat se reflète également dans les ressentis où 64 % des jeunes en métropole déclarent avoir éprouvé un sentiment de tristesse ou de désespoir, contre 54 % pour les jeunes en milieu rural.
Source :
Découvrez nos articles similaires
Grégory Émery, directeur général de la Santé, souhaite « enclencher le virage de la prévention » dans plusieurs domaines...
À l’occasion du 44e Congrès de la Mutualité Française, Miel Abitbol, entrepreneure de 17 ans mobilisée pour la santé...
3 des 11 expérimentations de la Mutualité Française sont lancées. Il s’agit de permettre à des personnes âgées en...